Ukraine: bombardements russes meurtriers dans le centre-est
Des bombardements russes ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), selon les autorités locales, non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardé.
L'attaque nocturne a aussi fait 11 blessés, dont cinq dans un état grave, dans cette région relativement sûre où sont évacués des civils du Donbass, plus à l'est, l'épicentre de l'offensive russe.
"Nous avons passé une nuit horrible (...) C'est très dur de sortir les corps de sous les décombres", a souligné sur Telegram le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenkoa. "Je vous supplie, allez dans des endroits sûrs pendant les alertes aériennes (...) Ne laissez pas les Russes vous tuer", a-t-il ajouté à l'attention des administrés.
Cette attaque russe menée avec des lance-roquettes multiples Grad a visé la ville de Marganets, face à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, sur l'autre rive du fleuve Dnipro, et le village de Vychtchetarassivka, a affirmé le gouverneur.
"Quatre-vingt roquettes ont été tirées délibérément et insidieusement sur des quartiers résidentiels alors que les gens dormaient chez eux", a-t-il dénoncé.
La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes, est un sujet d'accusations mutuelles entre Moscou et Kiev, qui affirment chacune que le camp adverse a bombardé les installations nucléaires la semaine dernière, sans qu'aucune source indépendante ne puisse confirmer.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brandi le spectre de la catastrophe de Tchernobyl.
Mardi soir, l'opérateur ukrainien, Energoatom, a affirmé que les forces russes préparaient le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et l'endommageaient en procédant à cette réorientation de la production électrique.
-Livraison de céréales annulée-
La péninsule a été le théâtre mardi d'explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire. Selon l'armée russe, aucun tir ni bombardement n'en est à l'origine.
"La Crimée est ukrainienne et nous n'y renoncerons jamais", a martelé mardi soir le président Zelensky lors de son allocution quotidienne.
Parallèlement, la vente au Liban du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février a été annulé en raison du retard de livraison, a indiqué mardi soir l'ambassade d'Ukraine à Beyrouth dans un communiqué.
Le Razoni, cargo battant pavillon sierra-léonais, avait quitté le 1er août le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, avec à son bord 26.000 tonnes de maïs, et aurait dû accoster dimanche dans le port de Tripoli, au Liban.
Mais le délai de livraison de cinq mois a incité l'acheteur et l'expéditeur à décider de concert d'annuler la commande, a expliqué mardi soir l'ambassade ukrainienne.
La Russie et l'Ukraine ont signé le 22 juillet deux accords séparés, validés par la Turquie et les Nations unies, pour permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et celles de produits agricoles russes, et ce malgré les sanctions occidentales.
Huit navires au total ont pris la mer depuis la signature de l'accord, selon les autorités ukrainiennes, qui espèrent que trois à cinq bateaux pourront partir quotidiennement d'ici à deux semaines.
Lundi, un premier navire était arrivé à sa destination finale, la Turquie.
Par ailleurs, mardi, la Russie a lancé, du Kazakhstan, un satellite iranien d'observation qui, selon la presse américaine, pourrait être utilisé par Moscou pour soutenir son offensive en Ukraine, ce que réfute Téhéran.
Mais aux yeux des Etats-Unis, le programme spatial iranien est destiné à des fins militaires plus que commerciales. Et selon le quotidien américain The Washington Post, il pourrait être utilisé par Moscou dans le cadre de son offensive en Ukraine.
"Aucun pays tiers ne peut accéder aux données" envoyées par le satellite via un "algorithme de cryptage", a réagi l'Agence spatiale iranienne dans un communiqué, dénonçant des affirmations "fausses" du journal américain.
E.Borstelmann--HHA