Hamburger Anzeiger - Mexique et Nicaragua rompent avec l'Equateur après une irruption policière dans l'ambassade du Mexique

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Mexique et Nicaragua rompent avec l'Equateur après une irruption policière dans l'ambassade du Mexique
Mexique et Nicaragua rompent avec l'Equateur après une irruption policière dans l'ambassade du Mexique / Photo: ALBERTO SUAREZ - AFP

Mexique et Nicaragua rompent avec l'Equateur après une irruption policière dans l'ambassade du Mexique

Le Mexique, suivi du Nicaragua samedi, ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Equateur, après l'irruption de policiers dans l'ambassade mexicaine à Quito pour arrêter un ex-vice président équatorien, Jorge Glas, qui s'y est réfugié.

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L'opération policière au sein de la représentation diplomatique mexicaine a été vivement critiquée par les gouvernements de gauche d'Amérique latine, du Brésil au Venezuela, en passant par le Chili.

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, qui assure la présidence temporaire de la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a elle appelé à une réunion "d'urgence" de la "troika" lundi.

Des images diffusées par des médias locaux montrent l'entrée de policiers en uniforme dans l'ambassade, dans le nord de la capitale équatorienne, où ils ont arrêté M. Glas, recherché par la justice, auquel Mexico venait d'accorder l'asile.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a dénoncé une "violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique".

Elle a demandé "les garanties nécessaires de la part de l'Equateur pour la sortie du personnel (diplomatique) mexicain", selon un communiqué publié samedi.

Samedi matin, l'ambassade mexicaine était encerclée par la police et le drapeau national avait été retiré de son mat dans la cour du bâtiment, a constaté un photographe de l'AFP.

Le Nicaragua, qui a exprimé sa "solidarité" avec le Mexique, lui a emboité le pas.

"Face à l'action inhabituelle et condamnable (...), qui suscite un rejet irrévocable, nous prenons la décision souveraine de rompre toute relation diplomatique avec le gouvernement équatorien", a déclaré le gouvernement du président Daniel Ortega dans un communiqué.

Le gouvernement brésilien a lui condamné "dans les termes les plus fermes" l'opération policière dans l'ambassade mexicaine, la qualifiant "de claire violation" des conventions internationales, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva exprimant sur X "toute sa solidarité avec le président et ami Lopez Obrador".

- "Un scandale!" -

Sur les images publiées dans les médias locaux, on y voit le chef de la mission diplomatique mexicaine, Roberto Canseco crier "c'est un scandale!" en courant après des véhicules quittant son ambassade. S'en suit une bousculade, au cours de laquelle M. Canseco tombe à terre.

Le Mexique a accordé vendredi l'asile à Jorge Glas, réfugié depuis le 17 décembre dans son ambassade à Quito et visé par un mandat d'arrêt pour corruption présumée.

Quito a dans la foulée qualifié cette décision d'"illégale".

"Chaque ambassade a un objectif unique : servir d'espace diplomatique dans le but de renforcer les relations entre les pays", a commenté le ministère équatorien de la Communication, en ajoutant qu'"aucun criminel ne peut être considéré comme une personne politiquement persécutée".

L'ancien vice-président "Jorge Glas a fait l'objet d'une condamnation exécutoire et d'un mandat d'arrêt émis par les autorités compétentes", a-t-il précisé.

L'octroi de l'asile à M. Glas était intervenu au lendemain de la décision de l'Equateur d'expulser l'ambassadrice mexicaine à Quito, à la suite de critiques émises par le président mexicain sur la conduite de la présidentielle équatorienne de 2023.

Mercredi, M. Lopez Obrador avait accusé les autorités équatoriennes d'avoir exploité l'assassinat du candidat d'opposition Fernando Villavicencio, le 9 août 2023, pour favoriser l'élection du libéral Daniel Noboa à la présidence de l'Equateur, au détriment de la candidate de gauche Luisa González.

Fernando Villavicencio a été abattu après un meeting de campagne dans le nord de Quito à quelques jours de l'élection du 20 août. Sept suspects ont été arrêtés pour ce crime, mais ont été tués en prison.

Le gouvernement équatorien avait jugé ces propos offensants.

- Glas sorti de prison en novembre -

Jorge Glas, ancien vice-président entre 2013 et 2017 sous l'ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), est accusé d'avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction de villes côtières après un séisme dévastateur en 2016.

Dans une autre affaire, M. Glas avait été condamné en décembre 2017 à six ans de prison pour corruption dans un vaste scandale impliquant le géant de la construction brésilien Odebrecht. Il avait été relâché de prison en novembre dernier.

L'ancien président Rafael Correa, fugitif condamné à huit ans de prison pour corruption, a écrit sur X que "même dans les pires dictatures, l'ambassade d'un pays n'a pas été violée".

"Nous tenons Daniel Noboa pour responsable de la sécurité et de l'intégrité physique et psychologique de l'ancien vice-président Jorge Glas", a ajouté M. Correa.

H.Brunner--HHA