Hamburger Anzeiger - Le gouvernement dévoile sa trajectoire de déficit, nouveau dérapage en vue pour 2024

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Le gouvernement dévoile sa trajectoire de déficit, nouveau dérapage en vue pour 2024
Le gouvernement dévoile sa trajectoire de déficit, nouveau dérapage en vue pour 2024 / Photo: BERTRAND GUAY - AFP

Le gouvernement dévoile sa trajectoire de déficit, nouveau dérapage en vue pour 2024

Le ministère des Finances doit dévoiler mercredi sa nouvelle trajectoire de finances publiques, avec probablement un nouveau dérapage du déficit à 5% ou plus cette année, ce qui nécessitera beaucoup d'efforts pour revenir dans les clous imposés par Bruxelles, 3% du PIB, en 2027.

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Selon les Echos et l'Opinion, le déficit public (solde des déficits et excédents de l'Etat, de la Sécurité sociale et des Collectivités locales) sera de 5% voire 5,1% du PIB pour 2024 dans le nouveau programme de Stabilité de Bercy, au lieu de 4,4% espérés.

Il avait déjà sévèrement dérapé à 5,5% au lieu des 4,9% prévus en 2023, en raison principalement de recettes moindres qu'attendu.

La semaine dernière, sur La chaîne parlementaire, le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale Jean-René Cazeneuve avait jugé "très probable que l'objectif de 4,4% en 2024 ne soit plus du tout l’objectif prévu" dans le nouveau programme.

En février, pour rétablir d'urgence la situation, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait annoncé dix milliards d'euros d'économies sur le budget de l'Etat cette année: c'est le maximum qui pouvait être taillé par décret, sans avoir à passer par une loi de finances rectificative au Parlement.

Selon les Echos, information confirmée à l'AFP, M. Le Maire a fait passer à plusieurs parlementaires ce week-end un message en vue de la mise en place d'une telle loi de finances rectificative.

Selon le quotidien économique, le message évoquait une présentation en Conseil des ministres le 22 mai, puis un examen à l'Assemblée après les élections européennes du 9 juin.

Mais cette initiative, assure Les Echos, a fortement mécontenté le Président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, qui ne sont pas sur cette ligne.

Faute de pouvoir prendre des mesures d'économies plus drastiques que les 10 milliards, il est logique que le déficit se résorbe très peu cette année, où la croissance n'est de surcroît attendue qu'à 1%.

Pour 2025, le gouvernement a déjà annoncé 20 milliards d'économies sur l'ensemble des trois postes (Etat, Sécu, collectivités).

- "Largement donné" -

Les collectivités semblent récalcitrantes et ont expliqué mardi à M. Le Maire, lors d'une réunion à Bercy, qu'elles avaient déjà "largement donné".

Il n'est par ailleurs toujours pas question d'augmenter les impôts pour combler le trou, comme Gabriel Attal et Bruno Le Maire l'ont répété en choeur mardi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Il n’y aura pas d’augmentation d’impôt sur les Français, la ficelle est un peu grosse à vouloir faire croire l’inverse", a lancé M. Attal au patron des LR Eric Ciotti qui dénonçait "un plan caché" de hausses d'impôts.

"Nous ne voulons pas augmenter les impôts des Français, pas pour +faire des cadeaux aux riches+ mais parce que la stabilité fiscale permet aux entreprises d’investir, de créer des emplois, de relancer la puissance économique française", a affirmé M. Le Maire.

M. Attal a cependant lancé la semaine dernière une "task-force" parlementaire chargée de faire des propositions pour taxer "les rentes", notion encore à définir.

Pour réduire le ratio du déficit public, le gouvernement, outre les économies et la taxation des rentes, n'a plus qu'à espérer que le dénominateur du déficit public, c'est-à-dire le PIB, augmente fortement dans les prochaines années.

Bercy prévoit jusqu'à présent une croissance à 1,7% pour 2025 et 2026, et 1,8% en 2027.

La semaine dernière, Bruno Le Maire a prédit devant des entrepreneurs "un vrai élan économique puissant en 2025 et 2026", laissant entrevoir une révision à la hausse de ces perspectives de croissance dans le nouveau programme de Stabilité.

Après la divulgation de ses principales hypothèses mercredi, celui-ci sera présenté en conseil des ministres le 17 avril, et débattu au Parlement les 29 et 30 avril, ont annoncé le ministre du Budget Thomas Cazenave, et Bruno Le Maire.

W.Widmer--HHA