Hamburger Anzeiger - La guerre fait rage à Gaza, sans espoir de trêve à la veille du ramadan

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La guerre fait rage à Gaza, sans espoir de trêve à la veille du ramadan

La guerre fait rage à Gaza, sans espoir de trêve à la veille du ramadan

Les bombardements israéliens ont fait des dizaines de morts dimanche dans la bande de Gaza, assiégée et frappée par la famine, où la guerre se poursuit sans espoir de trêve à la veille du ramadan pendant que la communauté internationale tente d'envoyer de l'aide à la population.

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Dans le cadre d'un corridor maritime annoncé par l'Union européenne, un premier navire chargé de 200 tonnes de nourriture s'apprêtait à quitter Chypre pour le territoire palestinien, dévasté par plus de cinq moins de guerre entre Israël et le Hamas.

"Ils disent chaque jour qu'il y aura une trêve au premier jour du ramadan. Mais comme vous le voyez, il y a encore eu des frappes ce matin. Assez de cette guerre!", a déclaré à l'AFP un déplacé, Moumen Ahmad, après un nouveau bombardement israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

- "Pour qu'elle ne meure pas" -

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait au moins 1.160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 31.045 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dimanche, les autorités du Hamas ont dénombré 85 morts en 24 heures dans plus de 60 frappes qui ont touché le centre et le sud de Gaza, notamment la ville de Khan Younès.

Au moins 13 personnes ont péri dans la chute d'obus sur des tentes de déplacés dans la région d'Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah, selon le ministère de la Santé.

Israël a annoncé la mort d'un soldat, portant à 249 le nombre de militaires tués depuis le début de l'offensive terrestre le 27 octobre.

La guerre a aussi provoqué une crise humanitaire majeure dans la bande de Gaza, où selon l'ONU 2,2 millions d'habitants, soit l'immense majorité de la population, sont menacés de famine.

"Je nourris ma fille avec de l'eau, de l'eau, juste pour qu'elle ne meure pas. Je n'ai pas le choix", a raconté à Gaza-ville une femme, Barak Abhar, portant son bébé en pleurs dans ses bras.

D'après le ministère de la Santé du Hamas, 25 personnes, la plupart des enfants, sont déjà mortes de malnutrition et de déshydratation dans le territoire, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre.

L'aide humanitaire, contrôlée par Israël, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l'Egypte, alors que les besoins sont immenses.

La situation est particulièrement grave dans le nord, où les pillages, les combats et les destructions rendent presque impossible l'acheminement de l'aide pour environ 300.000 habitants, selon l'ONU.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé dimanche sur X qu'une mission de l'OMS s'était rendue samedi dans deux hôpitaux du nord de Gaza, Al-Ahli et Al-Sahaba, qui "fonctionnent avec des capacités limitées et manquent de nourriture, de carburant, de personnel spécialisé, de produits anesthésiants, d'antibiotiques".

Dimanche, la Jordanie, les Etats-Unis, la France, la Belgique et l'Egypte ont participé à de nouveaux parachutages d'aide humanitaire sur Gaza.

L'UE et les Etats-Unis avaient annoncé vendredi préparer un corridor humanitaire maritime depuis Chypre, située dans l'est de la Méditerranée, à quelque 370 kilomètres de Gaza.

Un premier navire affrété par l'ONG espagnole Open Arms en partenariat avec l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK) devrait appareiller du port de Larnaca "dans les prochaines heures", selon le gouvernement chypriote.

- "Plus de mal que de bien" -

Le président américain Joe Biden avait annoncé jeudi qu'un navire militaire américain de soutien logistique avait quitté les Etats-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d'une jetée, qui pourrait prendre jusqu'à 60 jours.

Mais l'ONU, qui met en garde contre une "famine généralisée presque inévitable" à Gaza, affirme que les parachutages et l'envoi d'aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

Cette aide passe principalement par Rafah, une ville collée contre la frontière égyptienne, où sont massées, selon l'ONU, près d'un million et demi de personnes vivant dans l'angoisse d'une offensive terrestre annoncée par Israël.

Joe Biden a une nouvelle fois haussé le ton samedi, affirmant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu faisait "plus de mal que de bien à Israël". "Il a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu'il fasse plus attention aux vies innocentes perdues", a-t-il dit.

Lors de nouvelles discussions début mars au Caire, les pays médiateurs - Etats-Unis, Qatar et Egypte - ne sont pas parvenus à arracher un compromis permettant une trêve ainsi que la libération d'otages retenus à Gaza, alors qu'Israël et le Hamas s'accusent mutuellement d'empêcher un accord.

Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

Une source proche des négociations a toutefois déclaré dimanche à l'AFP "qu'il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les 10 prochains jours" en vue de tenter d'obtenir un accord durant la première moitié du ramadan.

Les Etats-Unis craignent que la situation ne devienne "très dangereuse" en particulier à Jérusalem-Est, où se situe l'esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l'Islam, si les combats continuaient pendant le ramadan.

M.Huber--HHA