Hamburger Anzeiger - Européennes: à la peine dans les sondages, Marion Maréchal tient son premier grand meeting à Paris

Euronext
AEX 0.73% 922.63
BEL20 0.64% 4310.53
PX1 0.32% 7602.06
ISEQ 0.63% 9796.18
OSEBX 0.06% 1450.21 kr
PSI20 -0.57% 6716.78
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 2.19% 2648.13
N150 -0.04% 3369.26
Européennes: à la peine dans les sondages, Marion Maréchal tient son premier grand meeting à Paris
Européennes: à la peine dans les sondages, Marion Maréchal tient son premier grand meeting à Paris / Photo: Thomas SAMSON - AFP

Européennes: à la peine dans les sondages, Marion Maréchal tient son premier grand meeting à Paris

Marion Maréchal, tête de liste du parti Reconquête! aux Européennes, tient dimanche après-midi son premier grand meeting de campagne à Paris, en cherchant à remobiliser l'électorat d'Eric Zemmour de la présidentielle d'il y a deux ans.

Taille du texte:

Au Dôme de Paris, il s'agit de faire mentir des sondages inquiétants: une étude Elabe parue samedi relègue la liste Maréchal à 4,5% des intentions de vote, en-dessous du seuil qui permet d'envoyer des élus dans l'hémicycle de Strasbourg.

La tête de liste doit prononcer en fin d'après-midi un discours de trois quarts d'heure sur le thème: "Défendre la France contre l'Union européenne, défendre l'Europe contre l'islamisation".

Pour l'ex-députée (2012-2017) du Vaucluse -alors encartée au Front national de sa tante Marine Le Pen-, cette campagne est celle de sa propre survie politique, voire celle du mouvement zemmouriste.

"Ne zappez pas!", a haussé le ton Eric Zemmour à l'entame du grand raout, invité à dresser un exposé historico-politique sur l'Europe en convoquant Alexandre Le Grand, Jeanne d'Arc ou Napoléon, le tout sur fond de Mozart: "Voilà le beau, voilà le bien, voilà l'Europe".

Autour du thème de la "civilisation", le numéro deux de la liste, Guillaume Peltier, avait avant lui entendu dramatiser: "Il y a plus grave que le pouvoir d'achat ou le réchauffement climatique; l'enjeu, c'est de sauver la France du grand remplacement islamique".

Et, face à des sondages qui placent en tête le Rassemblement national de Jordan Bardella, un autre vice-président de Reconquête!, Nicolas Bay - lui-même ancien lepéniste - a mis en garde contre tout "vote utile": "Le RN est arrivé en tête aux européennes de 2014 et à celles de 2019. Ça n'a pas eu le moindre impact sur les politiques européennes (et) ça n'a été utile qu'à une seule chose, la réélection d'Emmanuel Macron".

"Notre enjeu énorme, c'est parler à nos électeurs de 2022", résumait avant le meeting un stratège de la campagne, nostalgique des 7,07% d’Eric Zemmour à la présidentielle d'il y a deux ans.

Problème: seule une moitié d'entre eux entend rester fidèle à Reconquête!, lorsque 45% s'apprêtent à porter leur suffrage vers M. Bardella, selon une étude BVA parue fin février.

- "Maman" et "chrétienne" -

Mme Maréchal, peu encline à s'en prendre à son ancien parti et à son leader avec qui elle entretient des rapports réputés cordiaux, doit ainsi trouver une "ligne de crête".

L'ex-polémiste a voulu dimanche lui tracer la voie, décelant chez sa tête de liste "un tempérament, une droiture, une sincérité", "qui fait passer Jordan Bardella pour un robot", la tête de liste LR "François-Xavier Bellamy pour un timide" et "Gabriel Attal pour ce qu'il est, un homme de gauche qui tente désespérément de faire croire qu'il est de droite".

Guillaume Peltier avait vanté quelques minutes plus tôt une "femme", "maman", "chrétienne" et "française".

"En confiant la liste de reconquête à Marion, nous savons qu'elle en fera très, très bon usage", a encore encouragé Eric Zemmour.

Dans une tribune parue dans le JDD la veille, il avait en outre considéré que "Macron-Le Pen, c'est le contraire d'un duel: c'est un duo", en dénonçant le "+en même temps lepeno-bardelliste" du RN "qui dit tout et son contraire".

Le verbe n'en est pas moins acide envers Les Républicains: "Bellamy, c'est l'arbre de droite qui cache la forêt centriste", ironisait avant le meeting Stanislas Rigault, le patron du mouvement de jeunesse de Reconquête!, Génération Z. Avant de faire la synthèse: "LR a trahi pendant quarante ans de pouvoir, le RN n'attend même pas d'être au pouvoir pour trahir".

Le ton est en revanche nettement plus conciliant envers les convoités électeurs des deux partis: "Aux sympathisants de LR comme ceux du FN, vous pourrez bien nous lancer tous les anathèmes que vous voudrez, sachez que nous, même si ça vous étonne, même si ça vous dérange et même si ça vous déplaît, on vous aime", s'est laissé aller M. Zemmour.

A.Gonzalez--HHA