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L'Angola vote pour choisir un président, le scrutin s'annonce serré
L'Angola vote pour choisir un président, le scrutin s'annonce serré / Photo: JOHN WESSELS - AFP

L'Angola vote pour choisir un président, le scrutin s'annonce serré

Les Angolais ont commencé à se rendre aux urnes mercredi pour des élections législatives qui décideront du prochain président, un scrutin annoncé comme le plus serré de l'histoire du pays, entre le parti au pouvoir depuis l'indépendance et une opposition qui promet d'enrayer pauvreté et corruption.

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Ancien parti unique tout-puissant, à la tête du pays depuis 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) est en perte de vitesse mais part encore favori pour ce scrutin, selon les pronostics. Le président sortant Joao Lourenço, 68 ans, brigue un second mandat.

Mais la domination du MPLA devrait être rongée par une opposition revigorée ces dernières années par un leader, Adalberto Costa Junior, 60 ans, à la tête de l'Unita. Inflation galopante, sécheresse sévère et vie chère nourrissent un ras-le-bol.

Les bureaux de vote sont ouverts de 07H00 à 18H00 (17H00 GMT) pour les 14 millions d'inscrits. Huit partis politiques sont en lice. Le candidat du parti vainqueur aux législatives sera investi chef d'Etat. Les résultats sont attendus quelques jours après la tenue du scrutin mais le délai peut être allongé en cas de contestation.

Dans la capitale, Luanda, Lindo, un électricien de 27 ans, n'hésite pas à dire qu'il votera Unita: "Vingt ans que le pays est en paix et nous sommes toujours pauvres. L'Angola n'est pas une vraie démocratie, le MPLA contrôle tout".

Surnommé "ACJ", M. Costa Junior a mené sa campagne sur des promesses de réformes, de lutte contre la pauvreté et contre la corruption.

Réputé bon orateur, il incarne pour certains cet espoir de "changement" réclamé par la rue, dans un pays riche en pétrole et en diamants, mais plongé dans de grandes difficultés économiques.

L'opposant séduit aussi une jeunesse urbaine, moins attachée au MPLA et qui hérite d'un pays miné par des décennies de corruption sous la présidence de José Eduardo dos Santos (1979-2017).

Mort le mois dernier en Espagne, l'ancien chef d'Etat est accusé d'avoir détourné des milliards au profit de sa famille et ses proches.

Les 10 à 24 ans représentent un tiers de la population, selon des données des Nations unies.

"Il n'y a pas de démocratie avec un parti unique au pouvoir", a fustigé lundi M. Costa Junior, lors d'un dernier meeting à Luanda, exhortant le pays à "ne pas craindre l'alternance".

- Risques de fraudes -

"La marge sera plus petite que jamais", estime Eric Humphery-Smith, analyste au cabinet britannique Verisk Maplecroft.

Mais avec un parti au pouvoir qui a la main sur le processus électoral et les médias publics, l'opposition et une partie de l'opinion publique s'interrogent sur des possibilités de fraudes. Les réseaux sociaux ont récemment relayé des cas d'électeurs décédés pourtant inscrits sur les listes électorales.

En 2017, Joao Lourenço, un ancien général, avait été élu avec 61% des voix, avec l'étiquette de dauphin désigné de dos Santos.

Pur produit du parti nourri au marxisme-léninisme, il a pourtant tourné le dos au système en lançant, à la surprise générale, une vaste campagne anti-corruption, écartant des postes clefs les proches de son ancien mentor.

L'actuel président compte l'emporter grâce à son bilan des cinq dernières années: dans une économie dépendante du pétrole en grave récession, il a lancé des réformes ambitieuses, saluées à l'étranger, pour diversifier les sources de revenus et privatiser les entreprises publiques.

"Nous avons créé et restructuré notre économie", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement le weekend dernier.

Le rapatriement quelques jours avant le scrutin du corps de José Eduardo dos Santos, qui doit être enterré dimanche, pourrait aussi favoriser le président sortant, bien que les opinions sur l'héritage laissé par l'ancien chef d'Etat, qui a régné sans partage pendant 38 ans, ne soient pas unanimes.

I.Hernandez--HHA