Hamburger Anzeiger - Avant l'ouverture du Salon, tracteurs dans les rues de Paris, imbroglio sur un débat agricole

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Avant l'ouverture du Salon, tracteurs dans les rues de Paris, imbroglio sur un débat agricole
Avant l'ouverture du Salon, tracteurs dans les rues de Paris, imbroglio sur un débat agricole / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Avant l'ouverture du Salon, tracteurs dans les rues de Paris, imbroglio sur un débat agricole

Les tracteurs défilent vendredi dans les rues de Paris à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture dans un climat de vif mécontentement ravivé par la proposition d'Emmanuel Macron d'un grand débat auquel les agriculteurs refusent de prendre part.

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Le président de la République a suscité jeudi soir l'ire des syndicats en comptant parmi les invités d'horizons très divers Soulèvements de la Terre, collectif que l'exécutif voulait dissoudre avant que la décision ne soit annulée par le Conseil d'Etat. L'Elysée a fait marche arrière dès jeudi soir, mais la colère demeure.

"Je ne serai pas l'acteur de quelque chose que je considère comme particulièrement cynique et qui ne permet pas le dialogue dans de bonnes conditions", a fustigé le président de la FNSEA Arnaud Rousseau sur BFM TV/RMC vendredi matin, refusant de prendre part au débat.

Pour lui, l'invitation des Soulèvements de la Terre montre que l'exécutif n'a "rien compris aux problématiques des agriculteurs".

Jeudi soir, déjà, le patron du premier syndicat agricole français qualifiait cette invitation de "provocation inacceptable pour les agriculteurs". Il a rapidement été rejoint par son homologue des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot.

Face aux réactions de colère et d'incompréhension des syndicats, l'Elysée a rapidement reculé, annonçant jeudi soir que le collectif, qualifié un temps d'"éco-terroriste" par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, n'était finalement plus invité, "pour garantir la sérénité des débats".

Vendredi matin, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau s'est désolidarisé de l'initiative prise par l'Elysée, qualifiant d'"inopportune" l'invitation faite aux Soulèvements de la Terre.

"Je comprends parfaitement l'incompréhension, pour ne pas dire la colère qui s'est exprimée", a ajouté Marc Fesneau, pour qui les Soulèvements de la Terre ne sont pas légitimes à s'exprimer: "Leur mode d'expression, c'est le casque, c'est le masque et c'est le cocktail Molotov".

 

Ce nouveau soubresaut dans la crise qui traverse le monde agricole depuis le début de l'année percute l'ouverture du Salon de l'agriculture. "Il faut être honnête, on n'a jamais autant de crises dans la crise", a déploré Arnaud Lemoine, organisateur de l'événement, vendredi matin sur RTL, évoquant "une équation compliquée cette année".

- Deux cortèges de tracteurs -

En tout, quelques centaines de personnes, responsables syndicaux, industriels et dirigeants d'associations environnementales ou de la grande distribution sont attendues au débat, avait indiqué jeudi l'Elysée, en précisant qu'Emmanuel Macron souhaitait un échange "le plus riche possible, à bâtons rompus, dans un état d'esprit républicain mais sans filtre".

Le président du Salon de l'agriculture, Jean-Luc Poulain, a confié à l'AFP s'attendre à des échanges "virils".

Les diverses annonces du gouvernement et de l'Union européenne depuis le début du mouvement de fronde des agriculteurs semblent les laisser sur leur faim.

Blocages de routes et contrôles dans les supermarchés: les actions coup de poing ont repris de plus belle mercredi après une intervention du Premier ministre Gabriel Attal récapitulant les chantiers engagés ces dernières semaines pour améliorer et simplifier la vie des agriculteurs, sur les pesticides, les saisonniers ou la rémunération.

Au niveau national, les services de renseignements constatent, selon une source policière, que la base du monde agricole reste "assez difficile à canaliser en particulier dans certains départements".

Deux cortèges de tracteurs différents défilent vendredi à Paris.

Une trentaine de tracteurs de la Coordination rurale s'est réunie dans la matinée avenue de Versailles à Paris et s'est ébranlée vers 10H15 avec pour objectif les Invalides vers midi.

Le second, emmené par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, se terminera devant le Salon de l'agriculture en début de soirée, avant l'ouverture des portes samedi.

- Aussi "un temps festif" -

La FNSEA reconnaît que le salon se présente cette année "comme un temps éminemment politique". Mais l'organisation souhaite aussi que l'événement reste un "temps festif".

Malgré le contexte difficile, le salon n'a pas dérogé à la tradition : sa vache égérie, Oreillette, une Normande de cinq ans, est descendue vendredi de sa bétaillère vers 08h20 devant une nuée de journalistes, a reniflé le bitume du parc des expositions de la Porte de Versailles, puis été amenée vers la salle où elle sera présentée en majesté pendant les neuf jours du salon.

"Je suis moins stressé maintenant qu'elle est arrivée", a souligné son propriétaire, François Foucault.

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O.Rodriguez--HHA