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Grève massive dans une Irlande du Nord en plein blocage politique
Grève massive dans une Irlande du Nord en plein blocage politique / Photo: Paul Faith - AFP/Archives

Grève massive dans une Irlande du Nord en plein blocage politique

Exaspérés par deux ans de paralysie politique qui affectent les services publics en Irlande du Nord, des dizaines de milliers de fonctionnaires prennent part jeudi à une grève massive pour les salaires dans la province britannique.

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Quinze syndicats représentant les secteurs de l'enseignement, du transport, ou encore la profession infirmière appellent à la grève.

Le Congrès des organisations syndicales estime que 170.000 des 220.000 fonctionnaires que compte l'Irlande du Nord participeront à ce que les syndicats ont présenté comme la plus grande grève que l'Irlande du Nord ait jamais connue.

Les écoles seront fermées, les transports à l'arrêt et même les agents chargés du salage des routes devraient rejoindre le mouvement, en plein épisode de froid.

Selon les autorités, les services de santé seront durement affectés, mais urgences et services essentiels seront néanmoins disponibles.

La grève, dont le coût est estimé à plus de 10 millions de livres sterling (environ 11,6 millions d'euros) intervient alors que l'impasse politique dure depuis près de deux ans.

Le DUP, principal parti unioniste, s'est retiré des institutions locales en février 2022 pour protester contre les dispositions commerciales post-Brexit, qui selon lui menacent la place de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni.

Le Parlement nord-irlandais, Stormont, s'est brièvement réuni mercredi pour tenter d'élire un président ("speaker"), en vain.

- Enveloppe proposée par Londres -

Faute de Parlement et d'exécutif locaux, compétents en théorie sur de nombreux sujets comme l'éducation ou la santé, Londres gère les affaires courantes, entraînant une baisse de financements pourtant cruciaux pour de nombreux services publics comme les hôpitaux, l'entretien des routes ou les écoles, désormais à l'agonie.

Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, a rappelé lundi qu'une enveloppe de 3,3 milliards de livres sterling (3,8 milliards d'euros) proposée par Londres le mois dernier était disponible, à la condition que l'assemblée locale de Stormont, à l'arrêt depuis près de deux ans, redémarre.

Dans cette enveloppe, environ 584 millions de livres (680 millions d'euros) sont destinés à augmenter les salaires des fonctionnaires.

Les syndicats font valoir que les fonds pour les augmentations de salaire doivent être débloqués dès que possible indépendamment du redémarrage des institutions locales, les DUP accusant quant à lui Londres d'utiliser la grève comme levier pour pousser le parti à mettre fin à son boycott.

Selon le chef du DUP Jeffrey Donaldson, le gouvernement britannique dispose de l'argent et des pouvoirs nécessaires pour que les hausses de salaires soient immédiates.

Au delà de la crise actuelle, la vice-présidente du parti républicain Sinn Fein, grand vainqueur des dernières élections et favorable à une unification avec la République d'Irlande, Michelle O'Neill, a exprimé mercredi ses craintes quant à la survie des "institutions démocratiques" issues de l'accord du Vendredi saint, qui a mis fin en 1998 à trois décennies de violences en Irlande du Nord.

O.Meyer--HHA