Hamburger Anzeiger - Le Hamas demande l'arrêt du largage d'aide sur Gaza après des accidents mortels

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Le Hamas demande l'arrêt du largage d'aide sur Gaza après des accidents mortels
Le Hamas demande l'arrêt du largage d'aide sur Gaza après des accidents mortels / Photo: JACK GUEZ - AFP

Le Hamas demande l'arrêt du largage d'aide sur Gaza après des accidents mortels

Dix-huit Palestiniens ont péri, dont douze noyés en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée sur la bande de Gaza, au bord de la famine, a annoncé mardi le Hamas en appelant à cesser ces opérations et ouvrir les accès terrestres.

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Les Etats-Unis ont affirmé qu'ils allaient continuer ces parachutages, organisés par plusieurs pays face aux difficultés d'acheminement de l'aide terrestre dans le territoire palestinien assiégé par Israël.

Au sixième mois de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre, le ministère de la Santé du mouvement islamiste a fait état mardi de plus de 80 morts en 24 heures dans la bande de Gaza.

Signe d'une situation humanitaire désespérée, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi la mort de 18 personnes, dont 12 noyées en mer en essayant de récupérer de la nourriture parachutée et six tuées dans des bousculades dans les mêmes circonstances.

Le Hamas a appelé à cesser ces opérations et ouvrir les accès terrestres à l'aide humanitaire, strictement contrôlés par Israël.

- "Mourir pour une boîte de thon" -

L'aide humanitaire, très insuffisante face aux besoins immenses des 2,4 millions d'habitants, arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah, et ne parvient que très difficilement dans le nord du territoire.

Face à cette situation, plusieurs pays organisent des largages de colis alimentaires sur Gaza, où l'ONU redoute une famine généralisée, même si tous soulignent que ces opérations ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

"Les parachutages d'aide sont l'un des nombreux moyens que nous utilisons pour fournir l'aide dont les Palestiniens de Gaza ont si désespérément besoin et nous allons continuer à le faire" tout en "travaillant sans relâche pour augmenter l'arrivée d'assistance humanitaire par voie terrestre", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche.

La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, en visite en Israël, a de son côté plaidé pour étendre massivement les livraisons de vivres à Gaza en facilitant le passage des camions.

Le Hamas a dit avoir "prévenu" les pays impliqués du "danger" de ces opérations, notamment "car une partie de cette aide tombe dans la mer".

Au sol, les habitants observent les parachutes et se précipitent quand ils atterrissent, se bousculant et se battant même.

"Des gens meurent pour une boîte de thon", a lancé l'un d'eux, Mohamad Al-Sabaawi, brandissant l'unique boîte de thon qu'il a pu récupérer.

De retour chez lui, dans la ville de Gaza, un autre Palestinien juge sa situation misérable.

"Nous attendons les largages d'aide, nous sommes prêts à mourir pour obtenir une boîte de haricots, que nous partageons ensuite entre 18 personnes", confie-t-il.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée mène depuis une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 32.414 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

- Israël furieux -

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu, par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis qui avaient jusqu'alors bloqué trois projets de résolutions mentionnant un "cessez-le-feu".

Furieux contre les Etats-Unis, Israël a annulé la visite d'une délégation attendue à Washington.

"Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza", a déclaré son ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis, insistant sur la nécessité de "vaincre" le Hamas.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a jugé mardi "trop élevées" les pertes civiles dans la bande de Gaza.

Le Hamas a salué l'appel à un cessez-le-feu et accusé Israël d'avoir provoqué "l'échec" des pourparlers menés à Doha par l'intermédiaire du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis pour tenter de parvenir à une trêve accompagnée d'une libération des otages.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a pour sa part rejeté sur le Hamas la responsabilité du blocage, l'accusant d'avoir réitéré des "exigences extrêmes".

Le Qatar a souligné mardi que les pourparlers se poursuivaient à Doha.

- Trois hôpitaux visés -

Malgré les craintes de la communauté internationale, M. Netanyahu se dit déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah, où sont massées près d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, en majorité déplacées par la guerre.

Une opération a débuté le 18 mars autour et dans l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, dans le nord, le plus grand du territoire, où l'armée a dit avoir tué 170 combattants palestiniens.

A Khan Younès, dans le sud, les soldats encerclent l'hôpital Nasser, selon le Hamas et des témoins qui ont fait état de tirs.

A environ un kilomètre de là, l'hôpital al-Amal a aussi été visé depuis dimanche. Il est aujourd'hui "hors service", a indiqué mardi le Croissant-Rouge palestinien, après que l'armée a évacué ses occupants.

X.Nguyen--HHA