Ukraine: une frappe russe fait une vingtaine de blessés, dont des mineurs, à Kharkiv
Une attaque russe nocturne contre des immeubles résidentiels de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine régulièrement ciblée, a fait 21 blessés samedi soir, dont trois mineurs âgés de 8 à 17 ans, a annoncé dimanche le gouverneur régional.
"21 personnes ont été blessées, dont trois enfants, un garçon de 17 ans, une fille de 17 ans et une fille de 8 ans", a écrit Oleg Synegoubov sur Telegram. Huit personnes ont été hospitalisées, dont deux dans un état grave, a-t-il ajouté.
La frappe s'est produite en fin de soirée samedi dans un quartier de Kharkiv (nord-est), ville très proche de la frontière russe et qui comptait 1,4 million d'habitants avant la guerre.
La Russie "a ciblé un bâtiment résidentiel ordinaire avec des bombes aériennes", a dénoncé le président Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.
Des dizaines de résidents "dormaient", selon Oleg Synegoubov. Deux hauts immeubles résidentiels ont été endommagés, a précisé le gouverneur.
Dans la nuit, des secouristes équipés de lampes torches s'activaient dans les décombres d'un des bâtiments touchés, d'après un journaliste de l'AFP sur place.
Dans un couloir, une habitante tremblante et secouée de sanglots agrippait un mur, trop effrayée pour descendre l'escalier et quitter l'immeuble.
"Tout va bien", lui disait calmement un des secouristes en prenant sa main pour la guider vers la sortie. "Maman, maman, maman, maman", a-t-elle répété, cheveux blonds attachés en queue de cheval.
L'habitante, une fois descendue, a étreint sa mère, Oleksandra, l'air tout aussi sonné.
Elle est "effrayée", a expliqué à l'AFP Oleksandra. Au moment de la frappe, "on était en train de dormir", a-t-elle ajouté pendant qu'elle était évacuée.
"Ca a juste explosé. C'est terrible là-bas, c'est en ruine", a déclaré Oleksandra.
Dans une ambulance, un homme au torse ensanglanté, hagard, était soigné par une secouriste.
L'explosion a soufflé les vitres de l'immeuble et laissé des trous béants dans certains murs. A l'extérieur, certaines voitures ont été écrasées par la chute de branches d'arbres, d'autres carbonisées.
A l'intérieur des appartements, des débris de verre, de bois et de métal, parfois tâchés de sang, reposaient au sol.
Une des chambres était éclairée par un écran d'ordinateur encore allumé, aperçu du quotidien interrompu par le bombardement.
Le maire de Kharkiv Igor Terekhov, sur place, a assuré qu'il s'agissait d'une cible civile et qu'il n'y avait "pas de militaire ici".
"Chaque jour, chaque nuit, Kharkiv subit des frappes", a-t-il dit.
L'armée de l'air ukrainienne a affirmé dimanche que les forces russes avaient lancé au cours de la nuit deux missiles et 80 drones, la plupart de ces derniers ayant été abattus.
Le président Zelensky, réagissant à l'attaque contre Kharkiv, a plaidé de nouveau pour que l'Ukraine puisse utiliser des armes à longue portée contre le territoire russe.
Kiev le réclame de longue date mais certains partenaires occidentaux, les Etats-Unis en tête, craignent la réaction de la Russie.
"Nous devons renforcer nos capacités pour mieux protéger des vies et assurer la sécurité", a insisté dimanche le président ukrainien, promettant de "convaincre" les alliés.
J.Burmester--HHA