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L'Indonésie choisit son prochain président, un ex-général favori
L'Indonésie choisit son prochain président, un ex-général favori / Photo: ADEK BERRY - AFP

L'Indonésie choisit son prochain président, un ex-général favori

Près de 205 millions d'Indonésiens ont commencé à voter mercredi pour désigner leur prochain président avec l'actuel ministre de la Défense Prabowo Subianto, au passé militaire controversé, donné favori pour succéder à Joko Widodo, au pouvoir pendant une décennie.

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Bien qu'accusé d'atteintes aux droits humains sous la dictature de Suharto, à la fin des années 1990, cet ancien général de 72 ans, pourrait l'emporter dès le premier tour.

Avec près de 52% d'intentions de vote, selon les derniers sondages, il devance largement Anies Baswedan, l'ancien gouverneur de Jakarta, et Ganjar Pranowo, ex-gouverneur de Java centre, au coude-à-coude pour la deuxième place.

Si aucun des trois candidats n'obtient la majorité, un second tour se tiendra en juin.

"Nous nous battrons pour apporter la prospérité à tous les Indonésiens", a promis Prabowo Subianto, samedi lors de son ultime meeting. "Nous poursuivrons ce qui a été déjà été construit par les précédents présidents".

Les 800.000 bureaux de vote vont rester ouverts durant seulement six heures, jusqu'à 13H00 (06H00 GMT) dans le vaste archipel qui s'étend sur 5.000 km et trois fuseaux horaires.

Outre son président, l'Indonésie doit élire en une seule journée 580 députés et 20.000 représentants régionaux et locaux, soit l'un des plus grands scrutins au monde sur une seule journée.

"Jour après jour, je sens que l'esprit du changement se renforce, c'est indéniable", a déclaré mercredi matin Anies Baswedan, sur la chaîne Metro TV.

A Jakarta, métropole de 30 millions d'habitants, un déluge s'est abattu peu avant l'ouverture des bureaux de vote, inondant certains secteurs.

Le scrutin a débuté en Papouasie, province la plus orientale de l'archipel, où des rebelles indépendantistes mènent une insurrection, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

A Timika, dans un bureau de vote couvert de feuilles de palmier, des officiels ont inspecté le matériel électoral avant l'arrivée des premiers électeurs.

"Je vais voter pour le candidat que je considère le meilleur pour le développement de la Papouasie", a indiqué Daton, étudiant de 19 ans, qui comme beaucoup d'Indonésiens ne porte qu'un seul nom.

- l'héritage de Jokowi -

Candidat pour la troisième fois, M. Prabowo a développé une rhétorique nationaliste et populiste et s'est engagé à poursuivre la politique du président sortant, surnommé Jokowi, lequel est soupçonné d'avoir utilisé les ressources de l'Etat pour tenter d'influencer l'élection en faveur de son ministre.

En tant que chef des forces spéciales, M. Prabowo a été accusé par des ONG d'avoir ordonné l'enlèvement de militants pro-démocratie dans les années 1990, vers la fin du régime de Suharto. Il a rejeté ces accusations et n'a jamais été poursuivi.

Pour ces allégations, l'ex-militaire a été longtemps privé de visa par les Etats-Unis et l'Australie.

Mais grâce à une large présence sur les réseaux sociaux, l'homme a adouci son image auprès des jeunes Indonésiens qui ignorent souvent les accusations portées contre lui et apprécient son engagement à poursuivre la politique du très populaire Jokowi.

"Nous avons toujours été inquiets de son vrai attachement à la démocratie", analyse Yoes Kenawas, chercheur à l'université catholique Atma Jaya de Jakarta. "S'il est élu, ces questions resteront en suspens".

M. Prabowo a décollé dans les sondages avec la désignation à ses côtés pour le poste de vice-président de Gibran Rakabuming Raka, 36 ans, fils aîné de Jokowi.

Théoriquement trop jeune, M. Gibran n'a pu se présenter qu'à la suite d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, adoptée grâce au vote décisif du président de la cour, Anwar Usman, beau-frère de Joko Widodo.

Après 10 ans au pouvoir, ce dernier laissera à son successeur un pays qui connaît une croissance constante, de 5,05% en 2023, certes en léger recul par rapport aux 5,3% de 2022.

Si une partie de la population est sensible à son discours nationaliste, la probabilité croissante de l'accession de M. Prabowo à la présidence ne manque pas de susciter des inquiétudes quant à un éventuel recul des acquis démocratiques.

Longtemps en retard, Anies Baswedan fait désormais figure de finaliste probable en cas de second tour, grâce à une posture d'opposant.

Un temps considéré comme favori, le troisième candidat, Ganjar Pranowo, est aujourd'hui distancé mais selon les analystes, il pourrait encore jouer un rôle de faiseur de roi.

Des estimations sortie des urnes devraient donner une indication fiable du résultat le soir même. Les décomptes officiels ne sont pas attendus avant mars.

O.Rodriguez--HHA