Hamburger Anzeiger - Taïwan: le candidat honni par Pékin en tête de l'élection présidentielle

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Taïwan: le candidat honni par Pékin en tête de l'élection présidentielle

Taïwan: le candidat honni par Pékin en tête de l'élection présidentielle

Le candidat à l'élection présidentielle de Taïwan décrié par la Chine comme un "grave danger", en raison de ses positions en faveur de l'indépendance, est en tête samedi du scrutin, selon des résultats officiels partiels.

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En début de soirée, le vice-président sortant Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste (DPP), était crédité de 41,6% des voix, selon ces résultats officiels portant sur plus de 60% des bureaux de vote.

Lai Ching-te, 64 ans, a été qualifié par Pékin de "grave danger" car son parti clame que l'île est de facto indépendante.

Le troisième candidat, Ko Wen-je, 64 ans, du petit Parti populaire taïwanais (TPP) et qui se présente comme anti-establishment, était donné troisième avec 25,3%.

Les Taïwanais votaient aussi pour renouveler les 113 sièges du Parlement, où le DPP pourrait perdre sa majorité.

Dans les quelque 18.000 bureaux de vote, chaque bulletin était brandi en hauteur et lu à voix haute par ceux chargés de dépouiller - un processus ouvert au public -, avant d'être comptabilisé.

Les bureaux ont fermé à 16H00 (08H00 GMT) dans ce territoire de 23 millions d'habitants situé à 180 kilomètres des côtes chinoises et salué comme un modèle de démocratie en Asie.

- "Chérir notre démocratie" -

"Plus un parti garde ses distances avec la Chine, plus je le soutiens", confiait samedi un étudiant venu assister à la soirée de résultats du DPP.

"Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas avoir d'échanges avec la Chine, mais cela ne doit pas affecter notre subjectivité", ajoutait le jeune homme, qui ne donnait que son nom de famille, Huang.

Selon un communiqué de la compagnie ferroviaire taïwanaise, 746.000 personnes devaient prendre le train samedi, la plupart pour retourner voter dans leur ville d'origine, soit plus qu'en 2020 (environ 704.000).

C'est le cas d'Yvonne, 31 ans, qui partait pour Taichung (centre-ouest) et se dit "pas particulièrement inquiète à propos de nos relations avec la Chine, car aucun des candidats n'a osé proposer de mesure radicale".

"S'il vous plaît, allez voter pour montrer la vitalité de la démocratie taïwanaise", a lancé Lai Ching-te avant d'aller déposer son bulletin dans l'urne, dans le gymnase d'une école à Tainan (sud).

"Nous devrions tous chérir notre démocratie et voter avec enthousiasme".

Hou Yu-ih, lui, a dit espérer que "quelles que soient les turbulences qui ont marqué le processus électoral, tout le monde s'unira après le scrutin pour faire face à l'avenir de Taïwan".

- "Tigre de papier" -

Toute la semaine, Pékin a accentué sa pression diplomatique et militaire. Jeudi, cinq ballons chinois ont franchi la ligne médiane séparant l'île autonome de la Chine, selon le ministère taïwanais de la Défense, qui a aussi repéré dix avions et six navires de guerre.

Samedi, des journalistes de l'AFP ont observé un avion de chasse chinois au-dessus de la ville de Pingtan, la plus proche de Taïwan.

Et sur le réseau social chinois Weibo, le hashtag "Election à Taïwan" a été bloqué dans la matinée.

Pékin a appelé les électeurs à faire "le bon choix" et l'armée chinoise a promis d'"écraser" toute velléité d'"indépendance".

Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs de la rivalité entre la Chine et les États-Unis, premier soutien militaire du territoire, et Washington a prévu d'envoyer une "délégation informelle" sur l'île après le vote.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rencontré à Washington Liu Jianchao, à la tête de la division internationale du Comité central du Parti communiste chinois.

Il lui a rappelé l'importance de "maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan".

A Taipei, Liu Pei-chi, professeur de lycée de 40 ans, raille Pékin qu'il qualifie de "tigre de papier".

"Une fois que vous avez compris leurs ruses, vous n'avez plus peur", poursuit cet électeur du DPP. "J'espère pouvoir défendre mon pays, notre démocratie et le faire savoir au monde."

Un conflit dans le détroit de Taïwan serait désastreux pour l'économie mondiale : l'île fournit 70% des semi-conducteurs de la planète et plus de 50% des conteneurs transportés dans le monde transitent par le détroit.

M.Schneider--HHA