Hamburger Anzeiger - Les agriculteurs campent sur des autoroutes franciliennes, le gouvernement promet des annonces mardi

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Les agriculteurs campent sur des autoroutes franciliennes, le gouvernement promet des annonces mardi

Les agriculteurs campent sur des autoroutes franciliennes, le gouvernement promet des annonces mardi

Des centaines d'agriculteurs barrent depuis lundi huit grands axes autoroutiers desservant Paris pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement de Gabriel Attal, qui promet d'annoncer de "nouvelles mesures" mardi après un premier volet jugé insuffisant avant le week-end.

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Tout autour de Paris, la circulation est fortement perturbée avec des portions fermées à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, selon le site Sytadin. Paris elle-même n'est pas bloquée, ni le marché vital de Rungis (Val-de-Marne) et les aéroports parisiens.

De "nouvelles mesures seront prises dès demain" en faveur des agriculteurs, a annoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot à l'issue du Conseil des ministres.

 

Le chef du gouvernement, Gabriel Attal, a convié à 18H00 les présidents du premier syndicat agricole français FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), en présence des ministres de l'Agriculture Marc Fesneau et de la Transition écologique Christophe Béchu.

Non convié, le syndicat minoritaire Confédération paysanne, de gauche, appelle les autres organisations à porter principalement "deux mesures": "l'arrêt des accords de libre-échange et la suspension immédiate de toutes les négociations" et "l'interdiction formelle de l'achat des produits agricoles en dessous de leur prix de revient".

- "Pas envie d'embêter" -

A une trentaine de km à l'est de la capitale, à Jossigny (Seine-et-Marne), l'A4 est bloquée. Camions frigorifiques, groupes électrogènes, citernes d'eau et toilette de chantier: le groupe de manifestants s'est donné les moyens de tenir son installation pendant au moins trois jours. Une vingtaine d'entre eux a prévu de passer la nuit dans un semi-remorque au plancher recouvert de paille.

"On a tous envie de retourner auprès de nos cultures et de nos animaux," assure Samuel Vandaele, secrétaire général de la FDSEA 77 et ex-président des JA. "On n'a pas envie d'embêter nos concitoyens", ajoute-t-il, tout en organisant le campement.

A l'ouest, l'autoroute A13, qui relie la Normandie à Paris, est fermée dans les deux sens à environ 60 km vers la gare de péage de Buchelay, dans les Yvelines. Les agriculteurs se sont organisés pour tenir jusqu'à jeudi, avec tours de garde et renforts prévus mardi.

L'A6, au sud de Paris, et l'A1, au nord, sont aussi coupées, dans ce dernier cas à quelques encablures de l'aéroport Paris-CDG. Même mot d'ordre: les agriculteurs dormiront sur place "le temps qu'il faudra", dit le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert.

Une source policière compte plus de 3.000 agriculteurs mobilisés lundi dans toute la France, avec près de 2.000 engins. Un tiers sont dans le Sud-Ouest.

En parallèle, des opérations escargot ont été organisées par les taxis qui réclament à l'Assurance maladie une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients et ont perturbé la circulation à Paris, Marseille ou Bordeaux.

- "Modération" -

Le gouvernement laisse faire et encadre les manifestants, mais veut empêcher que les tracteurs n'entrent dans "Paris et les grandes villes", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demandant de la "modération" à ses troupes.

M. Attal, qui fera sa déclaration de politique générale mardi, a dévoilé vendredi de premières mesures, dont l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR) et des indemnités gonflées pour les éleveurs dont les bovins ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique.

Mais les agriculteurs disent réclamer autre chose que des "mesurettes" dans une France qui a perdu les trois quarts de ses exploitants en 50 ans et recourt de plus en plus aux importations: un poulet consommé en France sur deux vient d'ailleurs, comme 60% des fruits.

Mais les organisations écologistes s'inquiètent d'un éventuel retour en arrière sur les normes environnementales, les syndicats dominants tentant de pousser leur avantage. Ils demandent notamment de revenir sur des restrictions d'usage des pesticides.

- "Doucement" -

Le reste de la France aussi connaît des barrages et manifestations. A Lyon, un blocage a débuté "doucement", "le gros des troupes arrivera demain (mardi)", selon Michel Joux, patron de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

L'aéroport de Toulouse sera visé par des agriculteurs mardi.

Le marché de gros de Rungis, poumon alimentaire de la capitale, est protégé par des blindés de la gendarmerie, destination annoncée d'une trentaine de tracteurs qui ont pris la route lundi matin depuis Agen, à l'appel du syndicat Coordination rurale. Ceux-ci n'arriveront pas avant mardi soir ou mercredi.

Signe d'une certaine fébrilité, la préfecture de la Drôme a demandé aux habitants du département "de ne pas constituer de stocks alimentaires", assurant que "les principales grandes surfaces de la Drôme restent correctement approvisionnées en denrées alimentaires et en carburant".

burs-myl/ico/cal

H.Rathmann--HHA