Hamburger Anzeiger - Le Sénat américain adopte une aide pour l'Ukraine, bloquée en l'état à la Chambre

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Le Sénat américain adopte une aide pour l'Ukraine, bloquée en l'état à la Chambre
Le Sénat américain adopte une aide pour l'Ukraine, bloquée en l'état à la Chambre / Photo: ANDREW CABALLERO-REYNOLDS - AFP/Archives

Le Sénat américain adopte une aide pour l'Ukraine, bloquée en l'état à la Chambre

Le Sénat américain a adopté mardi une enveloppe validant 60 milliards de dollars pour l'Ukraine et des fonds pour Israël et Taïwan mais le texte est pour l'heure voué à l'échec, les républicains de la Chambre des représentants refusant de l'examiner en l'état.

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La chambre haute du Congrès américain, à majorité démocrate, a validé mardi à l'aube cette enveloppe de 95 milliards de dollars, péniblement négociée au cours des derniers mois.

Ce projet de loi prévoit de débloquer plus de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine et 14 milliards pour Israël ainsi que des fonds pour Taïwan, allié stratégique des Etats-Unis.

Mais les soutiens de l'ancien président Donald Trump à la Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires, ont affiché dès lundi soir leur refus d'examiner en l'état ce texte. Et sans soutien des républicains, le texte ne peut aller nulle part.

Le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, proche de Donald Trump, a balayé ce projet de loi, l'accusant lundi soir de rester "muet sur le problème le plus urgent auquel notre pays est confronté", à savoir la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

"En l'absence de toute modification" de la part du Sénat sur le sujet, "la Chambre des représentants continuera de travailler selon sa propre volonté sur ces questions importantes", a-t-il assuré dans un communiqué.

Les conservateurs conditionnent l'adoption d'une nouvelle aide à Kiev à un durcissement de la politique d'immigration qu'ils réclament depuis longtemps. Un premier texte avait été présenté au Sénat avec un renforcement des contrôles à la frontière mais avait été rejeté par les républicains, qui ne le jugeaient pas assez ferme.

- "Sauver des vies" -

"Le Sénat est conscient des responsabilités en matière de sécurité nationale américaine et ne les négligera pas", a rétorqué mardi à l'issue du vote le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, dans un communiqué.

"Compte tenu du fort soutien des deux partis que nous avons eu ici au Sénat avec ce vote, je pense que si le +Speaker Johnson+ présentait ce projet de loi à la Chambre, il serait adopté avec le même fort soutien", a abondé le chef démocrate des sénateurs, Chuck Schumer, dans l'hémicycle.

Démocrates et républicains se déchirent depuis des mois au Congrès américain sur la question de l'aide à l'Ukraine et, à l'approche de l'élection présidentielle de novembre, l'équation s'est transformée en bras de fer à distance entre Joe Biden et Donald Trump, tous deux candidats.

- "Problème plus urgent" -

De ce texte négocié au Congrès dépend la reprise de l'assistance militaire à l'Ukraine, allié des Etats-Unis et en guerre avec la Russie depuis près de deux, qui a été interrompue depuis fin décembre.

Les démocrates y sont, dans l'immense majorité, favorables. Les républicains, eux, sont divisés entre faucons interventionnistes, pro-Ukraine, et lieutenants de Donald Trump, bien plus isolationnistes.

L'adoption du texte au Sénat a été saluée mardi par le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui s'est dit "reconnaissant" envers les sénateurs américains.

"Pour nous, en Ukraine, la poursuite de l'aide américaine permet de sauver des vies humaines de la terreur russe" alors que "nous luttons pour la liberté, la démocratie", a-t-il déclaré sur X (anciennement Twitter).

Alors qu'importe que le président démocrate Joe Biden soutienne le projet, ou qu'il ait exhorté le Congrès à "l'adopter rapidement". Dans ces tractations, c'est son prédécesseur et rival probable à l'élection présidentielle, qui a le dernier mot.

Mike Johnson, comme nombre de républicains au Congrès, suit des directives de Donald Trump, qui a affirmé samedi que les Etats-Unis devaient "arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés".

Le candidat républicain a aussi jeté un pavé dans la mare, en assurant qu'il "encouragerait" la Russie à s'en prendre aux pays de l'Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part, ce qui a provoqué une pluie de critiques de l'autre côté de l'Atlantique.

W.Widmer--HHA