Hamburger Anzeiger - Raids israéliens sanglants à Gaza, craintes pour un hôpital attaqué par l'armée

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Raids israéliens sanglants à Gaza, craintes pour un hôpital attaqué par l'armée
Raids israéliens sanglants à Gaza, craintes pour un hôpital attaqué par l'armée / Photo: MOHAMMED ABED - AFP

Raids israéliens sanglants à Gaza, craintes pour un hôpital attaqué par l'armée

Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans de nouveaux bombardements israéliens nocturnes sur la bande de Gaza, où l'armée israélienne a affirmé samedi avoir arrêté 100 personnes dans un hôpital pris d'assaut par ses soldats.

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Les craintes s'intensifient pour au moins 120 patients et cinq équipes médicales piégés sans eau, nourriture et électricité, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, a affirmé le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas.

La communauté internationale s'inquiète aussi d'une possible offensive terrestre de l'armée israélienne dans la ville de Rafah, plus au sud, où s'entassent selon l'ONU 1,4 million de personnes, la plupart des déplacés, contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Dans la nuit, de nouveaux bombardements israéliens ont fait une centaine de morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas qui fait état quotidiennement de dizaines de morts palestiniens dans le territoire palestinien.

Des témoins ont rapporté des explosions à Rafah où au moins deux maisons ont été visées par des frappes.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque dans le sud d'Israël durant laquelle plus de 1.160 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Israël a juré d'anéantir le Hamas, classé "groupe terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne et qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Il a lancé en représailles une offensive d'envergure à Gaza qui a coûté la vie à 28.858 personnes, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

- "Risques pour les nouveaux-nés" -

L'armée concentre depuis des semaines ses opérations à Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre. Les combats entre soldats israéliens et combattants du Hamas sont les plus violents dans cette cité transformée en champ de ruines.

A l'hôpital Nasser, six malades dont un enfant sont morts depuis vendredi à cause de coupures d'électricité qui ont provoqué l'arrêt de la distribution d'oxygène, selon le ministère du Hamas. "Les nouveau-nés risquent de mourir dans les prochaines heures", a-t-il affirmé.

D'après l'armée, les troupes ont pénétré jeudi dans l'hôpital sur la base de "renseignements crédibles" selon lesquels des personnes enlevées le 7 octobre y sont retenues et que les corps de certaines d'entre elles s'y trouvent peut-être encore.

Samedi, elle a annoncé avoir arrêté 100 personnes dans l'hôpital soupçonnées d'"activités terroristes", et d'y avoir découvert des obus, des grenades et d'autres armes appartenant selon elle au Hamas.

Des médecins ont décrit une situation intenable dans l'hôpital, l'un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, qui est "à peine fonctionnel" selon l'Organisation mondiale de la santé. "Plus de dégradations à l'hôpital, c'est plus de vies perdues."

Médecins sans Frontières a annoncé que ses employés avaient "dû fuir, laissant les malades derrière eux". "La situation était chaotique, catastrophique", selon Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé un raid qui "semble s'inscrire dans une tendance des forces israéliennes à attaquer des infrastructures essentielles qui sauvent des vies, notamment des hôpitaux, à Gaza".

Après une occupation de 38 ans, Israël s'est retiré unilatéralement en 2005 de ce territoire auquel il a imposé à partir de 2007 un blocus aérien, maritime et terrestre avant un siège total à partir du 9 octobre 2023.

- "Mourir de faim" -

Malgré les pressions internationales pour tenter de dissuader Israël de lancer une offensive à Rafah, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé cette semaine que son armée mènerait une "puissante" opération.

Selon le Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, l'Egypte construit une zone sécurisée entourée d'un mur près de la frontière avec Gaza afin d'y accueillir des Palestiniens en cas d'assaut à Rafah.

Des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari pour obtenir une trêve avec un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, ont eu lieu cette semaine au Caire, mais rien n'a filtré sur leur état d'avancement.

Au lendemain de l'appel du président américain Joe Biden à un "cessez-le-feu temporaire", le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a répété samedi que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et le retrait des troupes israéliennes de Gaza notamment.

Selon une source haut placée au sein du Hamas, le mouvement a menacé de suspendre sa participation aux négociations si l'aide nécessaire n'était pas acheminée dans le nord de la bande de Gaza.

Alors que de nouvelles aides sont arrivées samedi à Rafah, l'ONU a averti que les habitants du territoire palestinien risquaient la famine.

"Nous n'allons pas mourir à cause des bombes, mais de faim", tonne Mohammed Nassar, 50 ans, de Jabaliya, dans le nord de Gaza.

F.Fischer--HHA