Hamburger Anzeiger - Dernières joutes oratoires au procès Trump, le jury bientôt chargé du verdict

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Dernières joutes oratoires au procès Trump, le jury bientôt chargé du verdict

Dernières joutes oratoires au procès Trump, le jury bientôt chargé du verdict

Défense et accusation se livrent à une passe d'armes finale mardi au procès de Donald Trump à New York, dernier acte avant que les 12 jurés se retirent pour décider d'un verdict historique, aux enjeux considérables en pleine campagne présidentielle.

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Après six semaines de débats, dominés par des histoires de sexe, d'argent et de politique, le jury va se retrouver à huis clos, peut-être dès mercredi.

Avec une question: l'ancien président des Etats-Unis, qui aspire à revenir à la Maison Blanche, s'est-il rendu coupable de 34 falsifications de documents comptables, destinées à cacher un paiement de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels visant à éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016 ?

Pour l'accusation, ce paiement est une dépense de campagne dissimulée et il a servi à Donald Trump à "corrompre" l'élection remportée sur le fil contre Hillary Clinton.

"Le coeur de cette affaire, c'est un complot et une dissimulation", a martelé mardi le procureur Joshua Steinglass, au début de son réquisitoire.

L'argent avait servi à acheter le silence de l'actrice sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire républicain, un épisode nié par Donald Trump et qu'elle a longuement évoqué pendant le procès, en parlant d'un acte "consenti" mais où le "rapport de force" était déséquilibré.

- "Référendum" -

L'histoire de Stormy Daniels "est tortueuse, elle met les gens mal à l'aise. C'est ce déballage devant le peuple américain que l'accusé voulait éviter", a assuré M. Steinglass.

Mais pour l'avocat de Donald Trump, Todd Blanche, "il n'y avait pas d'intention de frauder et aucun complot pour influencer" le scrutin. Et le paiement à Stormy Daniels n'était que le résultat d'une "extorsion" du candidat républicain.

Au bout d'une plaidoirie de trois heures, l'avocat a mis en garde les jurés contre toute tentation de faire de leur verdict un "référendum" pour ou contre Donald Trump.

"Si vous vous en tenez" aux preuves, "c'est un verdict de non-culpabilité, vite fait, bien fait", a-t-il ajouté.

S'il est jugé coupable, le candidat des républicains à la présidentielle, 77 ans, pourra faire appel et, dans tous les cas, se présenter à l'élection du 5 novembre. Mais avec le poids considérable d'une condamnation pénale, alors que son duel avec Joe Biden, 81 ans, s'annonce serré.

L'enjeu est d'autant plus important que ce procès sera probablement le seul à avoir lieu avant la présidentielle, parmi les quatre affaires dans lesquelles Donald Trump est inculpé.

- "Jour dangereux" -

En arrivant mardi au tribunal de Manhattan, Donald Trump a évoqué un "jour dangereux pour l'Amérique", se présentant une nouvelle fois comme une victime de poursuites politiques. Trois de ses enfants sont venus le soutenir, Tiffany, Eric et Donald Jr.

Au pied du bâtiment judiciaire, le célèbre acteur Robert De Niro, un anti-Trump notoire, est venu mettre en garde contre un "clown" qui pourrait devenir un "tyran".

Durant sa plaidoirie, la défense a ciblé le témoin clé de l'accusation, l'ancien homme de confiance devenu l'ennemi juré de Donald Trump, Michael Cohen.

C'est lui qui a payé Stormy Daniels à la toute fin de la campagne de 2016. Une fois Donald Trump à la Maison Blanche, en 2017, Michael Cohen s'était fait rembourser à l'aide, selon l'accusation, de fausses factures et d'entrées maquillées en "frais juridiques" dans les comptes de la Trump Organization, d'où les poursuites pour falsifications comptables.

Mais Michael Cohen, "c'est le plus grand menteur de tous les temps (...) un champion du mensonge", a assuré Todd Blanche, en rappelant que le témoin a été condamné pour parjure devant le Congrès américain et qu'il fait maintenant commerce de son combat contre Donald Trump, avec son podcast.

Pour l'avocat, Donald Trump, alors "chef du monde libre", avait d'autres chats à fouetter quand il était à la Maison Blanche que de superviser la moindre dépense.

Le procureur, durant son réquisitoire, a au contraire assuré qu'il existait un plan bien huilé, décidé en amont de la campagne, entre Michael Cohen, Donald Trump et un ancien patron de tabloïd, ami du milliardaire, pour faire disparaître toute révélation embarrassante, quitte à sortir le carnet de chèques.

Là encore, rien de répréhensible, a assuré l'avocat de Donald Trump: "Une campagne c'est fait pour amplifier les aspects positifs d'un candidat. C'est une campagne, pas un crime".

La défense n'a besoin de convaincre qu'un seul juré de ne pas condamner Donald Trump car le jury doit prendre sa décision à l'unanimité.

R.Hansen--HHA