Hamburger Anzeiger - L'OMC ouvre sa conférence ministérielle en se tournant vers le futur

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L'OMC ouvre sa conférence ministérielle en se tournant vers le futur
L'OMC ouvre sa conférence ministérielle en se tournant vers le futur / Photo: PIERRE ALBOUY - AFP

L'OMC ouvre sa conférence ministérielle en se tournant vers le futur

L'OMC a ouvert lundi sa grande conférence ministérielle à Abou Dhabi, la première depuis 2022, avec la volonté ferme de se tourner vers le futur, mais sans perspective claire de résultat et dans un climat de tensions géopolitiques et de transport mondial de marchandises perturbé.

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"C'est maintenant à vous de parvenir à un consensus sur des décisions visant à construire un avenir meilleur pour le commerce mondial", a lancé la directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, à l'ouverture de la conférence, à laquelle a assisté le prince héritier des Emirats arabes unis.

"Dans un contexte d'incertitudes économiques et de tensions géopolitiques croissantes, nous devons collectivement veiller à ce que l'OMC soit en mesure de relever les défis d'aujourd'hui", a ajouté la présidente du Conseil général de l'OMC, Athaliah Lesiba Molokomme.

Lors de sa précédente ministérielle il y a deux ans, l'OMC avait vu naître la volonté de réformer l'OMC et des accords sur la pêche et les brevets des vaccins anti-Covid.

L'OMC espère de nouveaux accords cette semaine à sa 13e Conférence ministérielle, notamment sur la pêche et le commerce électronique, mais les négociations s'annoncent laborieuses car les décisions sont prises par consensus et les divergences sont importantes.

Le ministre d'Etat émirati au Commerce extérieur, Thani al-Zeyoudi, a lancé la cérémonie d'ouverture, en faisant le voeu que cette conférence soit "une rampe de lancement pour le futur du commerce mondiale et pour la réforme de l'OMC afin qu'elle soit prête à relever les défis commerciaux actuels et futurs".

"L'environnement dans lequel nous vivons évolue rapidement et exige une nouvelle façon de penser. L'augmentation du nombre de (pays) membres de l'OMC et leur diversité exigent une approche dynamique de la part de l'OMC", a-t-il ajouté.

- "Le miracle de 2022" -

Mme Okonjo-Iweala a appelé les pays à reproduire le "miracle" de la conférence de 2022.

Mais "reproduire (ce) succès, miracle (...) sera un véritable défi", a récemment affirmé le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis, prévenant que "les négociations sur les points les plus importants, la pêche, l'agriculture et le moratoire sur le commerce électronique, devraient être serrées jusqu'à la dernière minute".

"Concernant la réforme du règlement des différends, les discussions menées à Genève montrent des progrès, mais il n'est pas réaliste de trouver à ce stade un terrain d'entente" sur la question de l'organe d'appel, a-t-il dit.

Les pays espèrent toutefois qu'Abou Dhabi jette les bases pour réformer l'OMC.

Cette ministérielle est vue comme la dernière possibilité de faire avancer les discussions sur la réforme avant une possible réélection de Donald Trump, qui durant son premier mandat avait lancé une guerre commerciale avec la Chine, bloqué la capacité de l'organisation à trancher les litiges commerciaux et menacé de la quitter.

"C'est la dernière chance. Reporter quoi que ce soit après la ministérielle n'est pas une bonne stratégie", assure une source diplomatique à Genève.

La représentante américaine au Commerce (USTR), Katherine Tai, a récemment "exprimé l'engagement des Etats-Unis à réformer l'OMC et à créer un système commercial multilatéral plus durable qui profite à tous les membres".

Mais selon Marcelo Olarreaga, professeur à la Faculté d'économie et de management de l'Université de Genève, "on ne peut pas s'attendre à des énormes concessions des Etats-Unis dans quoi que ce soit à l'OMC. L'administration Biden ne peut pas se permettre de faire des concessions énormes".

- "Fragmentation de l'économie mondiale" -

Si les négociations sur les sujets majeurs comme l'agriculture restent vives, des petites avancées sont attendues à Abou Dhabi, notamment sur l'aide aux pays les plus pauvres.

Plus de 120 pays, dont la Chine et l'Union européenne, mais pas les Etats-Unis, ont pour leur part finalisé à Abou Dhabi un accord plurilatéral pour faciliter les investissements dans les pays en développement.

Le contexte de tensions internationales et d'inquiétudes sur l'économie mondiale, menacée selon le FMI par la guerre Israël-Hamas et les attaques des rebelles houthis au large du Yémen, va peser sur les discussions.

"La situation actuelle qui se caractérise par des tensions géopolitiques, des attentes élevées des pays en développement suite à la crise financière et à la crise du Covid et les tensions économiques dues à l'inflation... tout cela se cumule pour faire peser un risque de fragmentation de l'économie mondiale", relève un diplomate européen.

W.Taylor--HHA