Hamburger Anzeiger - Blinken en Israël pour discuter de Gaza, veto à l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat"

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Blinken en Israël pour discuter de Gaza, veto à l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat"
Blinken en Israël pour discuter de Gaza, veto à l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat" / Photo: MOHAMMED ABED - AFP

Blinken en Israël pour discuter de Gaza, veto à l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat"

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a rencontré vendredi en Israël Benjamin Netanyahu, pressé d'agir pour accroître l'aide humanitaire à Gaza, alors que Chinois et Russes ont mis leur veto à l'ONU à un projet de résolution américaine portant sur la nécessité d'un "cessez-le-feu immédiat".

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Après cinq mois et demi de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans le territoire palestinien assiégé, au bord de la famine, Washington cherche aussi à convaincre son allié d'éviter une offensive terrestre d'envergure sur la ville surpeuplée de Rafah, redoutant de lourdes pertes civiles.

 

Sur le terrain, les affrontements ne connaissent aucun répit à travers le territoire palestinien, notamment dans et autour de l'hôpital al-Chifa, le plus important du territoire, où l'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué plus de 150 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects depuis le début de la semaine.

- "Le fossé se réduit" -

Le Royaume-Uni et l'Australie ont appelé vendredi à une "fin immédiate des combats" dans la bande de Gaza, pour y permettre "l'acheminement de l'aide et la libération des otages" enlevés en Israël le 7 octobre lors de l'attaque sanglante du Hamas.

Les discussions sur une trêve se poursuivent vendredi à Doha, où le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, David Barnea, doit rencontrer le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani, et le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel.

"Le fossé se réduit" dans ces négociations pour une trêve associée à une libération d'otages, a affirmé jeudi M. Blinken, parlant d'un accord "toujours possible".

En parallèle de ces pourparlers, un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, présenté par les Etats-Unis, sur un "cessez-le-feu immédiat n'a pas été adopté en raison des veto russe et chinois.

Le texte soulignait "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle".

L'ambassadeur russe a dénoncé un texte "hypocrite" qui n'appellait pas directement à faire taire les armes.

- Rafah, une "erreur" -

Les Etats-Unis ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne.

Mais face à la situation humanitaire "effroyable" dans la bande de Gaza, Washington intensifie ses efforts pour parvenir à une trêve, acheminer de l'aide et éviter une offensive terrestre sur Rafah, ville à la frontière égyptienne où s'entassent selon l'ONU environ 1,5 million de Palestiniens, la majorité déplacés par la guerre.

"Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas", a déclaré jeudi M. Blinken, qualifiant "d'erreur" une éventuelle invasion terrestre de Rafah.

En dépit des pressions internationales, M. Netanyahu affirme qu'une offensive terrestre sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas.

En attendant cette éventuelle opération, de nouvelles frappes aériennes israéliennes ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans cette ville, où une maison a été en grande partie détruite.

"La maison a été frappée pendant que les gens dormaient. Parmi eux se trouvaient des enfants et des personnes innocentes (...) Ils ont été mis en pièces", dit Nabil Abou Thabet, un habitant.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

- "Les enfants meurent de faim" -

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé une vaste offensive qui a fait au total 31.988 morts à Gaza, a indiqué jeudi le ministère de la Santé du mouvement islamiste, alors que tôt vendredi, des témoins faisaient état de nouvelles frappes mortelles.

Israël impose un siège complet à la bande de Gaza depuis le début de la guerre et contrôle strictement l'aide qui arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah. Or ces contrôles serrés, selon l'ONU, ont pour effet de réduire le nombre de camions entrant dans le territoire.

Israël rejette régulièrement les accusations selon lesquelles il restreint l'entrée de l'aide, et lors d'une visite organisée jeudi pour la presse, l'armée a notamment montré l'entrée de camions d'aide humanitaire, dans le nord de la bande Gaza, en provenance d'Israël, par la porte 96.

Afin de soulager la population, plusieurs pays organisent des parachutages de nourriture et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre vers Gaza. Mais l'aide reste insuffisante face aux besoins des 2,4 millions d'habitants de Gaza et ne parvient que très difficilement dans le nord, où vivent plus de 300.000 personnes selon l'ONU.

"Voici nos enfants, voyez-vous leur état? Nous ne savons pas comment les nourrir", a déclaré jeudi à l'AFP une Palestinienne fuyant les combats dans le secteur de l'hôpital al-Chifa: "Nous sommes assiégés depuis trois jours, nous ne pouvons rien leur donner à manger ou à boire".

R.Weber--HHA