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Grand oral d'Attal en pleine révolte agricole
Grand oral d'Attal en pleine révolte agricole / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Grand oral d'Attal en pleine révolte agricole

Gabriel Attal prononce mardi sa déclaration de politique générale, où il exposera son programme pour les classes moyennes et évoquera la transition écologique, un exercice d'équilibriste au moment où les agriculteurs bloquent les routes autour de Paris.

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"J'adresserai à la représentation nationale, à 15h, la feuille de route et les priorités du gouvernement", a écrit sobrement le Premier ministre sur le réseau social X.

Un visiteur de Matignon l'a trouvé "confiant" avant ce rendez-vous solennel. "Il ne voit pas ça comme un Himalaya, mais comme le Puy de Dôme. Il n'est pas stressé".

Ce discours devant l'Assemblée nationale, qui devrait durer moins d'une heure, va lui permettre d'exposer sa méthode.

Or celle de Gabriel Attal, basée sur "l'action" et les "résultats", avec beaucoup de déplacements sur le terrain, est déjà mise à l'épreuve par les agriculteurs, qui jugent insuffisantes ses premières mesures et continuent de barrer les routes.

"Notre détermination est totale", a répété mardi Arnaud Rousseau, président de la puissante FNSEA.

Le député Renaissance Marc Ferracci "ne s'attend pas" à "des annonces extrêmement détaillées" sur ce sujet dans le discours.

Le gouvernement tente de calmer la fronde et promet de "nouvelles mesures" mardi, après une deuxième et longue rencontre lundi soir à Matignon entre Gabriel Attal et les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.

- Européennes -

La bataille sera menée aussi au niveau européen. Emmanuel Macron s'entretiendra jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen de cette crise.

Alors que la pression des oppositions s'intensifie à l'approche des élections européennes, ils devraient parler de l'accord commercial en négociation entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), des jachères imposées aux agriculteurs et des importations de produits ukrainiens dans l'Union.

"Ces événements (sur l'agriculture) ne sont pas en la défaveur d'Attal", analyse le visiteur de Matignon. "Ils le remettent au centre du jeu" et peuvent lui donner "une vraie image de leader politique s’il réussit".

Au-delà des agriculteurs qui dominent l'actualité, Gabriel Attal tentera de répondre aux attentes des classes moyennes, "ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour".

Il leur parlera d'"autorité", de "travail", mais aussi de "services publics" comme l'éducation et la santé.

Mais le contexte politique reste inchangé: le jeune Premier ministre est privé comme sa prédécesseure Elisabeth Borne de majorité absolue à l'Assemblée.

Après son discours, la gauche, unie pour l'occasion, promet de déposer la première motion de censure contre le gouvernement. L'objectif est de protester contre le choix de Gabriel Attal de ne pas solliciter de vote de confiance. Mais elle a peu de chances d'être adoptée sans la droite.

- Discours de "souffrance" -

Un vote "de défiance (...) permet de savoir qui soutient et qui s'oppose au gouvernement", a justifié la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, qui s'attend à un discours "de politique de souffrance".

La gauche et le RN fustigent les hausses annoncées des franchises médicales et des prix de l'électricité, et estiment qu'Emmanuel Macron a largement réduit la marge de manœuvre de son nouveau chef du gouvernement, en multipliant les annonces lors de sa conférence de presse du 16 janvier.

"Cela lui a complètement coupé l'herbe sous le pied et je ne vois pas trop ce qui lui reste dans le moteur", a jugé le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Même critique chez LR. "Il y a un pilote dans l'avion, c'est le président de la République. Les autres sont des pions", a estimé le patron des Républicains Eric Ciotti.

Le chef de l'Etat sera au même moment en déplacement en Suède, où il prendra la parole peu avant l'expression de son Premier ministre.

Le 16 janvier, il n'a pas précisé les contours des nouvelles réformes économiques et sociales, que pourrait détailler Gabriel Attal.

Le Premier ministre s'exprimera devant un gouvernement incomplet, resserré à 14 membres, en attendant la nomination des ministres délégués et des secrétaires d'Etat, envisagée cette semaine.

Mercredi, il se rendra devant le Sénat pour y prononcer un discours dédié.

R.Weber--HHA