Hamburger Anzeiger - Un procureur spécial déclare un non-lieu pour Biden mais pointe sa mémoire défaillante

Euronext
AEX 0.43% 896.59
BEL20 0.33% 4320.71
PX1 1.27% 7587.05
ISEQ 0.1% 9824.3
OSEBX 0.16% 1444.16 kr
PSI20 0.06% 6753.81
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.52% 2660.12
N150 0.5% 3380.73
Un procureur spécial déclare un non-lieu pour Biden mais pointe sa mémoire défaillante
Un procureur spécial déclare un non-lieu pour Biden mais pointe sa mémoire défaillante / Photo: Jim WATSON - AFP

Un procureur spécial déclare un non-lieu pour Biden mais pointe sa mémoire défaillante

Le procureur spécial chargé d'enquêter sur la rétention de documents confidentiels par Joe Biden a décidé de ne pas recommander de poursuites mais décrit le président américain comme un "homme âgé avec une mauvaise mémoire" dans son rapport publié jeudi.

Taille du texte:

Si cette décision attendue dissipe de possibles tracas judiciaires pour le président démocrate, qui s'apprête à affronter son prédécesseur républicain Donald Trump en novembre pour une revanche de l'élection de 2020, elle expose de nouveau sa principale vulnérabilité : son grand âge, 81 ans.

Nommé en janvier 2023 par le ministre de la Justice Merrick Garland, le procureur spécial Robert Hur conclut que Joe Biden a "sciemment gardé et divulgué des documents classifiés après sa vice-présidence alors qu'il était un simple citoyen".

Mais il considère qu'"une inculpation ne se justifierait pas", estimant notamment qu'un jury accorderait le bénéfice du doute à "un homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire".

Lors d'un meeting démocrate jeudi en Virginie (est), M. Biden s'est déclaré "content" que le procureur ait décidé de ne pas le poursuivre.

Il a assuré avoir pleinement coopéré avec l'enquête, y compris lors d'un entretien de cinq heures sur deux jours avec le procureur spécial et son équipe en octobre 2023, au tout début de la "crise internationale" déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël à partir de la bande de Gaza.

Il a insisté sur la différence entre son attitude dans cette affaire et celle de Donald Trump, poursuivi pénalement pour avoir emporté des centaines documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche et accusé d'"obstruction à la justice" dans cette affaire.

- "Terminologie insultante" -

Donald Trump a réagi au rapport dans un communiqué en dénonçant "un système judiciaire à deux vitesses". "L'affaire de documents de Biden est différente de la mienne et 100 fois plus grave. Je n'ai rien fait de mal et j'ai bien plus coopéré" avec les enquêteurs, assure-t-il.

Le procureur spécial relève pourtant dans son rapport le "contraste" entre l'attitude des deux hommes dans leurs dossiers respectifs, soulignant que selon l'acte d'accusation M. Trump a ordonné "à des tiers de détruire des preuves et de mentir".

L'état-major républicain à la Chambre des représentants a aussitôt exploité les observations du rapport sur les défaillances de la mémoire du président démocrate, estimant Joe Biden "inapte" à exercer ses fonctions.

La nomination de M. Hur faisait suite à la découverte en décembre 2022 et janvier 2023 de documents classés confidentiel datant de l'époque où Joe Biden était vice-président (2009-2017), notamment sur l'engagement militaire américain en Afghanistan, dans sa résidence de Wilmington, dans le Delaware, ainsi que dans un ancien bureau.

Dans son rapport de 388 pages, M. Hur évoque notamment son entretien avec Joe Biden au cours duquel il dit avoir constaté que "sa mémoire avait empiré".

"Il ne se souvenait plus quand il était vice-président", ne sachant plus exactement en quelle année son mandat avait commencé ou s'était achevé, ni exactement l'année du décès de son fils aîné Beau, y affirme-t-il.

Le conseiller juridique de la Maison Blanche, Richard Sauber, ainsi que l'avocat personnel de M. Biden, Bob Bauer, ont salué dans une lettre en annexe du rapport la décision du procureur spécial de ne pas engager de poursuites mais regretté des "commentaires déplacés" de sa part.

"Nous pensons que la présentation de la mémoire du président Biden n'est ni exacte ni appropriée. Le rapport utilise une terminologie très insultante pour évoquer un cas de figure courant chez les témoins : des lacunes dans les souvenirs remontant à plusieurs années", écrivent-ils.

"De tels commentaires n'ont rien à faire dans un rapport du ministère de la Justice", ajoutent-ils.

O.Zimmermann--HHA