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Funérailles à Téhéran du chef du Hamas, l'Iran et ses alliés préparent leur riposte
Funérailles à Téhéran du chef du Hamas, l'Iran et ses alliés préparent leur riposte / Photo: - - IRANIAN SUPREME LEADER'S WEBSITE/AFP

Funérailles à Téhéran du chef du Hamas, l'Iran et ses alliés préparent leur riposte

L'Iran et ses alliés préparaient leur riposte jeudi contre Israël après l'assassinat du chef du Hamas, dont les funérailles ont rassemblé des milliers de personnes à Téhéran, et la mort du chef militaire du Hezbollah libanais dans une frappe revendiquée par Israël.

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La dépouille d'Ismaïl Haniyeh, tué mercredi à Téhéran dans une frappe imputée à Israël, est arrivée au Qatar, où le chef politique du mouvement islamiste palestinien, qui vivait en exil dans ce pays du Golfe, doit être enterré vendredi.

Israël doit s'attendre à une "riposte inéluctable" du Hezbollah, a affirmé Hassan Nasrallah, dans un discours télévisé prononcé lors des funérailles de Fouad Chokr.

Le Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l'Iran, échange des tirs presque quotidiens avec l'armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël.

Les attaques de Téhéran et Beyrouth ont ravivé les craintes d'une extension de la guerre à l'ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d'une part, l'Iran et ses alliés d'autre part.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé jeudi qu'Israël était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif", selon son bureau.

La veille, M. Netanyahu avait affirmé qu'Israël avait porté "des coups sévères" à ses "ennemis", en mentionnant l'élimination de Fouad Chokr, mais sans commenter l'attaque de Téhéran.

L'armée israélienne a en outre annoncé jeudi la mort du chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, dans un raid aérien le 13 juillet dans la bande de Gaza. Le Hamas avait, après le raid, affirmé qu'il était en vie.

- Appels à la vengeance -

Jeudi, des milliers de personnes en deuil, portant des portraits d'Ismaïl Haniyeh, ont assisté à ses funérailles à Téhéran, marquées par des appels à la vengeance.

A l'Université de Téhéran, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a récité la prière des morts devant les cercueils d'Ismaïl Haniyeh et de son garde du corps, couverts du drapeau palestinien. Le président iranien Massoud Pezeshkian et le chef des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, participaient à la cérémonie.

Les cercueils ont été transportés dans un camion décoré de fleurs à travers les rues de Téhéran.

Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué mercredi par un "projectile aérien", selon les médias locaux, dans l'une des résidences spéciales pour les anciens combattants dans le nord de Téhéran après avoir assisté à la cérémonie d'investiture de M. Pezeshkian.

Le guide suprême iranien avait aussitôt menacé Israël d'un "châtiment sévère".

"Nous mettrons certainement en oeuvre l'ordre du guide suprême", "au bon endroit et au bon moment", a déclaré le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, lors des funérailles.

Egalement présent, un responsable du Hamas, Khalil al-Hayya, a affirmé que les Palestiniens "pourchasseront Israël jusqu'à ce qu'il soit déraciné de la terre de Palestine".

Le 13 avril, l'Iran avait lancé une attaque inédite avec des drones et des missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël. La plupart des projectiles avaient été interceptés avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays.

- "Multiplication des conflits" -

"Le Moyen-Orient est sur la voie de la multiplication des conflits (...) Il est essentiel de rompre ce cycle, et cela commence par un cessez-le-feu à Gaza", a-t-il dit.

Plusieurs analystes estimaient cependant que la riposte de l'Iran et de ses alliés devrait rester mesurée, avec la volonté d'éviter une escalade.

"L'Iran et le Hezbollah ne voudront pas jouer le jeu de Netanyahu et lui donner l'appât ou les prétextes dont il a besoin pour entraîner les Etats-Unis dans une guerre", a estimé l'analyste Amal Saad, experte du Hezbollah. "Ils essaieront d'éviter une guerre tout en dissuadant fortement Israël", a-t-elle ajouté.

Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, après l'attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 39.480 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Face aux craintes d'une guerre à plus grande échelle, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth et plusieurs pays ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter le Liban. Le premier groupe aérien européen Lufthansa a suspendu jeudi tous ses vols vers Tel-Aviv jusqu'au 8 août inclus.

O.Zimmermann--HHA