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Pakistan: les candidats de Khan en tête, selon des sondages télévisés non officiels
Pakistan: les candidats de Khan en tête, selon des sondages télévisés non officiels / Photo: Aamir QURESHI - AFP

Pakistan: les candidats de Khan en tête, selon des sondages télévisés non officiels

Le Pakistan attend vendredi les résultats des élections générales, ternies par des violences et des soupçons de manipulations, les partisans du populaire ancien Premier ministre Imran Khan étant donnés en tête selon des sondages non officiels diffusés à la télévision.

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D'après ces sondages, les candidats proches de l'ex chef de gouvernement, actuellement emprisonné et qui ne pouvait se présenter, détiennent une avance dans la plupart des scrutins destinés à élire les 336 députés du parlement fédéral et renouveler les assemblées provinciales du pays.

Le premier résultat officiel a été annoncé peu de temps après, avec un siège remporté par un candidat du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de M. Khan. Onze après la fermeture des bureaux, la commission électorale a reconnu avoir pris beaucoup de retard, invoquant des "problèmes d'internet".

La Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), soutenue par l'armée selon les observateurs, était pourtant la favorite du scrutin et pourrait permettre à son chef, Nawaz Sharif, de diriger le pays pour la quatrième fois.

Quelque 128 millions d'inscrits étaient appelés aux urnes.

Jeudi, 51 attaques au total se sont produites, qui ont fait 12 morts, dont 10 membres des forces de sécurité, a indiqué l'armée dans un communiqué.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé en soirée que les services de téléphonie mobile, coupés dans tout le pays depuis le début de matinée, officiellement pour des raisons de sécurité, commençaient à être rétablis.

L'internet mobile avait aussi été coupé, avait fait savoir Netblocks, une organisation qui surveille la cybersécurité et la gouvernance de l'internet.

- "Trucage post-électoral" -

"La coupure actuelle d'internet est parmi les plus rigoureuses et étendues que nous ayons observées dans n'importe quel pays", a déclaré à l'AFP Alp Toker, directeur de Netblocks, dénonçant une "pratique fondamentalement antidémocratique".

L'équité du scrutin a été mise en doute par avance. Imran Khan, 71 ans, a été condamné à trois longues peines de prison. Et son parti a été décimé par les arrestations et défections forcées, et empêché de mener campagne.

Les électeurs dépendent de l'envoi de SMS pour savoir où aller voter. L'un d'eux, Abdul Jabbar, 40 ans, a raconté avoir été empêché d'utiliser le service et de localiser son bureau de vote à cause des problèmes d'internet. "D'autres supporteurs du PTI nous ont finalement aidés à le trouver", a-t-il dit.

"Ma seule peur est de savoir si mon vote sera bien comptabilisé pour le parti pour lequel j'ai voté", a déclaré Syed Tassawar, un ouvrier du bâtiment de 39 ans, à Islamabad.

Les Pakistanais à 70% "n'ont pas confiance dans l'intégrité des élections", a pointé cette semaine l'institut Gallup. Cela traduit un recul démocratique pour un pays dirigé pendant des décennies par l'armée, mais qui avait connu des progrès depuis 2013, année de la première transition entre gouvernements civils.

Si l'armée a toujours eu une forte influence même sous un pouvoir civil, les observateurs estiment qu'elle a interféré encore plus ouvertement dans ces élections.

Imran Khan, qui avait bénéficié de ses faveurs pour être élu en 2018, l'a défiée de front, l'accusant d'avoir orchestré son éviction du poste de Premier ministre en avril 2022 et lui imputant ses ennuis judiciaires.

"Maintenant commence le trucage post-électoral", a déclaré en soirée à l'AFP Raoof Hasan, responsable de l'information pour le PTI, tout en assurant que son parti conservait une "sacrée bonne chance de causer une surprise".

- "Aucun problème avec l'armée" -

La disgrâce d'Imran Khan semblait devoir profiter à Nawaz Sharif, 74 ans, rentré au Pakistan en octobre après quatre années d'exil à Londres.

Même si la PML-N apparaît en position de force, l'issue du scrutin pourrait dépendre de la participation, en particulier des jeunes dans un pays où 44% de l'électorat a moins de 35 ans.

En 2018, Imran Khan avait bénéficié d'un réel engouement populaire, notamment dans la jeunesse, assoiffée de changement après des décennies de domination des dynasties familiales, jugées corrompues.

La majorité absolue semble un objectif difficilement atteignable pour la PML-N, qui devra probablement former une coalition. Peut-être avec le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Bilawal Bhutto Zardari, fils de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007.

Le Pakistan, qui dispose d'un arsenal nucléaire et occupe une position stratégique, entre l'Afghanistan, la Chine, l'Inde et l'Iran, est confronté à d'innombrables défis.

La sécurité s'est dégradée, notamment depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021. Son économie est en lambeaux, avec une dette abyssale et une inflation avoisinant les 30%.

O.Zimmermann--HHA