Hamburger Anzeiger - Emploi des seniors: négociations laborieuses pour arracher un accord

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Emploi des seniors: négociations laborieuses pour arracher un accord
Emploi des seniors: négociations laborieuses pour arracher un accord / Photo: OLIVIER CHASSIGNOLE - AFP

Emploi des seniors: négociations laborieuses pour arracher un accord

Organisations patronales et syndicales ont engagé lundi une nouvelle --et probablement dernière-- séance de négociations, "laborieuses", afin de parvenir à un accord sur la "vie au travail" et l'emploi des seniors, avant le lancement annoncé par le gouvernement d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage.

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Le patronat a soumis la semaine dernière aux organisations syndicales un projet d'accord qui sert de base aux négociations, lesquelles devraient se prolonger tard dans la nuit, voire se poursuivre dans la journée de mardi.

La matinée a été consacrée à l'examen du premier des cinq chapitres, portant sur les parcours professionnels, les entretiens tout au long de la carrière et les reconversions: les syndicats tentent d'obtenir des contreparties pour les salariés au relèvement de l'âge de départ en retraite à 64 ans.

Les négociations sont "laborieuses", a estimé Olivier Guivarch, négociateur pour la CFDT. Le patronat devait présenter une nouvelle version de ce chapitre aux syndicats à 16 heures, qui pourrait être déterminante pour la suite, ou non, du dialogue.

Les chapitres suivants, sur la prévention de l'usure au travail et sur les fins de carrière, devront être examinés ensuite. Sur ces points également, le patronat pourrait ensuite amender son projet en fonction des revendications syndicales.

Le projet d'accord crée un "contrat de valorisation de l'expérience" pour faciliter l'embauche des chômeurs âgés. Initialement baptisé "CDI seniors", ce contrat peut être rompu par l'employeur dès que le salarié peut partir à la retraite à taux plein. Une ligne rouge pour les syndicats.

- "Moins de droits" -

Le dialogue social sur l'emploi et les conditions de travail des seniors sera obligatoire dans les entreprises à partir de 300 salariés. Le patronat avait initialement fixé le seuil à plus de 1.000, mais la CFDT demande à ce qu'il soit abaissé à 50.

Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le gouvernement s'est engagé à transcrire dans la loi ce texte qui doit notamment augmenter le taux d'emploi des seniors.

"On n'y est pas du tout", jugeait vendredi dans un entretien au Monde la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui ne voit dans le projet patronal "aucune mesure qui tire les conséquences de la réforme des retraites".

Avec ce texte, "le salarié aura moins de droits qu'il en a actuellement", estime son homologue de la CFTC, Eric Courpotin.

Le projet donne "plus de lisibilité pour l'entreprise et moins de droits pour les salariés", a commenté Jean-François Foucard, de la CFE-CGC.

Le Compte épargne temps universel (Cetu), promu par la CFDT mais rejeté par le Medef et la CPME, est absent du texte patronal.

Il pourrait toutefois faire l'objet d'une négociation séparée à l'initiative de l'Union des entreprises de proximité (U2P), la troisième organisation patronale qui représente artisans, professions libérales et commerçants. Pour l'U2P, le Cetu peut améliorer l'attractivité des très petites entreprises.

- Vite obsolète -

Après la négociation sur l'emploi des seniors, les syndicats signataires de la convention d'assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent se retrouver mercredi à l'Unédic pour signer un avenant sur l'indemnisation des seniors. Il s'agit de relever de deux ans les limites d'âge pour bénéficier d'une indemnisation plus longue, ouvrant la voie à la validation de l'accord paritaire par le gouvernement.

Mais cette convention devrait vite être obsolète puisque Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l'assurance chômage "en 2024", malgré l'hostilité d'une partie de sa majorité et celle des syndicats.

Le Premier ministre souhaite un modèle social plus "incitatif" au retour à l'emploi en durcissant encore les conditions d'indemnisation des chômeurs.

Il est "probable qu'une nouvelle lettre de cadrage soit envoyée" aux partenaires sociaux afin de négocier une nouvelle convention, a confirmé mercredi la ministre du Travail Catherine Vautrin lors d'un débat à l'Assemblée nationale.

Le chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard a promu dimanche sur franceinfo une réforme pour "s'aligner sur la moyenne européenne", citant le cas allemand, "par exemple sur des droits rechargeables".

Sur les 24 derniers mois, il faudrait "au moins avoir travaillé 12 mois pour bénéficier de l'assurance chômage. Il n'y a rien de scandaleux", a-t-il dit.

Ch.Tremblay--HHA