Kenneth Roth va quitter l'organisation Human Rights Watch
L'Américain Kenneth Roth va quitter en août l'importante organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), qu'il a dirigée pendant près de 30 ans, a annoncé HRW mardi.
"Il est temps de transmettre le flambeau", a déclaré sur Twitter le directeur de HRW, 66 ans, sans donner de raison précise ni détailler ses futurs projets. Il s'est félicité d'avoir, avec ses équipes, "construit une force de premier plan dans la défense des droits des personnes à travers le monde".
Sous la direction de l'avocat américain, "HRW est passée d'une équipe d'environ 60 personnes avec un budget de 7 millions de dollars à un effectif de 552 personnes couvrant plus de 100 pays et doté d'un budget de près de 100 millions de dollars", écrit HRW dans un communiqué.
En 1997, l'organisation a été colauréate du prix Nobel de la Paix pour son action contre les mines terrestres antipersonnel.
Sous son impulsion, écrit HRW, l'organisation a documenté des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au Libéria, en ex Yougoslavie, au Pérou, et a joué "un rôle important dans la création de la Cour Pénale internationale (CPI) en 2001", malgré les fortes résistances des Etats-Unis.
M. Roth a aussi "mondialisé les activités de plaidoyer" de HRW en établissant des bureaux à Bruxelles, Londres, Tokyo, Sydney, Johannesburg...
En 30 ans, "Kenneth Roth s'est inévitablement fait beaucoup d'ennemis", rappelle le communiqué.
"Bien qu'étant juif (et ayant un père qui a fui l'Allemagne nazie à l'âge de 12 ans), il a été attaqué pour les critiques émises par Human Rights Watch a l'égard des abus commis par le gouvernement israélien", cite HRW.
Le Rwanda a également fortement critiqué HRW après que l'organisation eut fait état de la répression sous le président Paul Kagame, et le gouvernement chinois a "sanctionné" M. Roth et l'a expulsé de Hong Kong en 2020, rappelle l'organisation.
T.Schmidt--HHA