Hamburger Anzeiger - La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes américaines meurtrières

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La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes  américaines meurtrières
La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes américaines meurtrières / Photo: Roberto SCHMIDT - AFP

La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes américaines meurtrières

La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires, qui ont fait au moins 45 morts, dont des civils.

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Les Etats-Unis ont promis d'autres frappes en riposte à l'attaque attribuée par Washington à des groupes pro-Iran le 28 janvier contre une base américaine en Jordanie, près des frontières syrienne et irakienne, dans laquelle trois soldats américains ont été tués.

"Notre riposte a commencé aujourd'hui. Elle continuera selon le calendrier et aux endroits que nous déciderons", a averti vendredi le président Joe Biden.

Dans un communiqué, le mouvement al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de combattants issus des groupes pro-iraniens qui se fait appeler "Résistance islamique en Irak", a averti qu'il riposterait "au moment approprié" aux frappes américaines.

Au moins 29 combattants pro-iraniens incluant neuf Syriens, six Irakiens et six Libanais du Hezbollah, ont été tués dans ces frappes à Deir Ezzor et Al-Mayadine dans l'est de la Syrie en guerre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Des dizaines de familles ont fui leurs maisons dans ces deux villes par crainte de nouvelles frappes, a ajouté l'ONG.

En Irak, 16 personnes dont des civils ont été tuées, a annoncé le gouvernement. Le bilan pourrait toutefois être plus lourd, le Hachd al-Chaabi, coalition de groupes armés pro-iraniens intégrée aux forces irakiennes, déplorant "16 martyrs" dans ses rangs.

- "Menace" -

A Bagdad, les autorités ont fustigé "une violation de la souveraineté irakienne" et décidé de convoquer le chargé d'affaires américain pour lui remettre une "lettre officielle de protestation".

Elles ont estimé que la présence sur leur sol d'une coalition internationale antijihadistes menée par Washington était "devenue une menace pour la sécurité"du pays.

A Damas, l'armée syrienne, qui a fait état d'un nombre indéterminé de "morts civils et militaires" dans les frappes, a jugé que "l'occupation de certaines parties du territoire syrien par les forces américaines ne peut plus durer".

Quelque 900 soldats américains sont déployés en Syrie et 2.500 en Irak voisin dans le cadre de la coalition internationale créée pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a été défait après avoir été chassé des régions qu'il occupait dans ces deux pays.

La coalition est restée pour lutter contre des cellules jihadistes qui continuent de mener des attaques.

Selon le journal progouvernemental syrien al-Watan, un site historique, la forteresse Al-Rahba à Al-Mayadine, a été endommagé par les frappes.

L'intervention militaire américaine vendredi soir a duré trente minutes environ et a été "un succès", selon la Maison Blanche, qui a assuré ne pas vouloir d'une "guerre" avec l'Iran.

- 85 cibles -

Un total de 85 cibles sur sept sites différents (quatre en Syrie et trois en Irak) ont été visées, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Les forces américaines ont pris pour cible les Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique d'Iran et des groupes armés pro-iraniens, a-t-il précisé.

Depuis la mi-octobre, peu après le début de la guerre à Gaza le 7 octobre entre le Hamas et Israël, proche allié des Etats-Unis, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les forces américaines en Irak et en Syrie, mais aucun militaire américain n'avait été tué jusqu'à l'attaque du 28 janvier.

La plupart des attaques ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak".

Allié des pouvoirs en Syrie et en Iran et bête noire d’Israël, le Hezbollah libanais a affirmé que les frappes américaines "contribuent à alimenter l’escalade dans la région".

Même son de cloche à Moscou qui a accusé les Etats-Unis de "semer le chaos" au Moyen-Orient et réclamé une réunion "urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU.

Samedi, les Etats-Unis ont annoncé avoir détruit la veille huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de "protéger la liberté de navigation" des attaques des rebelles yéménites Houthis contre le trafic maritime. Les Houthis disent agir "en solidarité" avec les Palestiniens à Gaza.

"Les Etats-Unis ne veulent de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde. Mais que ceux qui veulent nous faire du mal le sachent bien: si vous touchez à un Américain, nous répondrons", a prévenu Joe Biden après avoir assisté au retour aux Etats-Unis des corps des trois militaires américains tués.

F.Wilson--HHA