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Les agriculteurs furieux à la veille de leur Salon et de la venue de Macron

Les agriculteurs furieux à la veille de leur Salon et de la venue de Macron

Les tracteurs défilent vendredi dans Paris à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture alors que l'invitation des Soulèvements de la Terre à un débat avec Emmanuel Macron a relancé la colère des agriculteurs et forcé l'Elysée à admettre une erreur.

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Une trentaine de tracteurs sont installés dans le centre de Paris, place Vauban derrière les Invalides, après avoir traversé dans la matinée la capitale depuis l'ouest, dans un concert de klaxons et sous les applaudissements des passants, à l'appel de la Coordination rurale, 2e syndicat agricole.

"On cherche à faire des choses symboliques, des choses qui ont du sens", explique Célestin, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Au volant de son tracteur, le jeune homme de 19 ans estime que "ce qu'il nous faudrait, c'est des prix, la baisse des exigences environnementales et fiscales".

Un autre cortège, à l'appel cette fois de l'alliance majoritaire FNSEA/JA, est attendu à Paris dans l'après-midi. Il a pour destination le parc des expositions de la Porte de Versailles, où le Salon de l'agriculture doit ouvrir samedi au public pour neuf jours.

 

Le président du Salon de l'agriculture, Jean-Luc Poulain, a confié à l'AFP s'attendre à des échanges "virils" lors de la venue d'Emmanuel Macron.

L'exécutif s'efforce depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides.

"Inopportune"

Il a cependant suffi que l'Elysée évoque parmi les participants au débat des écologistes connus pour leur combat contre l'agriculture intensive pour rallumer la mèche de la colère des paysans qui semblait retomber depuis trois semaines.

M. Macron a prévu d'échanger avec l'ensemble des acteurs du monde agricole mais aussi des industriels, la grande distribution et des ONG. Le collectif Les Soulèvements de la Terre, que l'exécutif voulait dissoudre avant que la décision ne soit annulée par le Conseil d'Etat, était sur la liste.

Une "erreur de communication", selon l'Elysée. "Une provocation inacceptable", a pour le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a obligé l'Elysée à rétropédaler, sans obtenir provisoirement l'apaisement escompté. Arnaud Rousseau répètait vendredi matin qu'il ne participerait pas au débat avec le président.

Pour lui, l'invitation des Soulèvements de la Terre montre que l'exécutif n'a "rien compris aux problématiques des agriculteurs".

"Les Soulèvements de la Terre n'ont été ni conviés ni contactés. Il s'agit d'une erreur faite lors de l'entretien avec la presse en amont de l'événement", a assuré vendredi sur X la présidence.

Un peu plus tôt, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau s'était désolidarisé de l'invitation, la qualifiant d'"inopportune".

De son côté, l'opposition a vertement critiqué le choix de l'exécutif. "Décidément, Macron n'incarne rien d'autre que la confusion, le mépris et le désordre", a réagi la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen. Le président des Républicains Eric Ciotti a lui dénoncé un "+en même temps+ macroniste (...) insupportable".

La FNSEA réunit dans la journée son conseil d'administration pour décider si elle sera représentée au débat de samedi.

"Nous n'avons pas été sollicités, ce qui montre l'intérêt de Macron pour la biodiversité", a de son côté ironisé le président de la Ligue de protection des oiseaux Allain Bougrain-Dubourg.

Au niveau national, les services de renseignements constatent, selon une source policière, que la base du monde agricole reste "assez difficile à canaliser en particulier dans certains départements".

"Il faut être honnête, on n'a jamais autant de crises dans la crise", a déploré Arnaud Lemoine, organisateur du Salon de l'agriculture, sur RTL, évoquant "une équation compliquée cette année".

Les organisateurs n'ont toutefois pas dérogé à la tradition : sa vache égérie, Oreillette, une Normande de cinq ans, est descendue de sa bétaillère vers 08H20 devant une nuée de journalistes, a reniflé le bitume du parc des expositions de la Porte de Versailles, puis été amenée vers la salle où elle sera présentée en majesté jusqu'au 3 mars.

W.Taylor--HHA