Hamburger Anzeiger - Un navire d'aide en route vers Gaza, les efforts s'intensifient pour empêcher la famine

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Un navire d'aide en route vers Gaza, les efforts s'intensifient pour empêcher la famine
Un navire d'aide en route vers Gaza, les efforts s'intensifient pour empêcher la famine / Photo: - - AFP

Un navire d'aide en route vers Gaza, les efforts s'intensifient pour empêcher la famine

Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres progresse lentement jeudi vers la bande de Gaza au moment où les efforts s'accélèrent pour tenter d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et au bord de la famine.

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Sans nouvelle trêve en vue après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas, les bombardements israéliens se poursuivent sans répit et ont fait 69 morts ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

Le gouvernement du Hamas a dénombré jeudi plus de 40 frappes aériennes sur Khan Younès et Rafah, dans le sud, ainsi que sur Nouseirat, Jabaliya et Beit Hanoun, dans le nord du territoire. Des tirs d'artillerie intenses ont également visé l'est de Rafah, Khan Younès, Zeitoun et Beit Hanoun.

La distribution de l'aide à l'intérieur de Gaza reste hasardeuse, notamment dans le nord où la situation est critique pour 300.000 personnes.

Le ministère de la Santé a aussi fait état de sept morts et de nombreux blessés par des tirs israéliens sur un rassemblement au sud de Gaza-Ville où ont lieu des distributions d'aide.

- Terre et mer -

L'aide par voie terrestre n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, soumise au contrôle d'Israël qui impose un siège depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

L'attaque a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes en Israël, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 32 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées ce jour-là.

En représailles, Israël a promis "d'anéantir" le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 31.341 morts, en majorité des civils, selon le bilan communiqué jeudi par le ministère de la Santé.

Pour acheminer l'aide, plusieurs pays ont multiplié les parachutages ces dernières semaines, mais les quantités sont limitées.

Un premier navire chargé de 200 tonnes de vivres a quitté mardi Chypre pour Gaza, un voyage d'environ 370 kilomètres. Ce bateau de l'ONG espagnole Open Arms, qui remorque une barge, était jeudi midi au large de Tel-Aviv, selon le site spécialisé Marine Traffic.

Chypre, à l'origine de ce couloir maritime, a annoncé qu'un deuxième bateau était prêt à partir avec une cargaison plus importante.

Quatre bateaux de l'armée américaine ont par ailleurs quitté les Etats-Unis mardi avec l'équipement nécessaire à la construction d'une jetée et d'un quai à Gaza pour débarquer l'aide d'humanitaire "d'ici 60 jours", selon les autorités américaines.

- "Pas d'alternative valable" -

"L'élément humanitaire qui doit être rapidement abordé avec l'arrivée attendue de navires est une question centrale qui va faciliter la livraison de vivres à la population et pas au Hamas", a affirmé mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lors d'une visite aux troupes à Gaza.

Mais selon l'ONU, les acheminements maritimes et les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre, un constat largement partagé.

"Il n'y a pas d'alternative valable aux routes terrestres via l'Egypte et la Jordanie et aux points d'entrée d'Israël vers Gaza pour des livraisons d'aide à grande échelle", ont souligné les Etats-Unis, Chypre, les Emirats arabes unis, l'UE et le Qatar dans une déclaration conjointe.

Une réunion doit avoir lieu la semaine prochaine à Chypre pour des "discussions en profondeur sur l'activation du couloir (maritime) dont les efforts américains", ont-ils indiqué.

Ils ont par ailleurs jugé qu'une ouverture du port israélien d'Ashdod, au nord de Gaza, à l'aide humanitaire "constituerait un complément bienvenu et significatif" au dispositif.

Pour l'heure, l'aide par voie terrestre est principalement acheminée de la Jordanie ou de l'Egypte vers deux points de contrôle israéliens du sud de Gaza où les marchandises sont longuement inspectées.

Mardi, pour la première fois, l'armée israélienne a autorisé une entrée de camions du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le nord de Gaza, suscitant l'espoir d'une accélération des livraisons pour répondre aux besoins immenses des quelque 2,4 millions d'habitants du territoire.

- "Île humanitaire" -

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de pousser l'opération terrestre jusqu'à Rafah, une ville jouxtant la frontière fermée avec l'Egypte et où sont massés, selon l'ONU, environ 1,5 million de Palestiniens, ce qui inquiète la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël.

Israël doit faire de la protection des civils et de l'aide humanitaire à Gaza sa priorité "numéro un", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a évoqué mercredi la mise en place d'une "île humanitaire" pour les habitants de Rafah qui seraient déplacés avant l'offensive et où ils auraient "un logement temporaire, de la nourriture, de l'eau et des hôpitaux de campagne".

Washington tente toujours, avec le Qatar et l'Egypte, les deux autres pays médiateurs, d'arracher un accord pour une trêve de plusieurs semaines entre Israël et le Hamas. Dans la nuit, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a jugé qu'un accord était toujours possible, appelant Israël --qui refuse un cessez-le-feu définitif et plaide plutôt pour une pause dans les combats tout en exigeant des preuves de vie de ses otages-- "à abandonner son intransigeance".

F.Wilson--HHA