Hamburger Anzeiger - Ukraine: bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

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Ukraine: bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia
Ukraine: bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia / Photo: Sergei SUPINSKY - AFP

Ukraine: bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

Des bombardements russes ont tué au moins 14 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans le centre-est de l'Ukraine, selon les autorités locales, non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée.

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Une attaque nocturne dans la région de Dnipropetrovsk a fait 13 morts et 11 blessés, dont cinq dans un état grave, dans cette région relativement sûre, où sont évacués des civils du Donbass, plus à l'est, au coeur de l'offensive russe avec le sud-est du pays.

"Nous avons passé une nuit horrible (...) C'est très dur de sortir les corps de sous les décombres", a témoigné sur Telegram le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenkoa. "Je vous supplie, allez dans des endroits sûrs pendant les alertes aériennes (...) Ne laissez pas les Russes vous tuer", a-t-il ajouté à l'attention de la population.

Cette attaque russe menée avec des lance-roquettes multiples Grad a visé la ville de Marganets, située face à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, sur l'autre rive du fleuve Dniepr, et le village de Vychtchetarassivka, a affirmé le gouverneur.

"Quatre-vingts roquettes ont été tirées délibérément et insidieusement sur des quartiers résidentiels alors que les gens dormaient chez eux", a-t-il déclaré.

- "Région en danger" -

Par ailleurs, dans la région voisine de Zaporijjia, en partie contrôlée par les forces russes, Oleksandre Staroukh, le gouverneur ukrainien, a rapporté sur son compte Telegram une frappe russe, ayant fait un mort, une habitante de 52 ans. "Quatre missiles ont été tirés" sur le village de Kouchougoum mercredi matin, écrit-il.

"Quatre maison privées ont été complètement détruites. Plusieurs dizaines de maisons n'ont plus de toit, ni de fenêtres. L'approvisionnement en gaz et en électricité a été interrompu", ajoute-t-il.

Mercredi, le groupe des pays les plus industrialisés du G7 a réagi face à la situation à proximité de la centrale de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, en accusant Moscou de "mettre en danger" la région alentour.

"Nous exigeons que la Russie rende immédiatement à son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine, le contrôle total de la centrale nucléaire de Zaporijjia", écrit le G7 dans un communiqué. "C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", assure le groupe.

La centrale ukrainienne, occupée par les Russes, est un sujet d'accusations mutuelles entre Moscou et Kiev, qui affirment chacune que le camp adverse a bombardé les installations nucléaires la semaine dernière, sans qu'aucune source indépendante ne puisse le confirmer.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brandi le spectre de la catastrophe de Tchernobyl.

Mardi soir, l'opérateur ukrainien, Energoatom, a affirmé que les forces russes préparaient le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île du sud de l'Ukraine annexée par Moscou en 2014, et l'endommageaient en procédant à cette réorientation de la production électrique.

- Livraison de céréales annulée -

En outre, la péninsule a été le théâtre mardi d'explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire. Selon l'armée russe, aucun tir ni bombardement n'en est à l'origine.

"La Crimée est ukrainienne et nous n'y renoncerons jamais", a martelé mardi soir le président Zelensky lors de son allocution quotidienne.

Parallèlement, la vente au Liban du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février a été annulé en raison d'un retard de livraison, a indiqué mardi soir l'ambassade d'Ukraine à Beyrouth.

Le Razoni, un cargo battant pavillon sierra-léonais, avait quitté le 1er août le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, avec à son bord 26.000 tonnes de maïs, et aurait dû accoster dimanche dans le port de Tripoli, au Liban.

Mais le délai de livraison de cinq mois a incité l'acheteur et l'expéditeur à décider de concert d'annuler la commande, a expliqué mardi soir l'ambassade ukrainienne.

La Russie et l'Ukraine ont signé le 22 juillet deux accords séparés, validés par la Turquie et les Nations unies, pour permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et celles de produits agricoles russes, et ce malgré les sanctions occidentales.

Huit navires au total ont pris la mer depuis la signature de l'accord, selon les autorités ukrainiennes, qui espèrent que trois à cinq bateaux pourront partir quotidiennement d'ici à deux semaines.

Lundi, un premier navire était arrivé à sa destination finale, la Turquie.

Par ailleurs, mardi, la Russie a lancé, du Kazakhstan, un satellite iranien d'observation qui, selon la presse américaine, pourrait être utilisé par Moscou pour soutenir son offensive en Ukraine, ce que réfute Téhéran.

Aux yeux des Etats-Unis, le programme spatial iranien est destiné à des fins militaires plus que commerciales. Selon le quotidien américain The Washington Post, il pourrait être utilisé par Moscou dans le cadre de son offensive en Ukraine.

I.Hernandez--HHA