Birmanie: arrivée de la nouvelle émissaire de l'ONU pour sa première visite
L'émissaire des Nations unies pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, effectue mardi sa première visite dans le pays en crise depuis le putsch militaire de février 2021, a annoncé l'organisation internationale.
L'envoyée spéciale du Secrétaire général "va aborder la situation qui se dégrade et les préoccupations immédiates, aussi bien que d'autres enjeux prioritaires de son mandat", selon l'ONU lundi, sans autres précisions.
Elle a atterri à Naypyidaw mardi dans l'après-midi, a indiqué à l'AFP des responsables de la sécurité qui veulent rester anonymes.
Son programme comporte des réunions dans la capitale bâtie par les militaires, d'après une source diplomatique.
La visite de la diplomate singapourienne, nommée en octobre 2021, intervient au lendemain de la nouvelle condamnation de l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, au cours de son procès fleuve dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La prix Nobel de la paix, déjà condamnée à onze ans de prison, a écopé lundi d'une peine supplémentaire de six ans de détention pour corruption. A 77 ans, elle vit à l'isolement dans une prison de Naypyidaw.
Les Nations unies et l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ont mandaté chacun un émissaire pour trouver une solution diplomatique à la crise qui ravage la Birmanie depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.
Aujourd'hui, leurs progrès sont minces. "Je crois que même Superman ne peut résoudre le problème de la Birmanie", a soufflé l'envoyé spécial de l'Asean, Prak Sokohnn, début août.
La junte birmane a provoqué de nouvelles condamnations de la part de la communauté internationale fin juillet, après avoir exécuté quatre prisonniers condamnés à mort, parmi lesquels deux figures du mouvement pro-démocratie.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, dont la Russie et la Chine, alliées de Naypyidaw, a condamné ces exécutions.
Dans son rapport annuel publié début août, le Mécanisme onusien d'enquête indépendant pour la Birmanie a constaté qu'il existait un nombre croissant de preuves selon lesquelles des crimes contre l'humanité seraient commis dans le pays.
Depuis le coup d'Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi, l'armée au pouvoir mène une répression sanglante contre ses opposants, avec plus de 2.100 civils tués et près de 15.000 arrêtés, selon une ONG locale.
H.Graumann--HHA