Hamburger Anzeiger - Après Berlin, Zelensky va signer un autre accord de sécurité à Paris

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Après Berlin, Zelensky va signer un autre accord de sécurité à Paris

Après Berlin, Zelensky va signer un autre accord de sécurité à Paris

Volodymyr Zelensky est arrivé vendredi à Paris pour signer un accord de sécurité avec Emmanuel Macron, après avoir fait de même à Berlin, autant de soutiens très attendus alors que l'armée ukrainienne est à la peine face aux Russes et l'aide américaine gelée.

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Sa tournée européenne a toutefois été assombrie par l'annonce de la mort en prison d'Alexeï Navalny, opposant numéro un à Vladimir Poutine, qui dirige déjà d'une main de fer la Russie, exacerbant les tensions avec l'Occident et éteignant un peu plus tout espoir d'ouverture à Moscou.

Le maître du Kremlin devra "rendre des comptes pour ses crimes", a accusé Volodymyr Zelensky. La Russie condamne à mort "les esprits libres" en les mettant au "goulag", a lancé Emmanuel Macron. Il a "payé son courage de sa vie", a renchéri le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le président ukrainien, en visite chez ses alliés européens alors que son pays s'apprête à entrer dans sa troisième année de guerre face à la Russie, le 24 février, est arrivé en fin d'après-midi à l'aéroport parisien d'Orly en provenance de Berlin.

Il a immédiatement pris la direction de l'Elysée où il est attendu à 18H45 (17H45 GMT) pour faire un tour d'horizon avec son homologue français de la situation sur le front et des besoins de l'Ukraine, avant de signer l'accord bilatéral.

Ce texte, "conclu pour une durée de dix ans", "comprend des engagements précis, y compris financiers" dans les domaines militaire et civil, selon la présidence française. Il prévoit un renforcement de la "coopération dans le domaine de l'artillerie", ajoute-t-elle sans précisions chiffrées.

"Le soutien fourni à l'Ukraine doit notamment l'aider dans le processus d'intégration à l'Union européenne et à l'Otan", estime-t-on à Paris.

Olaf Scholz et Volodymyr Zelensky ont aussi signé un accord de sécurité qualifié d'"historique" par le chancelier allemand qui a assuré sa détermination à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire" contre l'agresseur russe.

- "Sans précédent"

"Deux ans après le début de cette guerre épouvantable, nous envoyons aujourd'hui un message très clair au président russe: nous ne relâcherons pas notre soutien à l'Ukraine", a averti le dirigeant allemand.

Illustration de cet engagement: le document signé contient une aide militaire supplémentaire et immédiate d'un montant de 1,1 milliard d'euros.

Il prévoit également de soutenir l'Ukraine après la guerre pour qu'elle se dote d'une armée moderne capable de repousser d'éventuelles futures attaques de la Russie.

"Notre accord de sécurité est un document bilatéral vraiment sans précédent", a souligné le président ukrainien à Berlin.

"Les efforts d'aujourd'hui en faveur de l'Ukraine ne sont rien face à ceux que nous devrions déployer contre une Russie qui se sentirait victorieuse", a souligné le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné dans une tribune publiée dans le journal Le Monde.

Cette échappée diplomatique est cruciale pour M. Zelensky au moment où la situation s'est considérablement dégradée sur le front ukrainien.

Dans l'est du pays, Avdiïvka est l'épicentre de "combats acharnés" et menace désormais de tomber après des mois d'assauts russes. L'armée ukrainienne a annoncé vendredi s'être retirée d'une position qu'elle tenait au sud de cette ville face à la multiplication des assauts russes.

- Hypothèque Trump -

A quelques jours du deuxième anniversaire de l'invasion russe, les troupes russes sont à l'offensive, nombreuses, quand l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes, de munitions.

L'aide américaine, une enveloppe de 50 milliards de dollars bloquée depuis plusieurs semaines par les républicains au Congrès, fait aussi cruellement défaut.

Et le possible retour au pouvoir à la fin de l'année de Donald Trump, qui a menacé de ne plus soutenir certains Alliés face à la Russie s'ils ne payaient pas plus au sein de l'Otan, suscite aussi toutes les inquiétudes.

Ces accords de sécurité sont censés donner à l'Ukraine des garanties de soutien sur le long terme, en attendant une éventuelle intégration du pays à l'Otan. Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel pacte avec Kiev en janvier.

Lors du dernier sommet de l'Alliance atlantique à Vilnius en juillet 2023, les pays membres de l'organisation, Etats-Unis et Allemagne en tête, avaient déçu les attentes de l'Ukraine -et de nombreux pays d'Europe orientale- en ne fixant pas de calendrier pour une adhésion du pays.

Les puissances du G7 avaient donc décidé de négocier avec Kiev des partenariats bilatéraux. Vingt-cinq autres Etats se sont joints à cette initiative, comme la Pologne.

Concrètement, ces accords de sécurité peuvent porter sur l'octroi d'équipements militaires, interopérables avec ceux de l'Otan, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l'industrie de défense de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky poursuivra samedi sa mini-tournée diplomatique à la Conférence sur la sécurité de Munich (MSC), le rendez-vous annuel de l'élite de la géopolitique dans le sud de l'Allemagne, qui se tient jusqu'à dimanche.

A.Swartekop--HHA