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Israël et le Hamas prudents sur un accord de trêve à Gaza

Israël et le Hamas prudents sur un accord de trêve à Gaza

Des responsables israéliens et du Hamas se sont montrés prudents lundi concernant la conclusion d'un accord sur une trêve et la libération des otages retenus dans la bande de Gaza assiégée, à l'heure où un nouveau cycle de négociations au Caire tente de surmonter les blocages.

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Pendant ce temps, sur le terrain, Israël maintient ses projets d'offensive sur la ville de Rafah (sud), frontalière avec l’Egypte, où près d'un million et demi de Palestiniens ont trouvé refuge, poussés par la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Lundi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort de 32 Palestiniens en 24 heures, portant le bilan total, après six mois de guerre, à 33.207 morts.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa détermination à détruire le Hamas "dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah", malgré l'inquiétude de la communauté internationale et les pressions de son allié américain, qui désapprouve l'opération.

Dimanche puis lundi, des milliers de Palestiniens qui avaient fui ont regagné Khan Younès, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes. Des photos de l'AFP ont montré des hommes, des femmes et des enfants se frayant un chemin entre les ruines de leur ville défigurée.

"Nous espérions trouver la maison ou ce qu'il en reste", a raconté Safa Qandil, une femme de 46 ans. De la maison, il ne reste rien. Safa a aussi perdu son fils et sa belle-fille, enceinte. "C'est (...) indescriptible", confie-t-elle.

Salim Sharab, un homme de 37 ans lui aussi à la recherche de sa maison, se dit "choqué" par le spectacle. "Plus rien ne ressemble à ce que nous avons connu", dit-il.

Lundi, des témoins ont raconté à l'AFP que plusieurs frappes aériennes avaient touché une maison et des terres agricoles à Rafah, ainsi que les secteurs de Nousseirat et de Deir el-Balah, dans le centre du territoire assiégé. Des tirs d'artillerie ont également visé le sud-ouest de la ville de Gaza, dans le nord.

- "Moment opportun" -

Les annonces de l'armée sont intervenues en parallèle à une nouvelle série de négociations au Caire entre le Hamas et Israël par l'intermédiaire de l’Egypte, des Etats-Unis et du Qatar.

Ces discussions, visant à aboutir à une trêve ainsi qu'à la libération des otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, connaissent "des progrès significatifs", a affirmé lundi le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News, citant une source égyptienne haut placée.

Mais des responsables des deux camps se sont montrés plus circonspects.

"Le Hamas bloque les négociations", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman. Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a pour sa part jugé "le moment opportun" pour conclure une trêve.

Selon un responsable du Hamas contacté lundi par l'AFP, "on ne peut pas parler de progrès concrets jusqu'à présent" et les divergences portent surtout sur le retour des déplacés dans la ville de Gaza, réclamé par le mouvement islamiste considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

La Maison Blanche a pour sa part indiqué lundi qu'il "revient au Hamas de concrétiser" un accord. "A la fin du week-end, une proposition a été soumise au Hamas. Et maintenant, il revient au Hamas de la concrétiser", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, lors d'une conférence de presse.

Interrogé par la BBC, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères Majed al-Ansari s'est dit lui plus "optimiste" qu'il y a quelques jours, ajoutant toutefois que les négociations sont loin d'être dans leur dernière "ligne droite".

Samedi, le Hamas a assuré qu'il ne renoncerait pas à ses exigences. M. Netanyahu a rétorqué dimanche qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération de tous les otages.

- "Famine imminente" -

La guerre a été déclenchée le 7 octobre, lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé une offensive terrestre après une campagne de bombardements aériens.

La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire de 2,4 millions d'habitants assiégé par Israël, où l'aide humanitaire contrôlée par Israël arrive au compte-gouttes.

Dimanche, plusieurs agences des Nations unies et des organisations humanitaires ont qualifié de "plus que catastrophique" la situation à Gaza.

"Les maisons, écoles, hôpitaux sont en ruines. Les enseignants, médecins, humanitaires sont tués. La famine est imminente", a affirmé sur X la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell.

Face à la catastrophe humanitaire, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l'Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, dénonçant son soutien à Israël.

Ce pays d'Amérique centrale a jugé lundi "pathétique" de donner des armes au gouvernement israélien tout en fournissant simultanément de l'aide à Gaza. Des accusations "biaisées" a rétorqué Berlin.

E.Bekendorp--HHA