Hamburger Anzeiger - Russie: les attaques venues d'Ukraine se multiplient avant la présidentielle

Euronext
AEX 0.15% 917.26
BEL20 0.43% 4301.81
PX1 -0.27% 7557.15
ISEQ 0.36% 9769.35
OSEBX -0.11% 1447.78 kr
PSI20 -0.34% 6732.9
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.11% 2591.44
N150 -0.44% 3355.57
Russie: les attaques venues d'Ukraine se multiplient avant la présidentielle
Russie: les attaques venues d'Ukraine se multiplient avant la présidentielle / Photo: Mikhail METZEL - POOL/AFP

Russie: les attaques venues d'Ukraine se multiplient avant la présidentielle

Des combats à la frontière entre la Russie et l'Ukraine sont en cours jeudi et une nouvelle attaque de drones a visé la région russe de Belgorod, faisant au moins deux morts, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle.

Taille du texte:

Le président russe Vladimir Poutine a lui enjoint ses compatriotes à ne pas se "détourner du chemin" lors du scrutin, une allusion à peine voilée à sa propre candidature.

Les incursions armées et raids aériens se sont multipliés ces derniers jours, parfois loin de l'Ukraine, et interviennent alors que les Russes sont appelés aux urnes de vendredi à dimanche pour un scrutin destiné à réélire triomphalement M. Poutine.

La garde nationale russe (Rosgvardia) a dit jeudi combattre aux côtés de gardes-frontières et de militaires pour "contrer une attaque de groupes de diversion ennemis près de la localité de Tiotkino" dans la région de Koursk.

Des offensives contre ce village frontalier menées par des unités venant d'Ukraine et se disant composées de Russes anti-Kremlin avaient déjà eu lieu mardi. Moscou affirmait les avoir repoussées et avoir décimé les assaillants.

La "Légion Liberté de la Russie", un des groupes à l'origine de précédentes incursions armées, a appelé jeudi à l'évacuation des civils dans cette zone et promis de "libérer les régions russes" de Belgorod et Koursk.

De son côté, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo non datée censée montrer la mise en échec des forces tentant de s'infiltrer en Russie.

De fortes explosions et des tanks sont visibles sur ces images présentées comme ayant été tournées dans la région de Belgorod, mais dont la localisation ne peut être authentifiée.

- "Temps difficiles" -

En parallèle, les attaques de drones se multiplient dans les régions russes frontalières mais aussi à des centaines de kilomètres du front, Kiev ayant juré de porter le combat en territoire russe en représailles de bombardements que l'Ukraine subit depuis plus de deux ans.

La région de Belgorod et sa capitale du même nom sont particulièrement visées. Jeudi, deux morts civils et neuf blessés ont été recensées par les autorités après des attaques nocturnes et diurnes.

A Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a estimé jeudi lors d'une conférence de presse que les pays de l'Alliance atlantique ne donnaient "pas assez de munitions" à l'Ukraine, et que cela avait des "conséquences tous les jours sur le champ de bataille".

Dans ce contexte tendu, Vladimir Poutine, aux commandes de la Russie depuis 24 ans, a jugé jeudi "critique de ne pas se détourner du chemin" et d'aller voter pour exprimer "une position civile et patriotique" et "confirmer notre unité et détermination à aller de l'avant".

M. Poutine fera face à trois candidats sans envergure qui ne s'opposent ni à l'offensive ukrainienne, ni à la répression qui a éradiqué toute forme d'opposition, et culminé avec la mort en prison du détracteur numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, fin février.

Deux jeunes Russes, accusés de lien avec l'organisation interdite pour "extrémisme" de M. Navalny, ont été condamnés à 3 ans et demi de prison, ont rapporté jeudi des médias russe, nouvelle illustration de la répression systémique.

M. Poutine, qui présente le conflit qu'il mène chez son voisin comme une guerre face à l'Occident dans laquelle la Russie joue sa survie, a évoqué les "temps difficiles" que vivent les Russes, sans pour autant les détailler.

L'économie russe, sous sanctions internationales, s'est certes relevée mais elle est focalisée sur l'effort de guerre, l'offensive de Moscou étant entrée dans sa troisième année alors que le Kremlin pensait pouvoir soumettre l'Ukraine en quelques jours.

La diplomatie ukrainienne a appelé jeudi la communauté internationale à rejeter le résultat de la présidentielle russe, en qualifiant le scrutin de "farce".

- Appel de Navalnaïa -

Sur le front, M. Poutine présente de récentes conquêtes, en particulier la prise de la ville d'Avdiïvka en février, comme la preuve que sa campagne militaire est sur la bonne voie, malgré des pertes importantes.

Les forces russes sont à l'offensive et progressent pas à pas dans l'est de l'Ukraine, en raison notamment de l'essoufflement de l'aide occidentale.

Le scrutin présidentiel, qui s'étale sur trois jours, débute avec l'ouverture des bureaux de vote en Extrême Orient à 08H00 locales vendredi (20H00 GMT jeudi) et s'achève avec la fermeture de ceux de Kaliningrad dimanche à 18H00 GMT.

Dans les territoires ukrainiens annexés par la Russie, un vote anticipé est en cours depuis fin février.

Les détracteurs du Kremlin ne pourront, eux, pas se faire entendre. Le seul véritable opposant à avoir tenté de se présenter, Boris Nadejdine, a vu sa candidature rejetée par les autorités.

La veuve d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, a par conséquent appelé les Russes à protester en allant voter pour n'importe quel candidat à l'exception de Poutine.

Des femmes de soldats russes mobilisés en Ukraine et qui réclament leur retour se sont jointes à cet appel.

L'élection de M. Poutine ne fait cependant aucun doute. Le scrutin doit le maintenir au pouvoir jusqu'en 2030. A la suite d'une réforme constitutionnelle, il pourra se représenter et rester aux commandes jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans.

R.Weber--HHA