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Feu vert du Parlement à Martin Ajdari comme président de l'Arcom
Feu vert du Parlement à Martin Ajdari comme président de l'Arcom / Photo: Xavier LEOTY - AFP/Archives

Feu vert du Parlement à Martin Ajdari comme président de l'Arcom

Le haut fonctionnaire Martin Ajdari, actuel directeur général adjoint de l'Opéra de Paris, sera bien le prochain président de l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, après la validation mercredi de sa candidature par les parlementaires.

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Donnant leur feu vert à ce nom proposé par l'Élysée le 28 novembre, les commissions des Affaires culturelles de l'Assemblée et du Sénat ont approuvé sa nomination par 47 voix pour et 36 voix contre, après l'avoir respectivement entendu mercredi matin et mardi soir.

À 56 ans, M. Ajdari succèdera à Roch-Olivier Maistre, qui quittera ses fonctions le 2 février.

Dans le détail, la plus grande partie des sénateurs s'est opposée à sa nomination: 17 étaient contre, et 12 pour. Mais chez les députés, sa candidature a récolté 35 voix pour et 19 contre.

Pour que M. Ajdari soit retoqué, il aurait fallu au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés.

L'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a succédé à l'ancien Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avec des prérogatives élargies.

Elle a notamment pour mission d'attribuer les fréquences télé et radio, de garantir le pluralisme à l'antenne, mais aussi de superviser le respect des obligations des plateformes en ligne établies en France.

- "Plus régulateur que gendarme" -

Directeur général adjoint de l'Opéra de Paris depuis janvier 2020, M. Ajdari a précédemment occupé plusieurs fonctions en lien avec l'audiovisuel.

Il a notamment été directeur général délégué de Radio France à partir de 2004, puis directeur général délégué aux ressources et secrétaire général de France Télévisions (2010 à 2014).

Il a ensuite dirigé le cabinet de la ministre de la Culture et de la Communication (Aurélie Filippetti puis Fleur Pellerin), avant de devenir directeur général des médias et des industries culturelles au sein de ce ministère (2015).

Candidat à la présidence de Radio France en 2014, Martin Ajdari avait déjà été pressenti à la tête du CSA en 2019.

Devant les députés, il a estimé que l'Arcom était "plus régulateur que gendarme", et qu'elle avait un "rôle de premier plan" dans un "environnement ouvert et fragmenté" marqué par la puissance des géants américains du numérique.

Il a été interrogé sur certains dossiers brûlants de l'Arcom, à commencer par la non-reconduction des fréquences télé de C8, la chaîne de l'animateur Cyril Hanouna, et de NRJ12.

"Il n'y a pas un droit automatique à la reconduction", a-t-il répondu.

Des députés de gauche l'ont également interpellé sur ce qu'ils voient comme une "impuissance" de l'Arcom face aux médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, les télés CNews et C8 (groupe Canal+) et la radio Europe 1.

Nombre de politiques de gauche accusent ces médias de promouvoir une idéologie d'extrême droite, ce dont ils se défendent.

- La question des sanctions -

"L'Arcom avertit beaucoup mais réprime rarement", a ainsi asséné le député apparenté LFI Aymeric Caron.

"Je ne peux pas me permettre de refaire une instruction à la place du régulateur", a répondu M. Ajdari. "Lorsqu'il doit intervenir, le régulateur intervient", a-t-il poursuivi, en soulignant que l'Arcom avait "pris des sanctions assez régulières".

"Il me semble que ces sanctions peuvent atteindre des sommes assez importantes et qu'elles sont prises sans trembler par l'Arcom", a-t-il estimé.

C8 a cumulé 7,6 millions d'euros d'amende en raison des dérapages de Cyril Hanouna dans ses émissions, dont Touche pas à mon poste.

Mi-novembre, l'Arcom a infligé un total de 150.000 euros d'amende à CNews, dont 100.000 euros à cause d'une émission où l'avortement avait été qualifié de "première cause de mortalité dans le monde".

Au-delà du cas des médias détenus par M. Bolloré, Martin Ajdari a dit vouloir "réduire les asymétries de régulation entre acteurs du numérique et acteurs historiques, qui assurent 80% du financement de la création".

Les chaînes de télé traditionnelles s'estiment désavantagées par la règlementation française par rapport aux grandes plateformes américaines.

A.Gonzalez--HHA