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Les agriculteurs attendent de pied ferme les annonces du gouvernement
Les agriculteurs attendent de pied ferme les annonces du gouvernement / Photo: Sylvain THOMAS - AFP

Les agriculteurs attendent de pied ferme les annonces du gouvernement

Que fera le gouvernement pour apaiser la colère des agriculteurs, qui bloquent des routes un peu partout en France ? Le Premier ministre prépare sa réponse face à des manifestants déterminés à ne pas se contenter de "mesurettes".

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La mobilisation a encore pris de l'ampleur mercredi avec l'appel de la Confédération paysanne, troisième syndicat d'agriculteurs, classé à gauche, à la mobilisation, à la suite de la FNSEA et de la Coordination rurale à qui elle s'oppose pourtant sur de nombreux sujets.

"C'est un ras-le-bol général, ça fait des mois qu'on essaie de le dire à nos politiques mais rien ne bouge, on en a marre", déclare à l'AFP Julien Duchateau, agriculteur à Marquise (Pas-de-Calais), pointant aussi "la paperasse" qui "exaspère tout le monde".

Verser plus rapidement des aides, accorder une ristourne immédiate sur le carburant des tracteurs, protéger mieux les revenus des agriculteurs face aux pressions des industriels, réaffirmer l'opposition aux accords de libre-échange... Des annonces immédiates sont possibles.

En colère, et bien organisés, les agriculteurs multiplient les barrages sur les autoroutes, les rocades et les ronds-points, sans intervention des forces de l'ordre. Malgré les désagréments causés, la quasi-totalité des Français (87%) approuvent leur mobilisation, selon un sondage Elabe publié mercredi, et l'ensemble de la classe politique reconnaît leur malaise.

Endeuillé par les décès accidentels d'une éleveuse et de sa fille mardi sur un barrage routier, le mouvement dit y avoir puisé une "rage" supplémentaire. La FNSEA, syndicat majoritaire, doit communiquer mercredi soir une "quarantaine" de "revendications claires" à l'adresse de l'exécutif.

Cultivateurs et éleveurs partagent un même malaise sur leur avenir, écartelés entre désir de produire et nécessité de réduire leur impact sur la biodiversité et le climat, sur fond de revendications très diverses: marges de la grande distribution, jachères, pesticides, normes environnementales, autorisations administratives, prix du gazole...

Certains menacent de rallier Paris: dans l'Oise, environ 50 tracteurs auparavant positionnés près de Beauvais se déplacent mercredi après-midi sur l'A16 en direction de la capitale.

L'objectif n'est pas de rouler sur les pavés de la ville dans l'immédiat, mais "on veut montrer que la pression monte et qu"on veut des résultats", dit le président des Jeunes agriculteurs de l'Oise, Matthieu Carpentier. Jeudi, "ça dépendra de comment la pression monte."

- Tolérance policière -

Les actions continueront jeudi dans de nombreux départements.

En Côte d'Or, "une centaine" de tracteurs, selon les organisateurs, doivent se retrouver dans un champ afin de former, jeudi soir, un SOS géant avec leurs phares et lumières.

"On voit le mouvement prendre de l’ampleur de jour en jour", affirme un conseiller de l'exécutif. Après les rencontres avec les représentants agricoles, "on y voit plus clair sur les priorités et les attentes des uns et des autres".

La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a assuré qu'il n'était "pas question de venir empêcher" les blocages routiers, une "mansuétude" que n'a pas manqué de noter l'écologiste Yannick Jadot... et particulièrement flagrante à Agen mercredi, où des membres de la Coordination rurale, classé à droite de la FNSEA, a brûlé paille et pneus devant la préfecture, dont les grilles ont été de nouveau maculées de lisier, sous les yeux de forces de l'ordre impassibles.

- Le bio chute -

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a écarté "à ce stade" un éventuel blocage de Paris.

La liste de revendications que son syndicat doit fournir mercredi soir tourne autour de trois thématiques, "la dignité du métier", "le juste revenu", et "l'exercice du métier", à savoir "les contrôles, la suradministration et les normes".

"Le changement climatique nous impacte beaucoup et c'est pour ça que les normes (bio ou haute valeur environnementale) sont utiles", remarque Vincent Desalles, 50 ans, agriculteur et viticulteur dans le Vaucluse. "Mais les prix que nous propose le marché en ce moment sont la moitié du coût de production", regrette-t-il en appelant à un prix minimum pour ceux proposant des produits labellisés.

"Quand Leclerc et compagnie nous disent que eux, ils ne s'en sortent pas, nous on ne s'en sort pas du tout", confirme Grégoire Verneret, 34 ans, agriculteur bio à côté de Valence (Drôme). "Ce sont que des mensonges."

Les revendications des agriculteurs sont très spécifiques à leur profession. Mais elles résonnent dans d'autres professions.

A Brest, ils sont rejoints par les artisans des travaux publics, qui prévoient de bloquer jeudi à 07H00 le pont de l'Iroise.

"Nous aussi, on nous inflige des contraintes, de la paperasserie, des hausses de taxes déguisées ou indirectes", a déclaré à l’AFP Stéphane Jézéquel, président de la chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage du Finistère. "Grosso modo, c’est un ras-le-bol général doublé d’une difficulté financière de nos entreprises", a-t-il ajouté.

A.Swartekop--HHA