Hamburger Anzeiger - Un bateau chargé d'aide en route vers Gaza, course contre la montre pour empêcher la famine

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Un bateau chargé d'aide en route vers Gaza, course contre la montre pour empêcher la famine
Un bateau chargé d'aide en route vers Gaza, course contre la montre pour empêcher la famine / Photo: Dylan COLLINS - AFP

Un bateau chargé d'aide en route vers Gaza, course contre la montre pour empêcher la famine

Un premier bateau espagnol chargé de vivres faisait route jeudi vers la bande de Gaza, au moment où les efforts s'accélèrent pour tenter d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien au bord de la famine, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas.

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Alors que les pays médiateurs ne sont pas parvenus à négocier un accord de trêve avant le début du ramadan le 11 mars, l'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire assiégé par Israël, notamment dans le nord, difficilement accessible, où vivent environ 300.000 personnes.

Dans le nord de la bande de Gaza, les habitants scrutent quotidiennement le ciel dans l'attente d'un parachutage, mais les quantités larguées sont limitées. Dès que les parachutes s'approchent du sol, ils se précipitent au milieu des ruines, en espérant récupérer un sac de nourriture.

- "Affamé et épuisé" -

"Depuis que la guerre a commencé et que les gens se sont déplacés vers le sud, nous n'avons pas reçu d'aide. Nous errons depuis tôt le matin dans l'espoir qu'un avion largue des parachutes au-dessus de nous", a raconté à l'AFP un déplacé, Mokhles al-Masry, un sac de farine sur les épaules, à Beit Lahia.

Mais ces colis, ajoute-t-il, "ne couvrent pas 1% des besoins. Tout le monde se bouscule violemment pour obtenir un carton pour ses enfants, pour récupérer une boîte de thon ou de fèves. Tout le peuple est affamé et épuisé".

Dans le sud, à Rafah, des images de l'AFP ont montré jeudi une foule se précipitant pour ramasser quelques sacs de farine tombés d'un camion qui apportait de l'aide humanitaire depuis l'Egypte.

Les bombardements israéliens qui se poursuivent sans répit ont fait 69 morts en 24 heures, a annoncé jeudi le ministère de la Santé du Hamas.

Le gouvernement du mouvement islamiste a dénombré plus de 40 frappes aériennes sur Rafah et la ville voisine de Khan Younès, ainsi que sur le centre et le nord du territoire.

Le ministère a aussi affirmé que des tirs israéliens avaient fait sept morts lors d'une distribution d'aide près de la ville de Gaza. Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas commenté cette information.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 31.341 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

- "Pas d'alternative" -

Outre les parachutages, un couloir maritime humanitaire a été ouvert depuis Chypre, à l'initiative de l'Union européenne et des Emirats arabes unis, avec le départ mardi pour Gaza, à environ 370 kilomètres de là, d'un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres.

Ce bateau de l'ONG espagnole Open Arms, qui remorque une barge, faisait route lentement jeudi dans la Méditerranée, au large des côtes israéliennes, selon le site spécialisé Marine Traffic.

Chypre a annoncé qu'un deuxième bateau, plus gros, était prêt à partir.

Quatre bateaux de l'armée américaine ont par ailleurs quitté les Etats-Unis avec l'équipement nécessaire à la construction d'un quai à Gaza pour débarquer l'aide d'humanitaire.

Mais l'ONU, comme plusieurs pays et ONG, répète que les envois par mer ou les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

"Il n'y a pas d'alternative valable aux routes terrestres via l'Egypte et la Jordanie et aux points d'entrée d'Israël vers Gaza pour des livraisons d'aide à grande échelle", ont souligné les Etats-Unis, Chypre, les Emirats arabes unis, l'UE et le Qatar dans une déclaration conjointe.

- "Île humanitaire" -

Ces pays ont par ailleurs jugé qu'une ouverture du port israélien d'Ashdod, au nord de Gaza, à l'aide humanitaire "constituerait un complément bienvenu" au dispositif.

L'aide par voie terrestre, très insuffisante face aux besoins immenses des 2,4 millions d'habitants du territoire, entre principalement dans la bande de Gaza depuis l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, après avoir été inspectée par Israël.

Les autorités israéliennes démentent que ces contrôles freinent l'entrée de l'aide.

"Si l'ONU veut voir plus d'aide aller vers le nord de Gaza, elle devrait envoyer plus de convois", a affirmé jeudi le colonel Elad Goren, un responsable de l'organisme du ministère de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes (Cogat).

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réitéré jeudi son objectif d'une offensive terrestre sur Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l'Egypte où sont massés, selon l'ONU, environ un million et demi de Palestiniens.

"Nous entrerons dans Rafah", a-t-il réaffirmé, malgré les avertissements répétés de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis.

Le chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, a appelé jeudi Israël à "abandonner son intransigeance". Benjamin Netanyahu a réaffirmé que le Hamas "s'accrochait à des demandes inacceptables", lors d'une rencontre avec des familles d'otages.

Le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, avait évoqué mercredi la mise en place d'une "île humanitaire" où seraient déplacés les habitants de Rafah avant l'offensive et où ils auraient "un logement temporaire, de la nourriture, de l'eau et des hôpitaux de campagne".

J.Berger--HHA