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Essequibo: rencontre entre Venezuela et Guyana, positions inchangées
Essequibo: rencontre entre Venezuela et Guyana, positions inchangées / Photo: MARCELO GARCIA - Présidence vénézuélienne/AFP

Essequibo: rencontre entre Venezuela et Guyana, positions inchangées

Les ministres des Affaires étrangères du Guyana et du Venezuela vont, comme promis par leurs présidents, se rencontrer jeudi au Brésil pour discuter de la crise de l'Essequibo, sans qu'aucun des deux pays n'ait modifié sa position sur ce territoire sous administration du Guyana et revendiqué par Caracas.

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Les présidents vénézuélien Nicolas Maduro et guyanien Irfaan Ali avaient écarté tout "recours à la force" lors d'un sommet de crise à Saint-Vincent-et-les-Grenadines mi-décembre, promettant de nouvelles discussions au Brésil dans les 3 mois.

le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Yvan Gil, qui est arrivé mercredi soir à Brasilia, s'est félicité de rencontre: "Le fait de réactiver ce dialogue direct (...) est un succès (...) parce qu'il élimine toute possibilité de conflit au-delà de la controverse territoriale que nous avons. Nous allons passer à une nouvelle étape de dialogue direct", a-t-il dit à la télévision publique.

Il a précisé que les deux pays allaient notamment mettre en place une "commission mixte".

Le président Irfaan Ali a tenu un discours similaire auprès de l'AFP: "Cette réunion est une étape très importante" avec "la mise en place d'une commission chargée d'examiner toutes les questions importantes (...) afin que la conversation entre les deux pays puisse se poursuivre".

Ivan Rojas, professeur vénézuélien spécialiste des relations internationales souligne que la réunion permet de "maintenir ouvert le dialogue".

Selon lui, il ne faut toutefois pas s'attendre à des négociations de fond: "Il est probable qu'elles (les discussions) se concentrent simplement sur l'assurance mutuelle et le maintien de la paix. En d'autres termes, cet accord existe pour qu'il y ait une communication constante entre les parties pendant une période de tension. Rien de plus, rien de moins".

- agendas différents -

Force est de constater que les deux pays campent sur leurs positions. D'un côté, Georgetown répète qu'il est souverain sur "l'intégralité" de son territoire et que tout doit passer par la Cour internationale de Justice à La Haye.

Le Guyana argue que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.

De l'autre, Caracas continue à scander le slogan, "le soleil du Venezuela se lève sur l'Essequibo" et réclame des négociations hors de la CIJ dont elle ne reconnait pas la compétence.

Caracas estime que l'accord de Genève signé en 1966 - avant l'indépendance du Guyana - jette les bases d'un règlement négocié qui doit se poursuivre et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol.

M. Gil a insisté qu'il voulait "recentrer toutes les discussions dans le cadre de cet accord de (Genève). Revoir (...) en particulier les zones maritimes qui n'ont pas été délimitées. Travailler pour éviter que des puissances tierces ou des puissances impériales ou militaires de grande envergure ne s'immiscent dans le conflit".

Depuis le sommet de décembre, la tension était montée avec l'arrivée d'un bateau de guerre britannique dans les eaux guyaniennes et des exercices militaires vénézuéliens en rétorsion.

"Nous traversons un moment de turbulence. Parce que le Guyana n'agit pas en tant que République coopérative du Guyana, mais en tant que +Guyana britannique+", a même affirmé M. Maduro, accusant aussi son voisin d'agir "sous le mandat des gringos" après la visite au Guyana d'un haut responsable américain de la défense..

Le différend de longue date entre Caracas et Georgetown a refait surface après le lancement en septembre 2023 d'appels d'offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l'Essequibo.

Le territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, comprend quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, et représente les deux tiers de la superficie du pays.

Dans une notre du ministère des Affaires étrangères, le Brésil, qui a des frontières communes avec les deux pays et se pose en médiateur de la crise, "apprécie" quant à lui "l'engagement du Guyana et du Venezuela dans le processus de dialogue en cours".

W.Taylor--HHA