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Postes-clés à l'Assemblée: des urnes trop pleines viennent perturber le scrutin
Postes-clés à l'Assemblée: des urnes trop pleines viennent perturber le scrutin / Photo: Bertrand GUAY - AFP

Postes-clés à l'Assemblée: des urnes trop pleines viennent perturber le scrutin

Coup de théâtre à l'Assemblée nationale: le premier tour du scrutin pour élire les vice-présidents de l'institution a été annulé vendredi, en raison de "dix enveloppes en trop dans les urnes", a annoncé sa présidente Yaël Braun-Pivet.

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"A l'issue du dépouillement, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes. Conformément à la position unanime des scrutateurs que j'ai consultés, nous allons devoir refaire le scrutin dans la mesure où les résultats aboutissaient à de trop faibles écarts", a déclaré Mme Braun-Pivet, réélue la veille au perchoir.

Une source parlementaire a confié à l'AFP n'avoir "aucun précédent en tête" d'une telle situation.

"Du bourrage d’urnes à l'Assemblée nationale ? Quel spectacle...", a relevé sur X la députée Danielle Simonnet, députée du groupe Ecologiste et Social.

Le premier tour de ce scrutin va donc se tenir à nouveau, et se joue à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Une surprise est peut-être à attendre. Avant l'annulation, deux députées insoumises Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, semblaient bien parties pour être élues dès le premier tour, avec les voix de la gauche et celles du Rassemblement national.

Le groupe de Marine Le Pen a pris de court en annonçant qu'il voterait pour ces deux candidates de gauche, celle d'Horizons (camp présidentiel) Naïma Moutchou, le député de droite Xavier Breton, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.

Le ministre de l'Industrie Roland Lescure, et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, présidé par Laurent Wauquiez, complètent la liste des candidats, alors qu'un accord passé entre la macronie et la droite pour faire réélire jeudi Yaël Braun-Pivet, prévoit que les deux camps se soutiennent pour des postes-clés de l'Assemblée.

- "Coup tactique" -

Le groupe d'extrême droite a justifié son choix par un souci d'assurer l'"équilibre" entre groupes au sein du Bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive. "Il était hors de question de quémander les miettes de l'accord entre LR et la Macronie", a expliqué Jean-Philippe Tanguy.

Un "coup tactique", pour le député du groupe Ecologiste et Social Benjamin Lucas interrogé par LCP, et qui prévient : "nous ne lui renverrons pas l'ascenseur". "Ce ne sera pas réciproque", a abondé l'insoumis Hadrien Clouet.

La gauche espère en effet bouter le RN hors de ces postes-clés au nom du "front républicain", alors qu'après l'élection des vice-présidents doivent se tenir celles des trois influents questeurs, garants de la bonne marche financière de l'Assemblée, et des douze secrétaire complétant le Bureau.

 

Une position que ne partagent pas les alliés du MoDem et d'Horizons.

Le risque pour le camp présidentiel est de se mettre à dos l'ensemble des oppositions, en échange d'une alliance avec LR loin de lui assurer une majorité absolue, l'ensemble pesant 213 députés (contre 289 nécessaires).

Selon des sources concordantes, la droite demande également la commission des Finances, qui se jouera elle samedi.

Pour que ce poste revienne à la Droite républicaine, il faudra que la majorité sortante prenne part au vote, ce qui est contraire aux usages. "Une honte", a dénoncé Manuel Bompard (LFI).

Pour Emmanuel Macron, cette alliance pour le perchoir est le premier pas vers la constitution d'un gouvernement qui aurait le soutien de la droite, ce qui permettrait de doucher les espoirs de gouverner de la gauche.

Les responsables du Nouveau Front populaire semblaient toutefois ne pas vouloir renoncer vendredi. "Ce sont des matchs différents (entre l'Assemblée et Matignon). On est là, on continue et on y croit", a assuré la patronne des écologistes Marine Tondelier sur franceinfo.

Boris Vallaud, président du groupe PS, pousse la candidature de l'économiste Laurence Tubiana, et réclame un vote "le plus rapide possible" au sein des députés de gauche pour désigner un candidat à Matignon, mais les Insoumis rejettent toujours ce mode de désignation, exigeant un consensus.

H.Beehncken--HHA