Hamburger Anzeiger - Aide à l'Ukraine: large soutien en vue à l'Assemblée, sans le RN ni LFI

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Aide à l'Ukraine: large soutien en vue à l'Assemblée, sans le RN ni LFI
Aide à l'Ukraine: large soutien en vue à l'Assemblée, sans le RN ni LFI / Photo: Emmanuel Dunand - AFP/Archives

Aide à l'Ukraine: large soutien en vue à l'Assemblée, sans le RN ni LFI

Dans un "moment décisif" du conflit, l'Assemblée nationale va apporter mardi soir un large soutien à l'accord de sécurité entre Paris et Kiev, malgré l'abstention du RN et l'opposition de LFI, qui dénonce les discours "va-t-en guerre" d'Emmanuel Macron.

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"S'abstenir c'est fuir" et voter contre c'est "tourner le dos à notre histoire": Gabriel Attal a égratigné Rassemblement national et Insoumis à l'ouverture des débats. Mais le Premier ministre s'est surtout adressé directement aux Français, en insistant sur les risques "concrets" et "tangibles" d'une victoire russe pour leur vie quotidienne.

Un succès de Poutine serait un "cataclysme" pour le "pouvoir d'achat": "Une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix", a-t-il lancé. "Les Français vivraient moins bien avec des aliments plus chers, de l'énergie plus coûteuse, une insécurité croissante".

 

A trois mois des élections européennes, alors que l'extrême droite caracole dans les sondages, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne, particulièrement depuis les propos controversés du président de la République Emmanuel Macron qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.

Dans un hémicycle dégarni, Marine Le Pen a accusé l'exécutif "d'instrumentaliser" la crise pour la "mettre au service d'un agenda électoraliste". "Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine", a lancé la cheffe des députés RN, qui vont s'abstenir.

La gauche, elle, a étalé ses divisions.

Insoumis et communistes votent contre. Chez LFI, Arnaud Le Gall a dénoncé un président Macron "va-t-en-guerre" et "boutefeu". "La France n'a pas à s'enfermer dans un camp occidental, atlantiste", a-t-il grincé, en s'opposant à tout élargissement de l'Otan et de l'Union européenne à l'Ukraine.

- "Escalade" -

L'accord de sécurité scellé le 16 février entre Paris et Kiev ne "trace aucune ligne rouge, aucune perspective de paix et participe à l'escalade", a abondé le chef du parti communiste Fabien Roussel.

La divergence est nette avec les socialistes, qui vont voter pour. "Il faut aider l'Ukraine à tenir", a souligné le chef des députés PS Boris Vallaud, tout en critiquant les "effets de manche (...) désinvoltes" du président Macron.

La patronne du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a elle aussi critiqué la "rhétorique belliciste du président de la République", mais soutenu l'accord, pour "l'Ukraine, pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol".

A droite, LR a déploré "les petites tactiques électorales" du président Macron mais a affiché son soutien à Kiev: "Ce dont l'Ukraine a besoin pour se défendre, ce ne sont pas des mots aventureux du président de la République, mais d'obus", a dit Olivier Marleix.

Dans sa déclaration, Gabriel Attal a défendu l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour une durée de dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.

En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire".

"Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises", a expliqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Il a assuré que l'envoi de troupes au sol combattantes n'était pas sur la table et le président Volodymyr Zelensky s'est voulu rassurant lundi en affirmant à des médias français que "tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français".

H.Beehncken--HHA