Hamburger Anzeiger - Les Comoriens aux urnes pour choisir leur président

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Les Comoriens aux urnes pour choisir leur président
Les Comoriens aux urnes pour choisir leur président / Photo: OLYMPIA DE MAISMONT - AFP

Les Comoriens aux urnes pour choisir leur président

L'archipel des Comores vote dimanche pour le premier tour d'une présidentielle que le président sortant, Azali Assoumani, qui brigue un troisième mandat consécutif, compte remporter face à une opposition divisée et dont une partie appelle au boycott.

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Vendredi, lors de son dernier meeting de campagne dans la capitale Moroni, le chef d'Etat, qui tient le pays d'une main de fer, a affirmé devant des milliers de partisans, rincés par une pluie battante: "Le pouvoir, c'est Dieu qui le donne".

"Si nous sommes battus, nous mangerons des cailloux", scandait joyeusement un groupe de jeunes gens en bleu roi, couleur du parti présidentiel. Ils espèrent un remake de 2019, où Azali Assoumani l'avait remporté dès le premier tour avec 60% des voix.

"Azali, architecte des Comores de demain", assure de nombreuses affiches visibles dans ce micro-Etat de 870.000 habitants, qui élit aussi dimanche les gouverneurs des îles de la Grande-Comore, Anjouan et Mohéli, qui le composent.

Les bureaux de vote doivent ouvrir à partir de 04H00 et fermer à 15H00 GMT. Quelque 340.000 électeurs devront choisir entre six candidats.

Policiers et gendarmes seront déployés, et l'armée prête à intervenir en cas de troubles. Mais la contestation est rare dans ce pays musulman, où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.

- "Pas de troubles" -

"Nous avons du mal à nous nourrir. Avec dix euros, nous ne parvenons pas à faire nos courses quotidiennes. Je suis payée 130 euros par mois et je ne m'en sors pas. J'aimerais que le prix des produits alimentaires baisse", confie à l'AFP Antufia Ali, femme de ménage et mère de trois enfants.

"Nous prions Dieu pour que le prochain président soit celui qui développera le pays", dit Soroda, septuagénaire, vendeur de pain à Moroni.

"Moi je veux la paix, qu'il n'y ait pas de troubles le jour du vote", confiait Fatima Mbae, 36 ans, vendeuse au grand marché Volo-Volo de Moroni, à quelques jours du vote.

"Le président élu devra, ensuite, s'occuper des jeunes, beaucoup sont au chômage. Qu'il fasse venir des entreprises étrangères pour qu'elles recrutent nos jeunes", ajoutait-elle.

"Les Comoriens doivent accomplir leur devoir de citoyen et choisir leur président. Moi je leur dis, allez votez", lance Fouad Mdahoma, 41 ans, employé de banque.

L'opposition dit craindre "un hold-up électoral". Cette semaine, elle a dénoncé le fait que les listes électorales n'aient toujours pas été rendues publiques. Selon eux, beaucoup d'électeurs ne savent pas dans quel bureau ils doivent voter.

Les cinq candidats de l'opposition "travaillent ensemble pour déjouer la fraude électorale du parti au pouvoir avec la complicité du président de la commission électorale", la CENI, a déclaré à l'AFP Mohamed Daoudou, candidat et ex-ministre de l'Intérieur d'Azali Assoumani.

- Opposition écartée -

"Nous contestons la nomination irrégulière des membres des bureaux qui sont tous du pouvoir et dont la plupart n'ont pas le niveau requis", a aussi fustigé auprès de l'AFP Latuf Abdou, du parti Juwa.

Certaines organisations de la société civile ont indiqué qu'elles seront présentes dans les bureaux de vote pour "protéger" les votes des citoyens.

Si un second tour est nécessaire, il se tiendra le 25 février. Selon la CENI, la proclamation provisoire des résultats devrait intervenir entre le 15 et le 19 janvier.

Depuis son retour au pouvoir en 2016, l'ancien colonel et putschiste Azali Assoumani, actuellement président en exercice de l'Union africaine, a jeté nombre de ses opposants en prison et poussé d'autres à l'exil.

Son grand rival, l'ex-président très populaire Ahmed Abdallah Sambi, est en prison pour haute trahison, condamné en 2022 à perpétuité au terme d'un procès dénoncé comme inéquitable.

L'autre leader de l'opposition, l'ancien vice-président Mohamed Ali Soilih, jugé par contumace dans la même affaire, est en exil à Paris.

E.Mariensen--HHA