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Emeutes au Royaume-Uni: la réponse pénale à l'oeuvre

Emeutes au Royaume-Uni: la réponse pénale à l'oeuvre

Une semaine après le début des émeutes imputées à l'extrême droite, de nombreux suspects ont défilé mardi devant la justice au Royaume-Uni, où le gouvernement affiche sa fermeté et mobilise 6.000 policiers spécialisés et plus de 500 places de prison.

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Au lendemain d'une nouvelle soirée émaillée d'incidents, notamment à Belfast (Irlande du Nord) et Plymouth (sud de l'Angleterre), la journée a été rythmée par les suites judiciaires des quelques 400 arrestations survenues ces derniers jours.

Selon le parquet britannique, une centaine d'inculpations ont déjà eu lieu, notamment celles de 28 personnes soupçonnées d'avoir participé à des violences à Middlesborough (nord de l'Angleterre).

"Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux désordres", a déclaré le Premier ministre travailliste Keir Starmer, selon le compte rendu du conseil des ministres.

La secrétaire d'Etat à la Justice Heidi Alexander a précisé mardi matin qu'un total de 6.000 policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre seraient mobilisés et 567 places de prison qui auraient été disponibles "plus tard dans le mois" seraient libérées.

- Craintes de nouvelles violences -

Selon les médias britanniques, Keir Starmer doit présider mardi soir une nouvelle réunion de crise, alors que la police craint de nouveaux incidents mercredi en raison de la multiplication des appels à manifester.

A Londres, la police a dores et déjà prévenu qu'elle utiliserait "tous les pouvoirs, tactiques et outils disponibles pour empêcher de nouvelles scènes de désordre".

"Nous sommes au courant d'événements prévus par des groupes qui sèment la haine et la division", a déclaré dans un communiqué le commissaire adjoint Andy Valentine, responsable des opérations de maintien de l'ordre.

Les premières violences avaient éclaté mardi sur fond de rumeurs en partie démenties sur le profil du suspect du meurtre des trois fillettes lors d'une attaque au couteau à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Il avait été présenté en ligne comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Le jeune homme de 17 ans est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et, selon les médias britanniques, sa famille est d'origine rwandaise.

Des heurts ont lieu depuis dans une douzaines de villes et durant le week-end, des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile ainsi que des mosquées, ont été pris pour cible.

Au delà des violences mêmes, les autorités se montrent très attentives aux contenus qui circulent sur les réseaux sociaux, accusés d'avoir joué un rôle dans les pires émeutes au Royaume-Uni depuis celles suivant la mort d'un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres en 2011.

Selon le parquet, un homme de 28 ans a été inculpé pour incitation à la haine raciale en raison de messages publiés sur Facebook.

Deux personnes ont été arrêtées pour "harcèlement racial aggravé" pour des messages appelant à manifester aux abords d'un hôtel présenté à tort comme hébergeant des demandeurs d'asile, a indiqué la police.

Tommy Robinson, figure de l'extrême droite britannique accusée par les autorité d'attiser les violences depuis son compte X est dans le viseur.

Il devrait "faire très attention au langage qu'il utilise et devrait vraiment s'inquiéter de ce qu'il a dit jusqu'à présent", a prévenu sur la chaîne ITV Stephen Parkinson, chef du parquet en Angleterre et au Pays de Galles, poste jadis occupé par Keir Starmer.

- Face-à-face tendu -

A Belfast (Irlande du Nord), la police a évoqué des "violences, des agressions racistes" et des "injures racistes" et un homme d'une cinquantaine d'années a été grièvement blessé après une agression motivée par la haine.

Plusieurs heures durant, les forces de l'ordre ont été la cible de cocktails Molotov et de jets de briques ou de morceaux de béton, selon la police nord-irlandaise, dont un 4X4 Land Rover a été incendié après avoir été aspergé d'essence, sans toutefois faire de blessés.

Un adolescent de 15 ans soupçonné d'avoir pris part aux incidents a été interpellé.

A Plymouth (sud-ouest de l'Angleterre), un face-à-face tendu a opposé extrême droite et contre-manifestants, séparés par les forces de l'ordre.

Six personnes ont été interpellées et plusieurs policiers légèrement blessés, selon la police.

E.Mariensen--HHA