Hamburger Anzeiger - Les agriculteurs s'interrogent sur la suite de leur mouvement

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Les agriculteurs s'interrogent sur la suite de leur mouvement

Les agriculteurs s'interrogent sur la suite de leur mouvement

Des barrages se lèvent et la circulation reprend samedi sur certaines autoroutes mais les agriculteurs, loin d'être tous satisfaits des annonces du gouvernement, s'interrogent sur la suite de leur mouvement.

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Dans le sud, l'autoroute A9 "a été rouverte sur la majeure partie de son tracé", a indiqué Vinci Autoroutes dans un communiqué. Mais elle reste coupée dans le Gard.

Du côté de l'autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), premier barrage d'agriculteurs à avoir été installé il y a 10 jours, le déblocage était en cours à la mi-journée. "On a été entendu, on a eu quelques réponses" même si "tout ne sera pas parfait de suite", a jugé Joël Tournier, l'un des porte-parole du mouvement à Carbonne, avec l'éleveur Jérôme Bayle.

Selon la gendarmerie, le nombre de blocages et de départements touchés diminue fortement: samedi à 06H00, il y avait moins de 40 actions touchant 28 départements.

Mais le mouvement reste diffus, avec des situations qui varient localement à travers la France et des agriculteurs partagés entre ceux qui estiment avoir obtenu satisfaction et d'autres qui souhaitent relancer le mouvement après une pause.

"On va prendre le week-end pour reposer les esprits et les corps" et "pour recalibrer la mobilisation de la semaine prochaine", a déclaré à l'AFP Pierrick Horel, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs (JA), syndicat qui, associé à la FNSEA, représente la majorité de la profession.

- "discussions" -

Un administrateur national des JA, Maxime Buizard, avait un peu plus tôt annoncé sur BFMTV avoir "décidé de changer de méthode et d’organiser le blocus de Paris et de la petite couronne".

"Pour l'heure, ce n'est pas tranché", temporise Pierrick Horel, dont l'organisation doit se concerter avec la FNSEA sur la suite du mouvement. "Il y a des discussions, il y en a qui tempèrent, il y en a qui décident de tout bloquer", explique David Sève, de la FDSEA du Gard.

 

La mobilisation avait été endeuillée mardi par la mort accidentelle d'une agricultrice et de sa fille sur un barrage à Pamiers (Ariège). Samedi, plusieurs milliers de personnes participaient dans cette ville à une marche blanche organisée en leur mémoire.

"Il y a une foule considérable (...) la solidarité et l'émotion ont dépassé l'Ariège et le monde de l'agriculture", a déclaré Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège.

Pour tenter d'éteindre la révolte montée de campagnes où beaucoup ne parviennent plus à vivre de leur métier, le Premier ministre a dévoilé vendredi des mesures d'urgence en Occitanie, berceau de la contestation. "On ne vous lâchera pas", a-t-il lancé.

Il a ainsi accédé à quelques-unes des demandes les plus pressantes des manifestants entre l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE, des sanctions lourdes contre trois industriels de l'agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.

Les mesures "sont appelées à se décliner sur d'autres sujets", a promis samedi le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

- "un cap" -

"Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin", a affirmé vendredi le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.

La Confédération paysanne veut pour sa part "continuer la mobilisation" pour obtenir "des mesures structurelles".

"Les gens sont excédés par le fait que ce n’est pas les annonces qu’on attendait", a déclaré samedi Lucie Delbarre, secrétaire générale de la FDSEA du Pas-de-Calais. "On a un Etat qui se moque de ses agriculteurs. On le voit bien, c’est une cocotte-minute prête à exploser".

A Narbonne, c'est un bâtiment de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui avait été incendié vendredi après-midi en marge d'une manifestation d'agriculteurs, tandis qu'à Nîmes, un bureau des Douanes et huit véhicules ont été brûlés.

Partout à travers la France, première puissance agricole de l'Union européenne, s'est exprimé un mélange de passion et de désespoir, les cortèges exhibant ici un pendu de paille, là affichant le slogan "Enfant on en rêve, adulte on en crève".

A Matignon, l'accueil des mesures est scruté avec attention à l'approche des élections européennes de juin et l'entourage de Gabriel Attal promet "de continuer à apporter un certain nombre de mesures d'ici le Salon de l'agriculture" fin février.

"Il faut donner un cap à l'agriculture française. Il faut lui dire ce qu'elle doit faire: son objectif est d'être concurrentielle avec les fermes-usines du Brésil ou d'Ukraine, ou son but est de nourrir comme il faut les Français?", a demandé le député LFI de la Somme François Ruffin.

burs-cdu-jmi/uh/mpm

H.Rathmann--HHA