Hamburger Anzeiger - Gouvernement: le duo Macron-Attal joue les prolongations, sur fond de casse-tête Bayrou

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Gouvernement: le duo Macron-Attal joue les prolongations, sur fond de casse-tête Bayrou
Gouvernement: le duo Macron-Attal joue les prolongations, sur fond de casse-tête Bayrou / Photo: MIGUEL MEDINA - AFP

Gouvernement: le duo Macron-Attal joue les prolongations, sur fond de casse-tête Bayrou

Ce devait être une formalité, c'est devenu un casse-tête. La composition de la deuxième moitié du gouvernement de Gabriel Attal semble devoir encore attendre jusqu'à jeudi, avec la mise à l'écart probable d'Amélie Oudéa-Castéra de l'Education et l'inconnue François Bayrou qui complique les "équilibres".

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C'est une constante dans les remaniements sous la présidence d'Emmanuel Macron: ils prennent toujours plus de temps que prévu.

D'abord promise autour du 20 janvier, la liste de la quinzaine de personnalités appelées à prêter main forte aux 14 ministres déjà nommés était finalement escomptée lundi mais est, depuis, reportée de jour en jour. "Plutôt jeudi", dit-on désormais dans l'entourage du chef de l'Etat, qui tablait encore, dans la matinée, sur une annonce mercredi après-midi.

Soit quasiment un mois après la nomination du Premier ministre, un long délai pendant lequel des dossiers importants (Santé, Transports, Logement...) sont restés sans interlocuteur dédié.

Gabriel Attal a donc renoncé à réunir sa nouvelle équipe au complet jeudi matin pour un séminaire à Matignon, selon plusieurs sources gouvernementales. Il maintient en revanche son déplacement le même jour dans le Pas-de-Calais auprès des victimes des inondations.

Un conseiller de l'exécutif assure que ce nouveau report a été décidé pour "ne pas éclipser l'hommage" de mercredi aux victimes de l'attaque du 7 octobre en Israël, un "moment d'unité nationale".

Mais la composition du casting semblait également compliquée.

Pour plusieurs sources au sein du camp présidentiel, un point sensible pourrait avoir été tranché: après l'avoir longtemps soutenue, Emmanuel Macron se serait résolu à écarter Amélie Oudéa-Castéra du ministère prioritaire de l'Education nationale.

"Le seul critère qui compte, c'est la capacité à agir et faire avancer les choses", glisse un conseiller de l'exécutif, alors que "AOC" est empêtrée dans les polémiques nées de ses critiques contre l'école publique pour justifier la scolarisation de ses enfants dans le privé.

Elle pourrait être rétrogradée pour ne garder qu'une partie de ses attributions, notamment les Jeux olympiques.

- Candidat "surprise" à l'Education? -

Le président avait même en tête, dès lundi soir, un candidat "surprise" pour porter les vastes chantiers autour de l'école, assure un proche.

Mais après sa relaxe judiciaire lundi, François Bayrou s'est invité dans "l'équation à mille équilibres", comme la nomme un conseiller élyséen. "Et comme en maths, quand on commence à ajouter une inconnue, ça devient plus rock", glisse-t-il.

Le président du MoDem, allié d'Emmanuel Macron depuis son ascension vers l'Elysée, a fait des offres de service pour revenir au gouvernement dont il avait été écarté après quelques semaines seulement en 2017 en raison de ses ennuis judiciaires. Et son nom a donc commencé à circuler pour reprendre l'Education, dont il fut le ministre dans les années 1990.

A moins qu'il hérite d'un autre portefeuille important, quitte à provoquer un jeu de chaises musicales plus vaste qu'attendu.

Va-t-il faire son grand retour? "Plus ça va, moins c'est clair", ironise un proche du leader centriste. François Bayrou a rencontré lundi Emmanuel Macron puis, mardi et à nouveau mercredi, Gabriel Attal, mais rien n'a filtré.

Sa nomination compliquerait les équilibres partisans entre Renaissance, la formation du président, et ses alliés, le MoDem et Horizons, le parti de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe. Mais aussi la recherche de la parité hommes/femmes.

Le duo exécutif doit aussi tenter de représenter les territoires dans une équipe perçue comme trop francilienne. Privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, il espère recruter un ou plusieurs sénateurs, éventuellement venus de la droite. Mais l'aile gauche de la macronie veille aussi à ne pas se retrouver lésée après la droitisation du gouvernement Attal première version.

Autant de difficultés qui ont fait jouer la montre au chef de l'Etat.

"Sur le logement, sur la santé, sur des questions de transport, il est nécessaire d'avoir des ministres ou alors il faut supprimer les gouvernements", a estimé son prédécesseur socialiste François Hollande sur franceinfo, déplorant un délai "inédit".

Ch.Tremblay--HHA