Hamburger Anzeiger - Brésil: des milliers de partisans de Bolsonaro dans la rue en pleine tempête judiciaire

Euronext
AEX -0.31% 896.61
BEL20 -0.21% 4306.65
PX1 -0.56% 7480.05
ISEQ -0.61% 9784.39
OSEBX 0.06% 1439.1 kr
PSI20 0.61% 6738.3
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.06% 2646.44
N150 -0.17% 3357.74
Brésil: des milliers de partisans de Bolsonaro dans la rue en pleine tempête judiciaire
Brésil: des milliers de partisans de Bolsonaro dans la rue en pleine tempête judiciaire / Photo: Miguel SCHINCARIOL - AFP

Brésil: des milliers de partisans de Bolsonaro dans la rue en pleine tempête judiciaire

Des milliers de personnes ont commencé a se rassembler dimanche à Sao Paulo en soutien à l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro, de quoi tester sa popularité en plein scandale sur des soupçons de "tentative de coup d'Etat".

Taille du texte:

Vêtus de vert et de jaune, les couleurs du Brésil, les manifestants affluent vers l'avenue Paulista, artère emblématique de la plus grande métropole d'Amérique Latine.

L'ancien président devrait prendre la parole lors de ce rassemblement, où les organisateurs attendent au moins 500.000 personnes.

Or il est justement visé par une enquête sur une supposée "tentative de coup d'Etat" pour conjurer sa défaire électorale en 2022, face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Dans la foule, Wilson Aseka, qui a parcouru quelque 700 kilomètres depuis l'Etat voisin du Minas Gerais est certain que "Bolsonaro est une personne honnête, une victime de la persécution". L'homme de 63 ans, drapeau brésilien autour du cou, estime qu'il est "important de le soutenir, car il représente Dieu, la patrie et la famille", le slogan de l'ancien président.

Le 8 février, Bolsonaro s'est vu interdire de quitter le territoire brésilien à l'issue d'une opération policière de grande ampleur qui a visé plusieurs anciens proches collaborateurs, dont des ex-ministres et des militaires haut gradés, avec des dizaines de perquisitions et des arrestations.

Jair Bolsonaro, qui se dit victime de "persécution", a gardé le silence jeudi face aux enquêteurs de la Police fédérale qui l'avaient convoqué dans le cadre de cette affaire. Il a suivi le conseil de ses avocats, qui disent ne pas avoir eu accès à certaines pièces du dossier.

Mais l'ancien capitaine de l'armée a affirmé haut et fort qu'il comptait "se défendre des accusations" dont il fait l'objet lors de la manifestation à Sao Paulo.

Il est également visé par d'autres enquêtes, notamment pour des soupçons de falsification de certificats de vaccination contre le Covid-19 ou le détournement présumé de cadeaux reçus de pays étrangers, dont des bijoux offerts par l'Arabie saoudite.

- Pasteur et parlementaires -

Malgré ces scandales, Jair Bolsonaro est toujours considéré comme le leader de l'opposition, et reste adulé par ses partisans.

Même s'il a été déclaré inéligible jusqu'en 2030 l'an dernier pour désinformation, l'ex-président compte jouer de son influence pour faire élire des alliés lors du scrutin municipal d'octobre, dans un pays encore très polarisé.

Sur l'avenue Paulista, au delà de l'affluence de ses partisans, la présence de personnalités politiques de l'opposition devrait permettre de jauger l'ampleur de ses soutiens.

"S'il y a une grande adhésion, il pourra dire que le peuple est avec lui. Dans le cas contraire, il perdra toute légitimité", estime André Rosa, politologue de l'Université de Brasilia (UDF).

"Le 25, j'y vais, pour le Brésil. Ce sera gigantesque!" a publié sur X (ex-Twitter) la députée Bia Kicis, du Parti Libéral de Bolsonaro.

La manifestation est organisée entre autres par le pasteur Silas Malafaia, très influent parmi les millions de Brésiliens évangéliques, une des bases de l'électoral bolsonariste.

- "En jaune et vert" -

Jair Bolsonaro a demandé à ses partisans de venir "en jaune et vert", mais "sans apporter de pancartes ni banderoles contre quiconque".

Durant son mandat, de nombreuses manifestations de soutien étaient marquées par des slogans contre les institutions brésiliennes, notamment la Cour suprême.

C'est un juge de cette haute cour, Alexandre de Moraes, qui a autorisé l'opération policière dans le cadre de l'enquête sur la "tentative de coup d'Etat".

Le 8 janvier 2023, une semaine après l'investiture de Lula, des milliers de ses partisans avaient saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia, dont la Cour suprême.

Des drapeaux israéliens flottent également sur l'avenue Paulista, en signe de désaccord avec les propos de Lula qui a comparé dimanche dernier l'offensive israélienne à Gaza à la Shoah, provoquant une crise diplomatique avec Israël.

M.Schneider--HHA