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Nouvelle-Calédonie: "situation plus calme et apaisée" malgré de nouveaux incendies
Nouvelle-Calédonie: "situation plus calme et apaisée" malgré de nouveaux incendies / Photo: Delphine Mayeur - AFP

Nouvelle-Calédonie: "situation plus calme et apaisée" malgré de nouveaux incendies

Nouméa s'est réveillée vendredi matin dans "une situation plus calme et apaisée" selon le représentant de l'Etat en Nouvelle-Calédonie, qui a cependant déploré une école et deux entreprises incendiées après une quatrième nuit de contestation de la réforme électorale votée à Paris.

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"L'état d'urgence a permis, pour la première fois depuis lundi, de retrouver une situation plus calme et apaisée dans le grand Nouméa, malgré les incendies d'une école et de deux entreprises", a indiqué le haut-commissariat de la République dans un communiqué.

La nuit de jeudi à vendredi a été "marquée par l'arrivée des renforts envoyés" de l'Hexagone, a ajouté la même source. Le gouvernement avait annoncé quelques heures plus tôt l'envoi d'un millier d'effectifs de sécurité intérieure, en plus des 1.700 membres des forces de l'ordre déjà sur place.

 

Même si un début d'apaisement se dessine, le représentant de l'Etat dans l'archipel maintient "les mesures d'interdiction de rassemblements, de transport d'armes et de vente d'alcool, ainsi que le couvre-feu de 18H00 à 6H00".

Il réitère en outre "son appel au calme".

Jeudi matin, un deuxième gendarme a été tué à la suite d'un "tir accidentel", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Les faits ont eu lieu alors que ce militaire, un adjudant-chef de 45 ans, partait en mission, selon la gendarmerie.

Un premier gendarme de 22 ans avait été tué mercredi, touché par une balle à la tête.

Au total, cinq personnes sont décédées depuis le début des émeutes lundi sur le Caillou: deux hommes de 20 et 36 ans, une adolescente de 17 ans et les deux gendarmes.

Gérald Darmanin a précisé qu'une personne "responsable de deux morts kanak" avait été arrêtée.

Déjà, la nuit de mercredi à jeudi avait "été moins violente" que les deux précédentes, selon le haut-commissaire Louis Le Franc.

Mais la situation sur l'archipel "reste très tendue, avec des pillages, des émeutes, des incendies, des agressions qui sont évidemment insupportables et inqualifiables", avait estimé Gabriel Attal jeudi après-midi (heure de Paris).

Le chef du gouvernement avait indiqué qu'"une circulaire pénale" serait publiée par le garde des Sceaux pour "garantir les sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards".

 

Avant cette réunion, Gabriel Attal présidera à 08H00 une troisième cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur.

Le président Emmanuel Macron avait lui proposé une visioconférence aux élus calédoniens qui n'a pas pu se tenir jeudi, les "différents acteurs ne souhaitant pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment", selon l'Elysée. Jeudi soir, la présidence a indiqué que ces discussions devraient intervenir vendredi.

- TikTok banni -

Dans l'agglomération de Nouméa, ces dernières nuits, les riverains ont érigé des barricades de fortune faites de palettes de bois, bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs, a constaté un correspondant de l'AFP.

Selon Gérald Darmanin, les forces de l'ordre ont procédé à de nombreuses interpellations et "dix leaders mafieux" de la CCAT, la mouvance indépendantiste la plus radicale, ont été assignés à résidence.

Le ministre a par ailleurs dénoncé l'ingérence de l'Azerbaïdjan où plusieurs leaders indépendantistes calédoniens se sont déplacés ces derniers mois. Bakou a cependant réfuté toute ingérence, jugeant les accusations de Paris "infondées".

Gabriel Attal a également annoncé l'interdiction du réseau social TikTok, utilisé par les émeutiers.

C'est essentiellement l'agglomération de Nouméa qui a été la proie des violences.

Les émeutiers "vivent avec le sentiment d'être exclus, la colère, l'échec" et sont "sans conscience politique", a estimé Daniel Goa, le président du parti indépendantiste Union calédonienne (UC).

Les principaux partis politiques du territoire et les autorités avaient appelé au calme mercredi face à cette vague de violences, la plus grave depuis les années 1980.

Ces émeutes ont déjà causé pour 200 millions d'euros de dégâts, selon le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie.

- Soutien à la population -

En métropole, les députés ont adopté dans la nuit de mardi à mercredi la réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres.

Ce texte devra encore être voté par les parlementaires réunis en Congrès, sauf si un accord sur un texte global entre indépendantistes et loyalistes intervient avant.

Le texte voté vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales. Les partisans de l'indépendance estiment que cette modification risque de réduire leur poids électoral et marginaliser "encore plus le peuple autochtone kanak".

La dirigeante RN Marine Le Pen a elle plaidé jeudi soir pour "une pacification" institutionnelle sur le temps long, en ouvrant la possibilité d'organiser un nouveau référendum d'autodétermination "dans 40 ans".

A Nouméa, les pénuries alimentaires ont continué de provoquer de très longues files d'attente devant les magasins.

"En lien avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l'Etat se mobilise pour apporter le soutien à la population et organiser l'acheminement des produits de première nécessité", a assuré vendredi matin le haut-commissaire Louis Le Franc.

Les autorités ont annoncé un "pont aérien" entre l'Hexagone et le territoire calédonien, où l'aéroport reste fermé aux vols commerciaux.

La situation en Nouvelle-Calédonie a trouvé de l'écho jusqu'à la place de la République à Paris, où environ 200 militants pro-indépendance se sont rassemblés jeudi en début de soirée, selon une journaliste de l'AFP.

bur-md-sm-sc-tbm/bfa/tmt

J.Fuchs--HHA