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Le remaniement toujours attendu, Bayrou et Oudéa-Castéra au coeur de l'équation
Le remaniement toujours attendu, Bayrou et Oudéa-Castéra au coeur de l'équation / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Le remaniement toujours attendu, Bayrou et Oudéa-Castéra au coeur de l'équation

Une équation plus complexe que prévu: la nomination de la deuxième moitié du gouvernement vire au casse-tête pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal, qui doivent décider s'ils font revenir François Bayrou pour remplacer Amélie Oudéa-Castéra, au coeur d'une série de polémiques à l'Education nationale.

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Le Premier ministre est arrivé mardi vers midi à l'Elysée pour une nouvelle rencontre avec le chef de l'Etat, dans l'espoir de trouver la bonne formule avant la fin de la journée. Mais sans exclure qu'il faille encore attendre jusqu'à mercredi pour connaître les noms de la quinzaine de ministres délégués et secrétaires d'Etat appelés à rejoindre les 14 ministres en fonctions depuis déjà un mois.

"On n'a jamais été aussi proche du dénouement", a assuré mardi matin la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, alors que de nombreux secteurs essentiels (santé, logement, transports...) sont depuis début janvier en souffrance d'un interlocuteur dédié.

La relaxe, lundi, de François Bayrou dans l'affaire des assistants parlementaires européens s'est invitée dans la composition de l'équipe. Il a, dans la foulée, été longuement reçu par M. Macron, selon une source du camp présidentiel.

Résultat de cette entrevue, d'après deux influents conseillers de l'exécutif: le leader centriste âgé de 72 ans fait désormais bien "partie de l'équation". "Son nom est sur la table", confirme l'un d'eux.

- "Poids lourds" -

"Il y a beaucoup de manières de servir, je n'en ai éliminé aucune et choisi aucune", a déclaré le président du MoDem, éphémère ministre de la Justice juste après l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée en 2017, ajoutant ne s'être "jamais dérobé à aucune demande de service".

Il était interrogé sur un possible retour à l'Education nationale, ministère qu'il a occupé il y a 30 ans, de 1993-1997 sous les gouvernements Balladur et Juppé.

Car l'autre principale interrogation porte sur le maintien à ce portefeuille prioritaire d'Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis ses propos sur ses enfants scolarisés dans le très conservateur établissement privé catholique Stanislas dans le VIe arrondissement de Paris et accusée par la gauche d'incarner "le séparatisme social".

Selon Prisca Thevenot, Mme Oudéa-Castéra, qui doit être auditionnée dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, est "pleinement à sa tâche".

Mais alors qu'elle affronte mardi une nouvelle grève des enseignants, elle n'a "plus la confiance de la profession", juge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré. La syndicaliste réclame "un ou une ministre de plein exercice" alors que Mme Oudéa-Castéra a gardé la responsabilité des Sports et des Jeux olympiques.

"La maison brûle, si on a besoin de quelqu'un pour pacifier les relations entre le monde de l'Education nationale et le pouvoir politique, François Bayrou a des titres à faire valoir", a estimé le député MoDem Jean-Louis Bourlanges.

Gabriel Attal semble en tout cas vouloir dissiper l'idée qu'il ferait obstacle à un tel retour tonitruant du dirigeant centriste, qui n'avait pas accueilli avec ferveur sa nomination à Matignon. "J'ai tout intérêt à avoir des poids lourds dans l'équipe", a plaidé le chef du gouvernement auprès du quotidien Le Monde.

Mais in fine, "personne ou alors très peu de monde sait ce qu’il se trame réellement entre le président (Emmanuel Macron) et François Bayrou", relève un cadre du camp présidentiel.

D'autant que son arrivée aurait une influence sur d'autres équilibres à respecter, comme la place de son parti et d'Horizons, celui de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, ou la parité hommes-femmes.

Selon le chef de file des députés Renaissance, Sylvain Maillard, la volonté de M. Macron et de M. Attal d'avoir un gouvernement resserré de 30 membres maximum complique aussi la donne.

"Ils ont du mal avec les périmètres", explique-t-il, car certains veulent "des ministres pour les représenter", comme les associations de défense de l'enfance.

D'autres enjeux politiques seront à surveiller comme la place de l'aile gauche de la macronie, ou le débauchage de nouvelles recrues à droite, notamment chez les sénateurs, après celui de Rachida Dati à la Culture. Ce serait "le signe que le président (Emmanuel Macron) veut véritablement installer le pays dans un face-à-face avec le RN et détruire toute alternative", a prévenu le chef des députés Les Républicains, Olivier Marleix.

A.Wulhase--HHA