Hamburger Anzeiger - Selfies et verre de lait, Attal arpente le Salon de l'agriculture dans le calme

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Selfies et verre de lait, Attal arpente le Salon de l'agriculture dans le calme
Selfies et verre de lait, Attal arpente le Salon de l'agriculture dans le calme / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

Selfies et verre de lait, Attal arpente le Salon de l'agriculture dans le calme

Posant pour des selfies ou un verre de lait à la main, Gabriel Attal a arpenté mardi le Salon de l'agriculture, dans un calme qui contrastait avec le tumulte qui avait accompagné son inauguration samedi par Emmanuel Macron.

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"C'est très important de se parler", a redit le Premier ministre, peu après son arrivée vers 07H00, à un éleveur qui lui confiait "attendre beaucoup" de l'exécutif pour sa profession.

Après avoir levé un verre de lait devant la salle de traite des vaches, M. Attal a d'emblée accusé sur la radio RTL les responsables du Rassemblement national d'être les "passagers clandestins" de la crise agricole, pointant leur "incohérence absolue".

Il a souhaité distinguer le "malaise" et la "détresse" des agriculteurs des actions menées samedi par certains d'entre eux, "instrumentalisées" selon lui par le RN.

 

Il a notamment pu admirer la vache égérie Oreillette dont il a observé le "calme" dans le brouhaha du Salon. "Tant que les gens sont respectueux", elle est calme, a répondu l'agricultrice qui l'accompagne.

Quelques instants plus tôt, un éleveur laitier qui avait participé au blocage de l'A7 pendant le mouvement de colère agricole l'a appelé à ne pas user de "mots provocateurs", comme le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, à qui il a reproché des termes "exécrables".

Lors de la venue de M. Macron samedi, il n'y avait selon lui "pas de gens extrêmes" mais "des gens extrêmement en colère". "Leur envoyer 1.000 CRS, ce n'était pas quelque chose à faire, ce n'est pas l'image du Salon", a-t-il ajouté en référence aux heurts qui ont émaillé l'arrivée de M. Macron samedi. "Il y a eu des scènes qui étaient inacceptables", a répondu le Premier ministre, "manifestement, il y avait des personnes qui étaient venues pour bordéliser".

Le stand du géant laitier Lactalis a été à nouveau occupé par des manifestants de la Confédération paysanne, réclamant une meilleure rémunération de leur production, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le chef du gouvernement devait faire une unique pause dans son marathon agricole pour se rendre à l'Assemblée nationale à 15H00 et répondre aux questions au gouvernement.

- "Butiner" -

Le chef du gouvernement s'était déjà rendu dimanche soir après sa fermeture au Salon, affirmant que ce dernier n'était "ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant".

L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain et d'effacer les images inédites de l'ouverture chaotique du Salon, sur fond d'une crise agricole installée depuis plus d'un mois.

Marine Le Pen et Jordan Bardella "viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions", a estimé M. Attal sur RTL. Mais "en 40 ans" de Parlement européen, le RN n'a "absolument rien fait, rien proposé, parce qu'il y a une incohérence absolue du Rassemblement national qui vote pour la PAC (Politique agricole commune) une fois, contre la PAC la fois suivante".

"Notre ennemi, ce n'est pas l'étranger, c'est la loi du marché débridée", avait insisté dimanche M. Attal. "Car renoncer à commercer, c'est condamner notre agriculture à sombrer."

Le Premier ministre a reçu ces dernières semaines pendant de longues heures les syndicats agricoles et formulé trois salves de réponses, sans tout à fait convaincre la profession malgré la levée des blocages.

- Heurts -

La colère des agriculteurs a été, en outre, attisée par l'idée du chef de l'Etat d'organiser au Salon un grand débat, pour lequel a été évoquée une invitation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre.

Accueilli samedi par des huées et des heurts, M. Macron a pu finalement passer près de 13 heures dans le Salon à déambuler et échanger, mais sans beaucoup de public et au prix d'une importante présence sécuritaire.

Pour tenter de rebondir, M. Macron a choisi d'évoquer les élections européennes et de pilonner le RN qui fait la course largement en tête dans les sondages face à une Macronie à la peine.

M. Macron a rappelé aussi avoir pris 62 engagements et en a formulé d'autres, dont un recensement des exploitations nécessitant des aides de trésorerie d'urgence. Il a également redit que la France n'interdirait plus de pesticides plus vite que ses voisins européens.

E.Gerber--HHA