Hamburger Anzeiger - Le gouvernement réuni à Matignon sur le travail, l'assurance chômage dans le viseur

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Le gouvernement réuni à Matignon sur le travail, l'assurance chômage dans le viseur
Le gouvernement réuni à Matignon sur le travail, l'assurance chômage dans le viseur / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP

Le gouvernement réuni à Matignon sur le travail, l'assurance chômage dans le viseur

Quasiment tout le gouvernement était réuni mercredi matin autour de Gabriel Attal à Matignon pour un séminaire aux allures de conseil des ministres consacré au travail, au moment où les dépenses sociales comme celles de l'assurance chômage sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier.

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Aucune communication n'est prévue à l'issue de la réunion qui a débuté à 10H00 et devait durer deux heures. Le Premier ministre s'exprimera pendant 30 minutes au journal de 20H00 de TF1.

"Du travail, du travail, du travail", a martelé à son arrivée le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini.

Devant les députés la veille, Gabriel Attal avait souhaité "poursuivre sur (la) voie de rigueur et de responsabilité avec toujours un fil rouge (...) celui du travail", en citant la réforme de l'assurance-chômage. Parce que "plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances".

Le gouvernement devait se pencher sur l'incitation à la reprise d'emploi, dont font partie les réformes contestées du RSA (revenu de solidarité active, NDLR) et de l'assurance chômage. Poursuivant son idée d'une "désmicardisation" de la France, Gabriel Attal entend aussi parler des bas salaires et des nouvelles formes de travail, comme la semaine en quatre jours, encore au stade expérimental.

Or le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts.

- "Stigmatisation populiste" -

Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, se refusant pour le moment à donner une estimation. "Au moins 20 milliards" d'euros d'économies sont déjà prévues pour 2025.

Parmi les pistes envisagées par l'exécutif, figure une nouvelle réforme de l'assurance chômage que contestent les syndicats, après celles controversées de 2019 et de 2023.

Gabriel Attal entend "rouvrir" ce chantier, en défendant "un modèle social qui incite davantage à l'activité".

L'hypothèse d'une réduction de la durée d'indemnisation des chômeurs provoque l'indignation à gauche. Le patron des députés PS Boris Vallaud a fustigé sur France 2 les "idéologues" du gouvernement et rappelé que les précédentes réformes avaient été "une catastrophe sur le plan social".

"Ce gouvernement, quand il cherche à faire des économies, regarde toujours du même côté: vers les plus précaires", a abondé sur TF1 la tête de liste des Écologistes aux Européennes, Marie Toussaint.

"C'est une mesure qui a fait ses preuves ailleurs" mais à condition qu'"on recrée les conditions d'une prospérité du pays", a de son côté estimé sur France Inter le président LR de l'Association des maires de France David Lisnard.

Les responsables des cinq grandes centrales syndicales avaient appelé le 18 mars à renoncer à une nouvelle réforme et à "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs".

Mais un proche du Premier ministre estime que ces derniers ne parviendront pas à "massivement mobiliser là-dessus".

- "Signal" aux marchés -

Ils s'opposent également à la volonté de Bruno Le Maire que l'Etat reprenne en main l'assurance chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic, organisme paritaire. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail.

Sur ce point, le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure a affirmé sur franceinfo que "la balle (était) dans le camp des organisations syndicales et patronales" qui sont en négociation.

Une nouvelle réunion sur "le pacte de vie au travail", entre syndicats et patronat s'est tenue par ailleurs mardi, consacrée à l'emploi des seniors, pour permettre aux salariés de rester plus longtemps en poste. Le fait que les seniors "travaillent beaucoup moins qu'ailleurs" est un "fléau" et "il faut qu'on change ça", selon M. Lescure.

Mais au regard des faibles avancées sur ce "pacte", une séance a été ajoutée au programme le 8 avril. Et si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord, l'État reprendra la main.

Selon un cadre de la majorité, le gouvernement cherche des "marges financières" mais sur le travail "il y en a peu" alors que plusieurs réformes structurelles ont déjà été entreprises, des retraites au RSA. La baisse de la durée d'indemnisation prendrait au moins un an à produire ses effets sur les comptes publics, selon lui.

Mais "le signal est intéressant pour les institutions financières et les marchés", à l'approche d'une possible dégradation de la note de la France.

A.Swartekop--HHA