Hamburger Anzeiger - Luis Montenegro attend d'être nommé Premier ministre du Portugal

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Luis Montenegro attend d'être nommé Premier ministre du Portugal
Luis Montenegro attend d'être nommé Premier ministre du Portugal / Photo: MIGUEL RIOPA - AFP/Archives

Luis Montenegro attend d'être nommé Premier ministre du Portugal

Le Portugal attend toujours de connaître mercredi les résultats complets des législatives du 10 mars, remportées de justesse par la droite modérée et son dirigeant Luis Montenegro, qui devrait dans la foulée être nommé au poste de Premier ministre pour succéder au socialiste Antonio Costa.

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Avant la conclusion du dépouillement des derniers bulletins de l'étranger, prévue dans soirée, le candidat de l'Alliance démocratique (AD) a été reçu par le chef de l'Etat, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.

"J'ai communiqué au président de la République la disponibilité de l’Alliance démocratique de prendre la direction du gouvernement et, en conséquence de cela, d'être nommé Premier ministre", a déclaré M. Montenegro avant de quitter le palais présidentiel.

Cette rencontre devait marquer la fin des consultations que M. Rebelo de Sousa doit tenir avec les partis politiques représentés au Parlement avant d'inviter le vainqueur des élections à former le nouveau gouvernement.

Selon des résultats quasi-complets, auxquels manquent les quatre sièges des circonscriptions de l'étranger, l'AD a remporté les élections d'une très courte avance sur le Parti socialiste (PS) au pouvoir pendant huit ans.

La formation de Luis Montenegro a jusqu'ici recueilli 29,5% des suffrages et au moins 79 députés sur un total de 230. Cet avocat de 51 ans restera donc loin du seuil de 116 élus synonyme de majorité absolue, mais il s'est déjà dit prêt à former un gouvernement minoritaire.

- Poussée de l'extrême droite -

"C'est une majorité relative. (...) C'est sur la base de cette majorité que, si le président de la République l'entend, nous présenterons notre gouvernement", a-t-il souligné mercredi.

Surpris par la démission du Premier ministre sortant Antonio Costa, qui ne briguait pas de nouveau mandat après avoir été cité dans une enquête pour trafic d'influence, le PS a terminé deuxième avec 28,7% des voix et au moins 77 sièges.

Le parti d'extrême droite Chega (Assez) a pour sa part renforcé son statut de troisième force politique du pays, en passant de 12 à un minimum de 48 députés, avec un score de 18%.

Le président de Chega, André Ventura, a réaffirmé lundi sa volonté de sceller une alliance avec la droite modérée pour former une majorité stable, tout en menaçant de lui faire opposition si elle refusait d'ouvrir des négociations.

Luis Montenegro, qui ne s'est pas exprimé depuis le soir de sa victoire électorale, a pourtant répété qu'il refuserait de diriger le pays avec le soutien de l'extrême droite, comme il l'avait fait tout au long de la campagne.

Le nouveau patron du Parti socialiste, Pedro Nuno Santos, lui a offert un ballon d'oxygène en déclarant mardi qu'il était prêt à voter un rectificatif budgétaire pour augmenter les rémunérations des enseignants, des policiers, des soignants et des greffiers.

- Ballon d'oxygène -

Il a toutefois prévenu qu'un vote favorable des socialistes au sujet du budget de l'Etat pour 2025 était "pratiquement impossible".

Au Portugal, l'exécutif n'a pas besoin d'un vote au Parlement pour entrer en fonctions, et l'échéance budgétaire de l'automne apparaît donc comme la première épreuve de feu du prochain Premier ministre.

"Ce sera toujours un gouvernement condamné à la négociation, car tel est le sort des gouvernements minoritaires", a commenté auprès de l'AFP le politologue Antonio Costa Pinto.

Mais cet exécutif ne sera "pas nécessairement" instable à court terme, car "aucun des acteurs n'a intérêt à déclencher une crise", a précisé l'analyste de l'Institut des sciences sociales de l'Université de Lisbonne (ICS).

En cas d'impasse, le président Marcelo Rebelo de Sousa sera appelé à jouer pleinement son rôle de médiateur, d'autant qu'il ne peut pas dissoudre à nouveau le Parlement avant un délai de six mois.

A Bruxelles pour son dernier Conseil européen, le Premier ministre sortant a assuré qu'"il n'y aura pas de changement de la politique européenne ou de la politique extérieure" du Portugal.

"Même Chega, contrairement aux partis d'extrême droite d'autres pays en Europe, n'a jamais fait campagne contre l'Union européenne ni exploité une quelconque attitude eurosceptique", a fait valoir Antonio Costa.

T.Schmidt--HHA