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Guerre à Gaza: inquiétude pour les civils avant une première décision de justice

Guerre à Gaza: inquiétude pour les civils avant une première décision de justice

L'inquiétude grandit vendredi sur le sort des civils piégés par les combats entre l'armée israélienne et le Hamas à Gaza, avant une première décision attendue de la plus haute juridiction de l'ONU sur des mesures urgentes réclamées par l'Afrique du Sud qui accuse Israël de génocide.

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La Cour internationale de justice (CIJ), dont l'audience s'est ouverte en début d'après-midi à La Haye, pourrait ordonner à Israël d'arrêter son offensive dans le territoire palestinien, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste sur son sol, mais ne dispose d'aucun moyen pour faire appliquer ses décisions.

Plusieurs habitants interrogés par l'AFP à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, se disent reconnaissants envers l'Afrique du Sud. "J'espère que le tribunal décidera de condamner Israël et mettra fin à la guerre (...) mais je crains qu'au final tout cela soit inutile", affirme Mohammed Rabia, un homme de 36 ans, déplacé du camp d'al-Chati.

A Rafah, quelques kilomètres plus au sud, des dizaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions désespérées, massés dans un périmètre très réduit contre la frontière fermée avec l'Egypte, selon un journaliste de l'AFP.

Beaucoup craignent à présent que les soldats israéliens ne poursuivent leur offensive jusque dans cette ville.

- "Marée humaine" -

"Une marée humaine est forcée de fuir Khan Younès pour se retrouver à la frontière avec l'Égypte", a affirmé le commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, évoquant "une recherche sans fin de sécurité" pour la population, piégée dans le petit territoire assiégé depuis le 9 octobre par Israël.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 183 personnes ont été tuées en 24 heures à Gaza, tandis que des combats intenses font rage à proximité de l'hôpital Nasser de Khan Younès, l'un des plus importants du territoire.

Le Croissant rouge palestinien a annoncé que des tirs de chars visaient les abords de l'hôpital Al-Amal assiégé, également à Khan Younès.

Mercredi, des tirs de chars contre un refuge de l'Unrwa abritant des dizaines de milliers de déplacés ont fait 13 morts à Khan Younès, selon cette agence.

Après les Etats-Unis, la France a "condamné" ces tirs. L'Allemagne s'est déclaré "extrêmement préoccupée" par la "situation désespérée" des civils à Khan Younès.

"Nous avons essayé de sortir, mais quand j'ai regardé dehors, j'ai vu les chars d'assaut tirer. Comment pouvions-nous sortir ?", a témoigné à l'AFP sur son lit d'hôpital Ahmad Katra, un Palestinien blessé par ces tirs.

"Ils disaient que c'était un endroit sûr, mais en fin de compte, ils nous ont frappés dans un établissement de l'ONU", a-t-il ajouté.

Selon les Nations unies, l'armée israélienne a ordonné l'évacuation de ce refuge avant vendredi 17h00 (15h00 GMT), ce que l'armée a démenti.

Elle affirme avoir "encerclé" Khan Younès, la ville natale de Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre.

Cette attaque a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont été enlevées lors de l'attaque et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre durant une trêve en échange de prisonniers palestiniens.

En riposte, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.083 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Dans le territoire plongé dans un désastre humanitaire, environ 1,7 million de Palestiniens, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer.

- Accusations de génocide -

Face à ce lourd bilan humain, l'Afrique du Sud a saisi la CIJ, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de la Shoah.

Sans juger sur le fond, la CIJ doit rendre vendredi sa décision sur des mesures urgentes pour protéger les Palestiniens de Gaza et pourrait ordonner à Israël d'arrêter son offensive. Mais si ses ordonnances sont juridiquement contraignantes, la Cour n'a aucun moyen pour les faire appliquer.

Le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, s'est engagé jeudi à respecter un cessez-le-feu s'il était réclamé par ce tribunal, mais à condition qu'Israël s'y conforme aussi.

Le gouvernement israélien fustige cette procédure judiciaire.

La compagnie aérienne El Al a annoncé vendredi qu'elle suspendrait ses vols pour l'Afrique du Sud à partir de la fin mars, arguant d'une baisse de la demande du fait de la guerre.

Parallèlement, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, incluant la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.

Selon le quotidien américain Washington Post et le site d'information Axios, le chef de la CIA William Burns va se rendre en Europe pour y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre du Qatar dans l'espoir de négocier un accord.

A.Wulhase--HHA