Hamburger Anzeiger - Un premier bateau chargé de vivres en route pour Gaza au bord de la famine

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Un premier bateau chargé de vivres en route pour Gaza au bord de la famine
Un premier bateau chargé de vivres en route pour Gaza au bord de la famine / Photo: MOHAMMED ABED - AFP

Un premier bateau chargé de vivres en route pour Gaza au bord de la famine

Pour la première fois en plus de cinq mois de guerre, un bateau chargé de vivres a quitté Chypre mardi pour la bande de Gaza assiégée et au bord de la famine, où les bombardements incessants d'Israël ont fait des dizaines de morts ces dernières 24 heures.

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Le Qatar, médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien, a estimé que les protagonistes n'étaient "pas près d'un accord" sur une trêve, longtemps espérée pour le mois de jeûne du ramadan qui a débuté lundi pour la plupart des musulmans.

Face à la catastrophe humanitaire, des pays arabes et occidentaux parachutent chaque jour depuis plus d'une semaine des aides et ont mis en place avec l'Union européenne un couloir maritime vers le territoire palestinien dévasté et assiégé par Israël depuis le 9 octobre.

Mais avec la grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza menacés par la famine, l'ONU répète que cette assistance ne peut se substituer à la voie terrestre, contrôlée par les autorités israéliennes et qui n'entre qu'au compte-gouttes.

- "Arme de guerre" -

"Nous avons besoin que 300 camions d'aide alimentaire entrent dans Gaza chaque jour", a dit la directrice du Programme alimentaire mondial, Cindy McCain. "Le temps presse. La population affamée de Gaza ne peut plus attendre."

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 27 personnes sont mortes de malnutrition et de déshydratation, dont des enfants.

Malgré les fortes pressions, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est déterminé à "détruire" le Hamas après l'attaque menée le 7 octobre par des commandos de ce mouvement infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël. Au moins 1.160 personnes ont été tuées, la plupart des civils, selon un décompte établi par l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont été également enlevées et emmenées à Gaza; 130 s'y trouvent encore, dont 32 déclarées mortes, estime Israël après la libération d'une centaine d'otages en échange de 240 prisonniers palestiniens lors d'une trêve fin novembre.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne massive de bombardements contre le territoire exigu contrôlé par le Hamas depuis 2007, suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre, qui ont fait jusqu'à présent 31.184 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors que la population au bord de la famine attend désespérément de l'aide, un bateau appartenant à l'ONG espagnole Open Arms a quitté le port de Larnaca, distant d'environ 370 km de Gaza, en empruntant un couloir humanitaire mis en place par l'Union européenne et plusieurs pays.

Le bateau remorque une barge chargée de 200 tonnes de vivres qui doivent être distribués à Gaza par l'organisation américaine World Central Kitchen, dont les équipes sur place ont commencé à construire une jetée pour débarquer la cargaison.

Chypre, pays de l'UE le plus proche de Gaza, a annoncé préparer un deuxième chargement, "bien plus grand".

- "Sans précédent" -

"Dans aucune guerre au monde, une population a été privée de nourriture, de médicaments, d'électricité et d'eau. Ce que fait Israël est sans précédent", a déploré Bassel Yassin, un ingénieur agronome qui a fui Gaza-Ville pour Rafah.

La situation humanitaire est particulièrement grave dans le nord du territoire palestinien, où l'acheminement de l'aide pour environ 300.000 personnes, selon l'ONU, est dangereux.

L'aide internationale entre à Gaza principalement via Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l'Egypte où sont massés, selon l'ONU, près de 1,5 million de Palestiniens vivant dans l'angoisse d'une offensive terrestre annoncée par Israël.

- "Nous détruirons le Hamas" -

En dépit de plusieurs sessions de négociations, les pays médiateurs -Etats-Unis, Qatar, Egypte- ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve accompagné d'une libération d'otages.

"Nous ne sommes pas près d'un accord", a déclaré le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari, disant ne pas être en mesure de "proposer de calendrier" malgré la poursuite des pourparlers.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'UE, le Hamas réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord. Ce qu'Israël refuse en exigeant une liste précise des otages encore vivants.

"Pour gagner cette guerre, nous devons détruire les bataillons restants du Hamas à Rafah", a répété mardi M. Netanyahu.

Sinon "le Hamas se regroupera, se réarmera et reconquerra Gaza", a-t-il assuré. "Nous détruirons le Hamas, libérerons nos otages et veillerons à ce que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël. Nous terminerons le travail à Rafah tout en permettant à la population civile de se mettre à l'abri du danger".

A.Baumann--HHA